Je suis un groupe belge qui porte des masques aussi flippants que ceux des Residents et Snapped Ankles, on me connait comme l’un des leaders de la « techno préhistorique » et mon prochain album « Inspirex » sort le 4 octobre chez les autres cinglés d’EXAG, je suis, je suis… Why The Eye. Bravo à Jean-Kevin au fond de la salle qui repart avec l’équivalent de son poids en frites radioactives.
On a tous connu ce garçon bizarre au collège, le genre à manger avec ses biscuits avec le paquet plastique en écoutant Steve Reich. Vingt ans plus tard, ce garçon-souffrance traumatisé par des générations d’ados normaux est de retour pour claquer des gueules comme dans une suite de Rambo où la vengeance aurait le même goût que le métal du marteau-enclume tapé sur les 11 nouveaux morceaux du deuxième album de Why The Eye.
Why The Eye, pour la faire simple et funky, officie depuis plus de 10 ans sur un territoire plus étriqué que le cerveau d’un mec d’extrême droite (ton père, probablement), et non, on ne parle pas de la Belgique mais des musiques expérimentales. Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Sauf que le plat pays, niveau frappadingueries, il en compte un paquet. On pense notamment au Wild Classical Music Ensemble, groupe où officie un certain Damien Magnette qu’on retrouve également, BINGO JE TE LE DONNE DANS LE MILLE, dans Why The Eye.
Formé à l’occasion d’un festival en 2013 à l’occasion d’un festival durant lequel ils ne jouèrent pas – histoire belge – les quatre membres costumés ont rapidement compris comme tant d’autres (Daft Punk en tête) que montrer son visage ne rendait pas la musique plus belle. Libérés du poids de la célébrité qui comme le bonheur fiscal tarde toujours à venir, les Belges trouvent alors une voie discrète sur le chemin de la transe instrumentale, à la limite du beat chamanique. Le reste, c’est de la poésie. Le clip de leur deuxième single, enregistré dans le nouvel antre underground à la mode à Bruxelles (le B.U.N.K., on vous en parlait ici), se suffit à lui-même.
« Le fond, c’est la forme qui remonte à la surface » disait Victor Hugo. Dans le cas de Why The Eye, c’est surtout un groove qui écrase tout le reste. A entendre sur disque et à voir le 11 octobre lors de la Gonzaï Night à Petit Bain (Paris) aux côtés de Dame Area et Nova Materia; deux autres projets européens partageant cet amour de l’étrange. Comme quoi des fois, une adolescence pourrie à supporter les insultes de futurs comptables ou vulgaires chefs de projets, ça sert à quelque chose.
Why The Eye // Inspirex // Sortie le 4 octobre chez Exag.
https://www.exagrecords.com/shop/p/why-the-eye-inspirex