Ben voilà, j’y suis : à force de lire des chroniques où il fallait user à tout prix de superlatifs testostéronés, j’ai commencé à me tâter, glisser la main au fond de mon calbute. Je devais retrouver ce qui me restait de mes précieuses burnes, les gratter un peu, sentir la chaleur de ces bonnes grosses gonades qui ont déjà enfanté et qui ont aussi tapé les plus beaux culs de la Terre, enfin ceux qui s’offraient – et s’offrent encore – à moi. C’est déjà pas si mal. Me dire aussi que mon paf est une trique aussi dure que l’ébène, gonflé d’un sang bouillonnant de vie et de désir, le gland violacé, protubérant, prêt à subir les fellations les plus goulues. Allez, je vous la fais courte, ce n’est pas la longueur qui compte, c’est le diamètre. Dans ce domaine, j’ai trouvé mon pendant dans le moule-burnes en acier trempé de Jesse Hugues, alias Boots Electric, qui balance sa pop rock americana overdosée à l’EPO dans son Honkey Kong gazoliné. Peu de place à l’arrière du pick-up pour y déposer son énorme paire de couilles qui s’expose tel un bibendum surgonflé à l’hélium, à la gloire toute entière de la bonne vraie mâle attitude. Des preuves ? A un moment où l’Amérique toute entière devenait démocrate, lui arborait encore la bannière étoilée d’un républicanisme pur et dur au bout de son manche, le genre qui nargue en érection la pointe des gratte-ciels. Et Jesse de traiter Obama de “ communiste ”, insulte suprême dans un pays qui les emprisonne. Ce même pays où il est facile d’échapper à la justice après avoir séquestré une femme de chambre, le paf à la main, l’avoir traînée par la vulve jusqu’au lupanar, plaqué sa bouche pulpeuse sur son vieux gland en lui criant “ fais moi jouir, salope ! ”. Bref, surtout ne pas être communiste de ce côté-là de la planète, la peine de mort n’étant pas réglée : la corde, l’injection létale ou la chaise électrique, ça fait toujours réfléchir. My Cadillac is a fine Cadillac ! Jesse, lui, c’est le républicain parfait, l’icône parfaite d’un GI en manque de baise, perdu quelque part dans les montagnes d’Afghanistan avec le trouillomètre à zéro, enterré dans son trou de garde, attendant, le doigt sur la gâchette, qu’un Taliban sorte de sa caverne pour lui décalquer son turban. Quand Jesse prend un bain, il y met des sels de malt et de houblon, sa pomme de douche est en paille de fer, un verre de Jack Daniels à la main, une Malback au coin des chicots, une petite blonde pulpeuse bien calée au bout de la queue. Jesse se parfume au pétrole texan, se rase avec le couteau de survie de Rambo, taille sa grosse moustache de camionneur au taille haie Black & Decker.
Du lourd, comme la majorité des morceaux de ce Honkey Kong totalement libéré du slip. Pourtant ici, pas de guitares slam, pas de riffs interminables dégoulinants de sperme avarié, mais des percus coup de bite, une basse en érection permanente, des synthés étonnants d’efficacité comme un doigt savamment dosé dans l’anus, et des chœurs libérés déversant des flots de cyprine mélodique, à la limite de l’orgasme. Un retour en arrière musico-protectionniste, de quoi plaire totalement à la jeunesse branleuse white trash qui s’amuse encore à rouler sur les corps décharnés de leurs black victims les soirs de beuverie. Navrant ? Certainement, mais aussi totalement brut de décoffrage, d’une efficacité imparable que l’on pourra apprécier de ce côté-ci de l’Atlantique avec un léger rictus, la bite en érection, en attendant que notre petite s’en occupe. Un bon 69 des années 2010, ça ne se refuse pas ! Bon, je vous laisse, j’ai de la purée à préparer.
Boots Electric // Honkey Kong // Dangerbird (COOP)
http://www.boots-electric.com/