Exit la pop dépressive de Soko et autre Ariel Pink. Depuis 2015 et la disparition quasi totale des leggings léopards, des ados made in Tumblr prennent le pouvoir et cassent les codes de la production musicale, poussés par les algorithmes Youtube. Coulisses d'une réussite controversée.
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Ils s’appellent Cuco, Banes World ou encore Gus Dapperton et représentent le renouveau de la musique lo-fi faite à la maison. La recette de ce mouvement sorti tout droit de Tumblr est simple et honnêtement toujours la même : un ordi, une peine de coeur et des copains dans le design. Tout ce qu’il faut à ces genies 4.0 c’est un Mac, GarageBand et un peu d’huile de coude. Ces cyber idoles adoptent généralement le même style (salopette, grosses lunettes, color block pastel) et tous assument leur étiquette d’hipster sans trop de gêne. C’est à coup de chorus mélancoliques et de voix dépressives que ces enfants du web cassent les codes de la production et retournent l’internet, propulsés par des algorithmes Youtube. Alors que certains crieront au génie, le traquenard de ces blanc becs est pourtant assez fumant.

Ces babtous sont, certes fragiles mais tous ont su tirer profit du creux déja bien ancré de la pop actuelle. Pour preuve, chacun de leur titre dépasse rapidement le million de vues sur Youtube et tous sont invités à jouer dans les bars les plus côtés du nord de Paris. Dans ces conditions peut on vraiment leur reprocher de vouloir un peu d’attention dans une période où la pop est à bout d’arguments ? La Bedroom Pop c’est un peu le plaisir coupable des gens qui essayent en vain de trouver une alternative aux derniers albums de MGMT.

C’est encore de la faute d’internet

Bien plus qu’un genre musical, la Bedroom Pop c’est une génération d’artistes de moins de 25 ans qui trouvent leur salut en composant leurs petites balades dans leur chambre d’ados. Cette secte sévit essentiellement sur Tumblr, temple du mal être adolescent. Bien que hyper fragile et pas franchement engagée, cette clique est pourtant en passe d’enterrer la Dream pop et son « je te raconte ma journée mais écoute ma fuzz et mon solo à la troisième minute de mon son. »

La Bedroom Pop, genre mignon et plein d’espoir représente cependant un fléau, une atrocité pour tous les mélomanes qui n’hésitent pas à claquer plus de 100 balles au Disquaire Day. L’argument pro-progrès est, là encore, toujours le même « oui mais c’est facile à utiliser GarageBand, puis ça sonne quand même vachement Mac De Marco« . Enfin les mecs ! Est-ce vraiment utile de rappeler que le petit Mac produit encore ses titres sur le logiciel ? Là est le génie (ou bien l’arnaque) de toute la branche « Do It Yourself », de la musique qui arrive encore à surprendre voir même à ravir l’internet : assumer son manque de technique afin de partager de la musique rapidement et sans se ruiner.

Echecs, maths et algorithmes Youtube

La Bedroom Pop est le genre de prédilection de ces ados qui n’ont jamais vraiment pris de cours de musique mais qui ont, tout de même l’envie de sortir leurs petites compos et de voir le monde. En direct de leur chambre, assis sous leurs posters, ces geeks prennent le temps d’affiner leur stratégie marketing. Le tout réside dans les tags de leurs vidéos. Même si la moitié de la clique niera avoir été inspiré par De Marco, le lascar n’est jamais très loin et toujours précédé d’un hashtag. Pour reprendre mon plaidoyer, c’est un peu comme le legging, le porter n’est pas toujours justifiable mais la peur n’empêche pas le danger.

Avec une fan base hyper active et franchement dépressive, Yellow Days, Cuco, Boy Pablo ou encore Men I Trust sont sûrs de taper dans les 5 millions de vues sur chacun de leur titre. Si au premier abord le genre peut être perçu comme de la musique faite par des blancs fragiles pour des blancs encore plus fragiles, ces plumes fébriles se révèlent souvent être des communicateurs hors pair. Ces gosses sont les démons derrière les suggestions Youtube. Dans le podium mis à jour arrivent Pretty Girl de Clairo (14 millions de clics), Everytime de Boy Pablo (7,6 millions) et Prune, You Talk Funny de Gus Dapperton (5 millions). Tous ont un compte Tumblr depuis 2003 et ont su en tirer partie. Amis pigistes, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

16 commentaires

  1. on se demande qui à le moins de respect pour la musique, cette nouvelle génération d’artistes qui au moins se bougent le cul ou quelques fils de pute de journalistes qui crachent depuis leurs chaises sur les efforts des uns et des autres

  2. souvent les mecs se répondent a EUX même, bain passons ariel pink ‘pom-pom’ ou autre sera en short samedi 25/8/18 sur la cÔte bAsque, là ou ça pue la craime , mais toi t’y va, tu ferme ta gueule,

  3. youpy!!!!!!!!!!!!!! trouvé ce matin ‘fragments ‘ d’estardy vinyl 1,50eu + plusieurs ‘goodies’!!!!!!!!!!!!!bon dia!!!!!!!!

  4. Cher Gonzai : aller consulter des spécialistes de santé mentale est la meilleure solution pour combattre le mal-être généré par des daddy/mommy issues, c’est toujours mieux que de se défouler sur des gamins créatifs nés après 1995, songez-y.

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