Un an tout pile après la sortie de "Gravedigging", les Buttertones reviennent hanter l'internet à coup de guitares enjouées et de solos de Sax avec "Midnight in a Moonless Dream", du surf-punk bien loin des crises existentielles de FIDLAR et autres Cherry Glazerr.
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J’aurais pu appeler cette interview « Buttertones, coquillages et crustacés » mais entre la folk et le post punk, le coeur du quintet balance. Depuis 2012, les autodidactes du clan Buttertones luttent contre vents et marées face aux mioches les comparants aux Growlers et autres Allah-Las. Richard et Sean, respectivement guitariste et bassiste du groupe, m’ont expliqué le sens de cette nouvelle vague de la musique Made In LA qui devrait assurer à la France un été pas trop dégueulasse.

Il y a t-il des choses qui arrivent encore à vous inspirer après 6 ans de carrière ?

Sean : Sans trop de surprise, les relations occupent la première place du podium de nos inspirations. La vie, l’amour, le désespoir et tout ce qu’il y a entre ça, Toutes les idées et l’énergie qui s’en dégagent. Il y a tellement d’artistes qui nous inspirent, pour cet album ça va de Scott Walker à The Gun Club en passant par The Birthday Party et autres Joy Division; tout le post punk anglais des débuts.

Ce n’est pas du tout ce que j’entends et j’avoue aimer me faire bronzer en écoutant votre dernier album, c’est grave ?

Richard : Non pas du tout ! Peut être qu’on est simplement inspirés par l’énergie du mouvement punk qui est mort depuis longtemps. On a pas d’idées pré-concues des émotions que l’on veut transmettre lorsque l’on écrit de la musique. C’est hyper personnel et les réactions varient forcément selon les goûts et les influences de chacun.

Le surf punk tend à disparaitre, non ?

Sean : Notre vie sera toujours punk dans notre manière de la vivre. Pour ma part, j’aimerais intégrer plus d’influences jazz à la basse. En général, à partir du moment où une sonorité nous parle, on tend à l’intégrer dans notre musique, tant qu’elle est cohérente avec un ensemble. On a pas vraiment d’esthétique sonore ou d’influences stables. On ne prête pas d’importance aux étiquettes, les gens utilisent des mots, c’est chiant. Au lieu de parler des sons, des émotions, on nous compare toujours à des groupes. J’aimerais vraiment savoir comment tu t’es sentie en écoutant le dernier album.

J’étais assise sur un canapé ma foi bien confortable, avec des écouteurs de qualité, le soleil sur ma peau. Je vivais ma meilleure vie sur Terre.

Sean : Que demande le peuple ?!

Les groupes autour de vous sont-ils solidaires ? Comment ça se passe en Californie, dans un milieu où tout le monde se croise ?

Sean : Il y a un peu de compétition c’est vrai. Les gens changent dès l’instant où ils trouvent un label et qu’ils ont l’occassion de sortir du pays. C’est cool et faut se dire que c’est la realité de notre métier : réussir. Ca nous fait quand même plaisir d’aller voir nos potes une fois qu’on rentre en Californie. Richard : On ne peut pas en vouloir à des groupes comme FILDAR ou encore Allah Las de voyager, de moins nous croiser. Aussi, on a eu la chance de faire Coachella cette année et des tas de festivals hors Etats-Unis. On essaye personnellement de se souvenir d’où l’on vient sans critiquer les copains.

Quels groupes méritent plus de notoriété selon vous ?

Sean : Si tu nous lances là dessus : Wild Wind, Triptides, The Paranoyds, Prettiest Eyes, il y en a tellement à LA. Richard : Personnellement depuis qu’on est sur la route, j’ai la flemme de sortir. Mais il a raison.

Si vous aviez l’opportunité de partir en tournée avec un groupe, qui viendrait avec vous ?

Sean : Je serais vraiment intimidé par The Birthday Party mais ce serait d’enfer. Il faudrait en ramener la moitié à la vie… ou pas. Richard : Roy Orbison ou les Pet Shop Boys, puisqu’on les écoutent tout le temps, c’est un peu comme si on voyageait déjà avec eux.

En parlant de ça, quel est votre pire souvenir en tournée ?

Sean : Rien ne me vient à l’esprit mais chaque fin de tournée est difficile à gérer surtout en Europe. Tous les jours on nous lève de plus en plus tôt le matin. Je me rappelle d’un matin à l’aéroport de Madrid, j’avais juste envie de crever. J’avais des idées noires « qu’est ce qu’on fout là avec notre putain de matos ? » On a jamais une thune mais ça vaut toujours le coup de galérer. Sur le coup on pleure puis arrivés à la maison on oublie un peu les galères.

Richard : Ca vaut la peine de vivre tout ça parce qu’on se rends compte que les concerts s’améliorent. A chaque fois que l’on revient dans un pays on y joue dans une salle plus grande que la fois d’avant. Une tournée c’est une bonne occassion de se rendre compte de l’évolution et de la notoriété d’un groupe. On se sent grandir. Je suis hyper reconnaissant de ne pas avoir eu de casse de matos, touchons du bois.

Rien de vraiment dégueulasse ? La déception est grande…

Richard : Une nuit en Angleterre, on a partagé un lit, juste à coté de nous étaient posées deux grosses merde de chien, à même le sol. C’était vraiment hallucinant comme vision. Heureusement que c’était en hiver et qu’on était vraiment épuisés. C’était vraiment surréaliste. Sean : de la putain de merde de chien. On a pas envie de se plaindre. La fille avait l’air cool, ça devait être une fan et oui elle vivait dans un putain de squat, on a rien vu venir. On avait eu que 3h de sommeil ce soir là mais bon encore une fois… c’est le métier.

The Buttertones // Midnight in a moonless dream // Innovative Leisure
https://buttertones.bandcamp.com/

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