"Contre-Culture Confiture". Derrière cette formule qui claque en guise de titre se cache un drôle d'objet de Littérature avec un grand Elle. Elle, c'est Agathe, petite de taille et grande gueule quand elle devient Ismène de Beauvoir ici même sur Gonzaï, et son livre serait les mémoires d'une jeune fille qu'on peut difficilement ranger – dans un genre précis. Un post-journal intime d'une pré-trentenaire névrosée ? Des chroniques girly dont le ton (sec), le style (aiguisé) et les analyses (minces et denses) seraient finalement à l'image de cette génération Y ? Un patchwork anti-militant, merci bien, pour un « néo post-féminisme » ? Oh la la. Bon, en vérité, c'est un peu plus simple et un peu plus compliqué que ça.

Agathe 4Ce qui est marrant avec ce qu’on appelle joliment un « patchwork », c’est que si on dit qu’on ne l’a pas lu « jusqu’aux bouts », ça revient à dire qu’on ne l’a pas lu du tout. Contre-Culture Confiture en est un, de patchwork, et il s’avère passionnant… de bout en bout, oui ; on a là 5 ans de fragments disparates publiés ici-même et réunis en un bloc comme un puzzle qui attendait juste qu’on mette les pièces (à peu près) dans l’ordre – grâce à la cohérence des obsessions de son auteur. Qu’est-ce qui se dessine alors ? Trois axes : pour le résumer, il faudrait échanger sexe, drogue & rock’n’roll contre porno, féminisme & pop culture. Du coup, pour revenir à l’idée de patchwork ; son livre, je l’ai lu en entier sur Gonzaï longtemps avant qu’il existe, puisqu’il s’agit d’un recueil des textes d’Ismène publiés ici même. Disons que je le connaissais déjà très bien derrière l’écran jusqu’à de le découvrir physiquement – mince, on dirait que je parle d’une rencontre sur Adopteunmec.com. Non, je parle de Contre-Culture Confiture.

Donc Contre-Culture Confiture, qu’est-ce que c’est ? D’abord une « introspaction », comme toute la littérature du soi – mais là encore plus que d’habitude ; Agathe, vingtenaire pour encore peu de temps, fille de son époque qui est passée aussi bien par la case Last FM que par les chats de rencontres ou les questions d’identité sexuelles, écrit « pour savoir ce qu’elle pense », par extension pour savoir comment elle doit agir ; jusqu’au dernier « chapitre », on sent sa volonté acharnée d’être quelqu’un de meilleur. En retour, elle gagnera comme il se doit quelques années en pleine face qui ne la rendront pas obligatoirement plus sage mais laisseront poindre quelques effets secondaires notables – parmi les principaux, encore trois termes en C  : Crises, Chaos, Cynisme.

On peut trouver contradictoire que le féminisme sensibilise Ismène de plus en plus quand ses illusions s’écroulent au loin au loin. Mais non : on peut-être blasé du féminisme (c’est un exemple) et le mettre de côté autant qu’on peut être blasé d’un « certain » féminisme et en espérer un autre, un jour ou jamais. Nous y sommes. Entre l’envie de s’épanouir, le cynisme et la résignation sous-jacents, Ismène propose plus qu’elle n’impose, préfère les points de suspension aux affirmations péremptoires. Ce qui rend son bouquin encore plus ouvert (à l’autre) donc interactif – il y a l’usage fréquent du « tu ».

Agathe 6Sans faire de speech d’attaché de presse qui dirait qu’Ismène de Beauvoir propose de réfléchir sur un post-féminisme ou qu’elle pose un regard neuf sur la génération Y ; Ismène de Beauvoir propose de réfléchir sur un post-féminisme et pose un regard neuf sur la génération Y. Ah ah. Pourquoi ?    Parce que les pages renvoient à des références qui largueront plus d’un baby-boomer ou d’un mec  ou d’une nana nés sous génération X ; parce qu’elle a lu beaucoup de penseuses féministes qu’elle synthétise souvent sans forcément apporter de nouveaux angles de réflexion (quel est le plus grand talent d’un critique littéraire si ce n’est d’abord celui d’inciter à lire ou non l’auteur dont il parle ?) ; parce qu’elle est nombriliste mais que son nombril est un troisième œil en connexion directe avec nous, vous, ils – en la lisant, vous aurez l’impression d’avoir croisé ce genre de fille quelque part et un paquet de fois. Et puis sincèrement, vous en avez lu beaucoup, des livres avec des passages de journaux intimes qui commentent par-dessus la jambe l’affaire Bill Clinton/Monica Lewinsky ?! Parce que, oui, à l’adolescence, les garçons écrivent de la poésie (pas tous, ça se saurait), et beaucoup de filles des journaux intimes qui, eux, ne riment pas à grand chose – mais font beaucoup sourire quelques années plus tard (pour nous, la question ne se pose pas : on a déjà brûlé nos poèmes depuis longtemps). Derrière son côté goguenard, Ismène est capable de beaucoup d’auto-dérision. Ce qui rend son bouquin encore plus drôle donc touchant.

Pour finir, Ismène définit une génération passive incapable de se définir. Perdue dans un bordel idéologique et culturel. Professionnellement tout aussi larguée. Revenue de tout – donc en route vers le néant. Flemmarde. Choquée par que dalle. A la recherche d’une alternative déjà perdue. Dans les 90’s (une éternité…), cette vieille branche de Nick Hornby avait déjà mis le doigt sur le problème avec cette taquinerie « bien sentie » : les baby-boomers ont des opinions, et lui, des listes. Rien ne semble avoir beaucoup bougé depuis, hein ? Pour une vision un peu plus distinguée et bienveillante à l’égard de la notre, de génération, on dira qu’elle a… des listes d’opinion. Et que le livre d’Ismène n’est rien d’autre que ça : une liste d’opinions. Et parfois même, dedans il y a idées à en tirer. Pour devenir quelqu’un de meilleur. Ou pas.

Ton écriture est un peu paresseuse, certaines analyses sont bâclées, mériteraient approfondissement. Et, en même temps, à travers cette démarche, tu renvoies directement à notre génération.

Je me reconnais bien dans cette phrase d’Emmanuel Berl qui dit « Je n’écris pas pour dire ce que je pense mais pour le savoir ». Je suis obligée de me poser devant une feuille de papier, de prendre tous les éléments nécessaires et, à partir de là, j’essaye d’en tirer une réflexion. Peut-être à cause de ma difficulté à avoir des raisonnements construits. J’ai besoin de mettre des morceaux bout à bout : parfois ça forme un ensemble cohérent, parfois non. Et je pèse chaque mot. L’objectif, c’est plus de filer des pistes aux gens pour qu’ils fassent leur propre analyse, pas d’aller au fond d’un raisonnement. Ce n’est pas de la fainéantise intellectuelle, même si, oui, c’est propre à notre génération et j’assume : j’aime bien aussi mettre en avant mes failles pour que les gens puissent aussi s’identifier plus facilement.

Contre-Culture Confiture regroupe 5 ans de textes qui reflètent tes propres obsessions en matière de féminisme, musique, réseaux sociaux, ennui… Tu le définirais comment, le fil rouge du livre ?

L’évolution d’une personne étalée sur 5 ans, à une époque bien définie. J’aborde des sujets qui me touchent de très près.

Post-journal intime ?

Post-journal intime… Ouais, ouais, ça me va.

Pour rester dans la culture et la confiture, je t’ai amené une phrase de L’Éducation Des Filles de Mauriac qui devrait beaucoup te plaire : « Beaucoup de femmes sont moins cultivées qu’elles ne sont barbouillées de culture ; elles se fardent, elles se poudrent de littérature et de philosophie ».

C’est bête et méchant. Je ne vois pas pourquoi il dirait ça des femmes, sachant que c’est valable pour toute notre génération et sûrement autant pour celles d’avant : tu peux le dire de ma mère, du mec de ma mère, des baby-boomers… C’est un problème plus global. Pire que générationnel : universel.

Pourtant les rapports entre les femmes et la culture ont mauvaise réputation depuis longtemps : de Schopenhauer (lire Essai Sur les Femmes, infect sur la gent féminine – NDA) à Zemmour ; ce qui ressort beaucoup, c’est que la culture, pour les femmes, c’est plus de la décoration que de la passion.

Quand je suis dans les réunions de rédaction de Gonzaï, je vois les mecs qui ont, par exemple, une putain de culture des années 70 que moi je n’ai pas. Je ne revendique pas avoir de l’intérêt pour tous les domaines de la culture mais ça n’a rien avoir avec le fait d’être une femme.

Gonzaï, parlons-en, la préface est signée Bester. A un moment, il écrit « C’est avec cette tentation des égalités absolues qu’on se retrouve avec un portrait de huit mètres de haut de Mao Tsé-Toung sur la place Tienanmen ». C’est pas un peu une vieille rengaine chez les réfractaires au féminisme, ça ?!

Je trouvais ça bien que ce soit lui qui le fasse. Le féminisme, ça le fait un peu rigoler ! Ce qui est drôle, ce sont ces mecs intelligents pour qui le féminisme, c’est sans doute à la fois… effrayant et inutile. Des mecs qui n’ont pas eu besoin de se positionner par rapport à ça, ni même de se pencher dessus, comme ça a été mon cas d’ailleurs pendant longtemps. Mon éditeur n’a pas du tout aimé son édito (marrant qu’elle dise édito pour préface – NdA), il a voulu le supprimer et moi, je l’ai défendu. Je suis pour la dédramatisation du féminisme et pour son dépassement. Considérer que tous les combats du féminisme ont été gagné ; ce n’est pas exactement vrai. Les femmes ne sont pas aussi libres que les hommes, il y a beaucoup plus de caricatures pour les femmes que pour les hommes. Après, ça ne les dérange pas plus que ça, à beaucoup de femmes, de rester un objet sexuel tel qu’il l’est encore à l’heure actuelle. Ce qui me gêne, c’est que les femmes ne sont vraiment pas tolérantes et bienveillantes les unes envers les autres.

Content de te l’entendre dire.

Ce qui me désole, par exemple, c’est quand ma grande sœur fait une blague sur les blondes. C’est un des pires trucs culturels.

Là, t’exagères. 

C’est vraiment juste accepter qu’on se moque des blondes idiotes mais, dans le fond, tu te moques de la femme superficielle. Je ne supporte pas, c’est terrible que les hommes fassent des blagues sur les blondes. Mais les femmes, c’est encore pire.

Les filles vont souvent plus loin dans la critique et le rabaissement de leurs « semblables sexuelles » pour faire écho à cette fameuse phrase de ton bouquin :

« Mettez la main dans votre culotte.
– Avez-vous un vagin ?
– Voulez-vous en être responsable ?
Si vous avez répondu « oui » à ces deux questions, alors félicitations, vous êtes féministe !
»

9780062124296_custom-09fb047708fdfaff5473a9be6fa049c166a80768-s6-c30C’est génial, ça, non ? C’est Caitlin Moran, une féministe anglaise. Un peu une de mes idoles, une fille qui ne fait pas trop attention à son look, rock’n’roll ce qu’il faut sans entrer dans un carcan stéréotypée. Elle fait confiance à son instinct, elle est intelligente et balance des idées justes qui parviennent à capter l’attention de pas mal de femmes et des hommes. Un point qui manque notamment dans le féminisme français, c’est l’humour. Ouais, le féminisme français se prend trop au sérieux. Bon, c’est vrai que, pour moi, ce serait difficile de me trouver des liens et de m’identifier à une fille comme, je sais pas, Nabilla… Okay, tu as envie de porter une solidarité, mais quand c’est poussé par les médias et qu’on t’en fait une icône, c’est difficile. Faut pas que ça prenne trop d’impact, ces gens-là.

Toi, en 2013, c’est quoi qui te dérange le plus en tant que fille ? L’histoire que tu m’avais raconté sur l’inconnu qui t’a demandé, au détour d’une rue, « pourquoi tu souris pas ? » ?

Exactement. Non mais est-ce que tu dirais ça à un Monsieur qui passe dans la rue ? Non, bah me dis pas ça à moi alors ! J’ai le droit de faire la gueule si j’ai envie, j’ai le droit de penser à autre chose, de ne pas être mignonne. De toute façon, être joli, c’est temporaire : si tu peux te baser sur autre chose, c’est mieux.

Ca peut constituer aussi certaines facilités…

De quoi ? D’être une fille ?

Oui. Je suis loin d’être d’accord avec lui sur plein de points, surtout sur sa vision des femmes, mais Soral (dans Misères du désir – NDA) avançait des propos assez lucides sur le fait, en gros, que des filles de cité, par exemple, étaient largement plus acceptées dans les milieux de la haute ;  le mec, lui, sera vu plus souvent comme un vulgaire dealer de shit. Ou encore, si tu prends ce vieux schéma du rendez-vous galant : c’est le mec qui doit offrir le restau ! Ahaha, pour beaucoup, c’est comme ça.

Je trouve ça terrible. Quand je sors avec un mec, je fais attention à ce qu’on paye à part égale. Mais si tu veux aller au fond du problème, le fait est que les filles ont un salaire moindre que les hommes. Mais même, je considère que c’est chacun son tour. Le féminisme n’a pas fini son œuvre. Je pense qu’une nana comme Caitlin Moran, encore elle, fait plus avancer le débat que les Femen par exemple. J’ai lu un de leur manifeste, franchement ça m’a fait de la peine. Et puis cette habitude aussi d’associer le féminisme à tous les combats de société, je ne sais pas si c’est quelque chose de positif ou pas. Parce que le féminisme se rattache à plein d’autres combats.

Si tu étais un mec, tu penses que tu t’y intéresserais ?

Difficile à dire.

Toi, tu écris : « Le féminisme a commencé à trouver grâce à mes yeux après quelques années à baigner passivement dans la culture porn ».

Living Dolls lo resC’est vrai que j’aime bien le porno : ça m’excite autant qu’un mec, je pense. Après, bon, la scène en question ne m’exciterait pas plus que ça, quoique… Non, de ce que tu m’en as dit, ça m’a pas l’air très poétique. En ce qui me concerne, c’est venu quand je bossais dans une librairie en Australie ; je suis tombé sur le bouquin Living Dolls (livre sur le « retour du sexisme » écrit par Natasha Walter – NDA). Ça, plus le fait que des mecs disaient  « Vous allez faire des jolies photos artistiques nus et ça va être méga cool, vous allez vous épanouir !», et de me dire okay, c’est sympa, mais est-ce que c’est vraiment excitant pour les filles ? J’ai commencé à lire le bouquin, en me disant d’accord, c’est peut-être excitant, mais je restais plus sceptique sur l’idée que des filles trouvent de la valeur et un sens à leur vie en se mettant à poil. Est-ce que c’est ça qui va te permettre d’être indépendante ? Ouais super, je fais du porno, je prends ma vie sexuelle en main ! Est-ce que c’est vraiment le seul moyen ? Qu’on ne vienne pas me dire que ces filles ont tout compris à la vie.  Ne dis pas que tu fais du féminisme en faisant du porno.

Je trouve pas ça incompatible.

Tu peux être féministe en faisant du porno mais ne dis que tu as trouvé ton épanouissement féministe en faisant du porno. Je crois pas que tu puisses revendiquer ça comme un geste féministe, de satisfaire le plaisir du mec hétérosexuel.

Évidemment. Pourquoi le porno « féministe », ou quand il est décliné au féminin, suscite moins d’intérêt ? Tu le dis toi aussi dans ton bouquin.

Je ne dis pas que c’est moins intéressant.

L’avis général, c’est que c’est peut-être plus intéressant « intellectuellement », moins sexuellement. Pourquoi ?

Ce que je sais, c’est que les clichés dans le porno hétéro-beaufs ne m’attirent pas, style des meufs avec des ongles de 20 centimètres manucurés. Si tu vois Café Flesh (film porno SF des 80’s réalisé par un certain Rinse Dream – NDA), c’est un peu gênant, mais pour le coup c’est excitant…  Je ne trouve pas forcément mon excitation dans le dépassement, les trucs hardcore ou l’exercice physique extraordinaire. Ce que j’aime bien dans le porno, c’est que les gens soient à peu près normaux, où tu sens qu’il y a vraiment de l’intensité. Mais ce n’est pas une question de porno réalisé par un homme ou une femme.

Il y avait un article intéressant à ce sujet écrit par ta « consœur » Titiou Lecoq qui disait notamment que, pour que le porno soit plus excitant pour les femmes (hétéros), il faudrait déjà que les hommes dedans soient un peu plus beaux…

Canons, hum je sais pas… moi, j’ai plutôt tendance à m’identifier à la fille. Souvent le mec est accessoire. Ok, beaux mais pas refaits. Ce que je déteste par-dessus tout, c’est quand la fille qui taille une pipe lance des regards salaces à la caméra. What the Fuck !?, tu baises pas avec la caméra !

Revenons à toi. Dans Contre-Culture Confiture, tu colles des extraits de tes journaux intimes et tu parles du mec qui aurait pu être ta première fois. Pourquoi ça n’a pas abouti ?

Je ne sais pas, il devait aller à la plage, je ne devais pas aller à la plage ! Et le premier, c’était à 19 ans.

Ah ouais, quelques années plus tard quand même…

Avec un autre. J’ai attendu. On a commencé notre relation à 18 ans, et j’ai attendu d’avoir 19 ans révolus pour être sûre que c’était parce que je l’appréciais vraiment. Dans mon idéal romantique, je ne voulais pas le faire pour de mauvaises raisons. Et j’avais une grande sœur qui me disait que c’était précieux.  Finalement, quand je l’ai fait, je me suis rendu compte que n’était pas si génial et que j’aurais dû le faire avant.

Ah merde, tu aurais pu raisonner à l’envers, te dire que c’était génial donc que t’aurais dû le faire avant. Dans les passages sur les journaux intimes, tu n’es pas tendre avec tes parents…

Avec ma mère, oui, c’est vrai.

Tu penses qu’elle était plus épanouie que toi à son époque ? Tu as pensé à en parlé à ton père *? * allusion à un passage du livre.

Ahaha non, je ne veux pas le savoir, ça ne me regarde pas. C’est la question qui n’est pas soluble et qui n’a pas à l’être. Ouais bon, c’était un truc écrit à 15 ans. J’essaye de la comprendre et je fais de mon mieux mais c’est vrai que j’ai pas tellement d’atomes crochus.

Si tu avais 15 ans en 2013 ?

Boarf, pareil que tu me vois là mais avec les hormones en bordel. Je suis quelqu’un d’assez cohérent. Déconnectée des réalités mais rationnelle. Idéaliste et pessimiste. J’ai jamais eu de grosses crises identitaires.

Tu irais sur des chats de rencontre ? Tu as un compte sur adopteunmec.com.

J’avais, je l’ai désactivé.

C’est que c’est…pas terrible ?

C’est que… ça me faisait perdre des points d’âme. Les échanges avec les mecs qui semblent séduisants, ceux qui s’expriment correctement et qui ont des trucs à dire, ça finissait toujours par s’inscrire dans un schéma prévisible. Et quand tu ressens que la personne en face de toi maîtrise à fond le discours…

Schéma prévisible ? Adopteunmec ou ce genre de site, je pensais que c’était plutôt prévu pour des rencards culs que des rencards cœur…

Non, pas que des plans culs. J’ai rencontré mon ex là-dessus. Les schémas prévisibles du discours ultra-maîtrisé. Je trouve ça horrible et tu tombes sur pas mal d’experts sur Adopte, des mecs malins, séduisants mais qui semblent avoir laissé leur âme au placard pour se mettre en mode séduction.

Ca fait partie du jeu. C’est comme du speed dating, l’avantage c’est que tu n’as pas dix minutes mais tout ton temps et l’inconvénient, c’est que ça reste virtuel. Mais je trouve intéressante l’idée d’être attiré(e) par quelqu’un d’abord pour son intellect éventuel puis par le physique si tu le rencontres.

Je ne pense pas que tout le monde se mette en mode « manipulation » quand ils sont sur un site de rencontre. Mais c’est vrai qu’Adopte est un repaire de jeunes hommes pas trop bêtes, plutôt séduisants et qui tendent à chercher la rentabilité dans leur démarche… Du coup, voilà, c’est amusant un peu, par période, et puis après, ça fatigue.

Il y a une liste de chansons à écouter en te lisant. Alors, est-ce qu’il existe vraiment une « musique de filles » ?

Je pense que j’ai répondu dans mon texte. Ce n’est pas vrai mais ce n’est pas faux non plus.

Ismène de Beauvoir // Contre-Culture Confiture // FYP éditions

2 commentaires

  1. Le livre de Caitlin Moran est (enfin) traduit en français « Comment peut-on (encore) être une femme? » aux Editions Flammarion !

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