Que cela soit sous son nom de scène ou avec l’un de ses projets parallèles (Centenaire, Egyptology, Karaocake), Stéphane Laporte éclaire discrètement la musique expérimentale depuis une quinzaine d’années. Avec « Smallville Tapes », signé chez Gonzaï Records, il livre la fantastique B.O. d’un film qui n’existera que dans votre imagination.
Composé sur un 4-pistes racheté sur un parking de Toulon et sauvegardées à l’arrache sur « de vieilles K7 achetées dans une station service avec du Carlos et du Kassav dessus », les chansons de « Smallville Tapes » plairont aux fans de François de Roubaix, Air, Chassol, Beak, Tortoise ou encore Terry Riley. Il s’agira du cinquième album de Domotic, découvert par le passé chez Clapping Music puis chez Antinote.
Inspiré par La Ciotat (ici renommée « Smallville »), cet album instrumental paradoxalement gigantesque fait suite aux quatre précédents publiés chez Clapping Music. Outre les ambiances dramatiques et poétiques qui s’en dégagent, « Smallville Tapes » est surtout l’occasion de mettre en lumière le travail d’orfèvre réalisé par Laporte, un musicien dont le seul défaut reste d’être trop discret dans le panorama français marqué par la vulgarité et les compromis. A l’inverse, ce cinquième album lorgne sans le savoir vers une certaine idée de la beauté made in France, toutes époques confondues : le « Virgin Suicide » de Air (Luminosité variable), le « Melody Nelson » de Gainsbourg (Pierre angulaire), les musiques minimalistes de Chassol (Repos forcé), tout est là et sagement préparé pour que l’auditeur, fatigué d’entendre des disques qui s’annulent à force de trop se ressembler, se prenne une énorme claque mélodique.
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