De prime abord, l’annonce de ce nouveau disque de Stevens influencé par « Enya, la B.O. de Blade Ruenner et Boards of Canada » aurait pu faire craindre le pire ; il n’en est rien. Pommade apaisant la fureur, disque de deuil tardif ou encore berceuse de confinement, il apparaît comme une énigme de plus dans la carrière de l’ange avec une rayure sur la portière.
C’et un beau geste : alors son nouvel album devait initialement être publié le 27 mars, il a finalement été décidé que « Aporia » sortirait finalement trois jours plus tôt pour permettre à la moitié des terriens de disposer d’une bande-son pour leur isolement. Si le changement de calendrier visait aussi à abreuver le peu de disquaires encore ouverts, il n’empêche que la moitié des bénéfices du disque iront à des organisations caritatives liées à la pandémie Covid-19. Ce qui nous fait dire que cet album « new age » est un album doublement intérieur, à la fois un voyage en soi (le rôle de la musique new age, n’est-ce pas ?) mais aussi une parenthèse heureuse pour la vie en appartement (ou en maison si vous avez réussi dans le business du rap).
A vrai dire, ce n’est pas un album comme les autres, du moins pas un disque de plus. Ecrit avec son beau-père Lowell Brams pour fêter son départ à la retraite, il est aussi une réponse indirecte au décès de la mère de Stevens en 2012, et qui aboutira trois ans plus tard au très beau (mais très plombant) « Carrie & Lowell ».
Cinq ans après tout cela, c’est un Stevens silencieux qui redescend du ciel. Le sac devait être gros, car les chansons sont là, imposantes, belles ; gazeuses dirait-on si l’on bossait chez Ciel et Espace. On pense à Harmonia ou effectivement à Boards of Canada, un peu moins, heureusement, à Enya, et se dégage de « Aporia » un sentiment de bien-être, mais sans les cours de yoga gluten free qui vont généralement avec ce genre d’atroces discours sur l’écoute de son corps. Non, il existe ici une relation plus profonde avec ce qu’on appellera la musique de chambre et ce que Brian Eno nomma la « discreet music » ; celle qu’on aime écoutant en l’oubliant.
Pour parachever ce disque interstice – car on se doute bien que Sufjan recommencera à couiner tôt ou tard, comme une vieille porte mal huilée – notons que « Aporia » n’est pas qu’un disque familial clôturant l’aventure de Lowell chez Asthmatic Kitty (le label fondé avec Stevens en 1999), c’est aussi l’occasion de réunir quelques amis. Et pas des manches. Ravi de réécouter DM Stith ou encore Steve Moore, déjà entendu chez Sunn O)))). Comment conclure, finalement ? En disant que la fin de « Aporia » est telle un discret diluant, imposant lentement un retour à la vie normale et au silence, avec un certain regret.
Sufjan Stevens & Lowell Brams // Aporia // Asthmatic Kitty
3 commentaires
ki suce le fromage
Sufjan Stevens non pitié pas lui Bester ,je peux pas le saqué ce mec ,Toute les bobottes de la trentaine quarantaine surkiffe ce mec , des tas de déclaration d’amour sur le réseau sociaux circule , ,
Sufjan Stevens et l’autre cretin de bon iver I HATE DE CHEZ I HATE c’est des artistes typique des années 2000 estampillé pitchfork , I HATE PITCHFORK
Ben moi je le trouve pas si mal ce morceau
N’en déplaise au Calimero de service