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Mick Jagger perruqué, Pacadis défoncé, Mourousi libéré… à force d’avoir été radotée, malaxée, amplifiée, l’histoire du Palace a fini par lasser, même les plus convaincus des homos festivus. Pire que ça, l’endroit est devenu un culte qui encombre désormais le présent. Un récit fabuleux et fatigué. Une légende urbaine. On a compris le message. C’était mieux avant.

Il faut bien reconnaître à ce vieux théâtre une certaine grandeur. Pour une fois dans l’histoire du clubbing, la synthèse des milieux a été possible. Riches et pas riches ensemble. Disco, rock, reggae. Sperme et mouille. Rouge à lèvres pour tous. Pédés, gouines, trans, travs et hétéros sur le même dancefloor. Crystal Roderer et gerbe. Coke en stock. Plus d’héro que de héros. La fête a été folle. Mais elle ne l’est plus. Covid oblige. Alors à quoi bon parler sans cesse du bon vieux temps si l’on est incapable de le faire revivre ?  Je vous le demande.

Les années Palace, C'est Magnifip !
(C) Radio France

 

Les rambos du dancefloor sont devenus des vieux

Comme pour les récits de guerre, ceux qui concernent le Palace ont été déformés à force d’avoir été ressassés, pétris, triturés par la mémoire des uns et des autres. Et de la même manière que la résistance est essentiellement un phénomène d’après-guerre, les rescapés du Palace paraissent désormais plus nombreux, plus importants qu’ils ne l’étaient à l’époque. Les rambos du dancefloor sont devenus des vieux. Juste des vieux. Des personnes qui chouinent que la covid c’est dangereux et à cause de qui nous, les jeunes, avons vécu sous l’inoccupation pendant plus d’un an. Assez.

Les mythes existent pour être surpassés. Icare qui vole ? Frérot, on a inventé l’avion puis le jetpack. Prométhée ? La bêtise des hommes et la puissance des femmes suffisent très bien à nous séparer sans intervention divine. Alors à notre tour, finissons-en avec le mythe Palace. Ou plutôt, laissons-le à ceux auquel il appartient. De toute façon, la plupart n’en a plus pour très longtemps. Et inventons un endroit où la synthèse des milieux sera de nouveau possible.

Zone Autonome Temporaire

La synthèse, c’est ce qui a constitué la spécificité géniale du Palace. Avant lui, on ne se mélangeait pas. Les homos sortaient rue Sainte-Anne. Les intellos et les branchés restaient à gauche de la rive du fleuve qui sépare Paris en deux. Et la plèbe allait ailleurs, où elle voulait, où elle pouvait, dans les guinguettes des bords de Marne, par exemple. Après lui, tout s’est de nouveau fragmenté. De manière plus violente encore. Cette radicalité clanique parmi les communautés de la nuit a donné des choses merveilleuses, certes. Comme le Pulp pour les lesbiennes. Ou le Cœur Samba pour les Africains. Ou le Raspoutine pour les tapins. Ou le Baron pour les cons friqués. Mais force est de constater que ce modèle du tout-fragmenté touche à son terme. Alors : achevons-le.

Je propose la création du TAZ (Zone Autonome Temporaire) transclasse, transgenre, transe tout court. Un endroit arrosé par le fric d’un milliardaire philanthrope à la Gatsby, où tout serait riche et gratuit. Une blockchain de la fête. Un lieu de transmission du plaisir, sans contrôle, sans police. Un sanctuaire de la jouissance et de la différence. L’époque le veut. Elle le peut. Au passage, en commettant un tel acte, le généreux donateur s’offrirait la plus belle campagne d’auto-promotion de toute l’histoire de l’humanité. Alors Elon Musk, Jeff Bezos, Xavier Niel et les autres, pourquoi ne vous mettez-vous pas au cool pour sauver le monde ?

5 commentaires

  1. C’est l’un des articles les plus pourris de Gonzai et je pèse mes mots. Je pense que vous avez été hackés les gars…

  2. et le concert de Joye divisionne ,dans les bains douches …. TOUT LE GRATINS ROCK y étais , meme ceux qui n aimaient pas ….montez au pinacle un lieux tres bobo , ou il y avait une ségrégation pas seulement à l entrée mais surtout à l intérieur à l jetage l étage ou apparemment tout ce passait, en bas cetais pour les gueux .

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