Des groupes splittent, se reforment. Pour qui? Pour quoi? On ne sait pas, mais on s'en fout un peu, même si ça excite quelques souvenirs moisis de jeunesse. Pendant ce temps là, un chanteur de varieté revient lui aussi, et raconte : sa vie, son oeuvre... et les meufs.

Alain Chamfort. Un nom qui n’excite peut-être pas les férus de rock psyché ou de skeuds hardcore que vous êtes. Et pourtant… A sa manière, Chamfort est un second couteau parfait, pas si éloigné d’une certaine idée de l’underground (ok, je pousse un peu, là). Rewind : un début de carrière qui cartonne avec Claude François comme producteur, un tube (Manureva) qui lui collera à la peau comme un jean skinny sur les cuisses galbées de Teki Latex, des albums qui se vendent de moins en moins… Au point qu’il se fera lourder par sa maison de disques au début des années 2000 et se paiera avec panache sa tête dans un clip hilarant piqué à Bob Dylan. Dans l’intervalle, l’homme a eu le temps d’avoir quelques liaisons plus ou moins célèbres et a pris le temps de bosser avec des pointures comme Wally Badarou ou Serge Gainsbourg.

Aujourd’hui, Chamfort sort « Alain Chamfort ». Jusque là, ça tient la route.

L’album éponyme pour l’album de la maturité, rien de surprenant. Sur ce disque, il parle d’amour (son thème de prédilection, mais aussi le nôtre, le tien, le mien…), de mort (en développant une philosophie bouddhiste du type profite de la vie pendant qu’il en est encore temps) ou d’onanisme (Ah non, là c’est moi qui me trompe puisque L’amour n’est pas un sport individuel n’est pas une diatribe contre la masturbation). Voilà pour le fond. Pour la forme, rien de véritablement surprenant : des belles mélodies, une mélancolie larvée en trademark, une légèreté étrangement profonde, un titre synthético-dansant (Joy), un duo avec Charlotte Rampling… La conclusion est quasi immédiate : ceux qui aiment Chamfort (et j’en suis) apprécieront l’album, les autres continueront à crier au scandale ou au loup (par crainte de réveiller les éléphants qui dorment dans leur cimetière). Entre nous, je crois qu’Alain s’en fout un peu et qu’avec ce disque, il se fait plaisir. Et cette sortie était aussi l’occase rêvée pour Gonzaï d’aller interroger un homme qui était là avant la nouvelle chanson française.

Interview : Albert Potiron
Vidéo : Noé Termine

Alain Chamfort // Alain Chamfort // PIAS
http://alain-chamfort.com/

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