Du rap sur Gonzaï ? Mais vous n’y pensez pas… Tollé général, branle-bas-de combat et duel d’intellectuels,

Du rap sur Gonzaï ? Mais vous n’y pensez pas… Tollé général, branle-bas-de combat et duel d’intellectuels, la fanbase s’ébranle et crie à l’unisson que c’est un scandale. Un péché de mauvais goût et de vulgarité au milieu d’un jansénisme rock bien pensant ? Comme dirait l’autre, cela m’en touche une sans secouer l’autre.


Seth Gueko, alias Nicolas Salvadori, est le prototype du buzz de longue (et mauvaise) haleine. A mi-chemin entre le cracra’rap et la formule à toute épreuve, Seth s’est fait un nom dans le rap français avec des titres herculéens tels que Ma couillasse, Hein mon Zin-Cou ou Destin croisés. Suffisamment de répartie pour me décrocher un sourire. Faut dire que des rappeurs prêts à défendre le destin des romanichels et des gitans, en France, ils ne sont pas nombreux.

Bien évidemment, parce que j’ai la culture blanche, inutile de préciser que je n’ai pas troqué mes chemises à fleurs contre un futale XXL et des gourmettes plaqué or. Pas dit non plus que j’écouterai son premier album (sortie en mai 2009) en boucle. Mais derrière «Ma  couillasse», il y a un ptit bonhomme au regard brillant que j’avais envie de rencontrer. Parce que plus l’aventure dure, et moins j’ai envie d’entendre les rockeurs déblatérer leur kit promo sur les tournées qui s’enchainent et le nouvel album qui est différent de l’ancien. La consanguinité ayant ses limites, j’ai rencontré le meilleur rappeur français. Il est blanc, joue plusieurs jeux, enchaine les punchlines drôles et vaseuses mais tarde à percer. Comme un comédon.

Braqué sur mes vieux MC Solaar (les deux premiers album, avant que le mec tombe dans le spectacle caritatif/spectacle des Enfoirés), direction la porte Clignancourt pour rencontrer le fils de Mesrine, celui qui se rêvait bandit mais reste gentil au fond. Tentant (tant bien que mal) de cacher sa bonne éducation derrière des kilomètres de mots vulgaires, Seth Gueko cherche la cam’ en permanence, répond à mes questions de blanc qui entrave que dalle au rap du périph’ et confie que le free-flow n’est qu’un marche-pied vers le cinéma.

L’aventure prend fin dans la garçonnière d’un de ses potes de Neochrome, le bien nommé Al Kapote, puis Seth, personnage haut en contraste, me demande de payer la note de taxi, rue du Faubourg St Honoré. Il est maintenant deux heures du matin, je ne suis pas sûr d’avoir su capter l’ambition initiale (un rappeur en dérive nocturne m’embarquant dans des bouges infâmes), mais reste cette vidéo authentique. Sans bling bling, mais avec beaucoup de blah blah.

Réalisation: Julien Perrin

Photo: Muntz Termunch

http://www.myspace.com/sethgueko




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