Comment quatre Français ont-ils réussi à arracher un compliment à John Dwyer de Thee Osees (« c’est une claque en live« ) ? Pourquoi la Bretagne, question rock, ça vous gagne ? Et pourquoi il serait sacrément couillon de passer à côté de « Noche Triste » ? Autant de questions auxquelles la planète à guitares pourra répondre dès le 14 octobre avec un nouvel album qui arrive pile poil pour endiguer la hausse du prix de l’électricité.
Vu la gueule du titre, on aurait pu s’attendre à un disque sentant le Valium ou le Crack. Et pourtant, le « Noche Triste » qui vient a tout, sur le papier, pour couronner définitivement les Guadal Tejaz en haut de la colline (on allait dire montagne mais bon, nous sommes en France) du rock.
Imbibé dans le mezcal, au point qu’on se demande par quel hasard un groupe breton s’est auto-propulsé dans les rites alcooliques mexicains, ce deuxième album qualifié de « meilleur album rock de 2022 » selon le patron des Transmusicales (on vous laisse juger du crédit de cette citation) transpire la possession grâce à la force du larynx de son chanteur, premièrement. Pour vérifier cela, il suffira d’écouter Hernan Cortez qui sonne comme si les Rolling Stones avait fait fondre le métal de leurs fauteuils roulants pour forger un nouveau disque digne de ce nom.
Si l’on s’emballe un peu rapidement sur le successeur de « Cóatlipoca », c’est parce que la réputation des Guadal Tejaz n’est plus vraiment à faire; les chiens fous étant capables de retourner n’importe quelle salle comme une crêpe – les origines bretonnes sans doute. Et puis surtout, les compositions de « Noche Triste » font dans le dur, dans le cognage de gencives. Ecouter pour cela le single Krautoxic qui, sans parler allemand ni virer Amon Düül, mélange wah-wah, puissance percussive et envie de rameuter tous les loups dans le patelin; au point que parfois l’énergie punk finit par faire ressembler les Bretons à Frustration et Joy Division embarqués dans la soute d’un avion direction Guadalajara.
Après le mini-tube Mercedeath en 2020 et deux ans de Covid ayant flingué une grande partie de la confrérie qui sent bien le sapin, leur heure semble donc clairement venue. Vous voilà donc avertis : il y a des pyromanes en ville, et ils comptent bien foutre le feu à la petite pyramide du rock français.
Guadal Tejaz // Noche Triste // Sortie chez Crème Brûlée Records / Beast Records le 14 octobre
En concert le 22 octobre à la Maroquinerie (Gonzaï Nights). Pour réserver, c’est par ici.
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Il s’en est fallu d’un cheveux