Panda Bear fait une musique facilement qualifiable « d’aquatique ». Alors pour son sixième album « Buoys », il a voulu faire un plongeon. Et il était beau son plongeon, même s’il a fait un petit plat en retombant.
Attention. Le sixième album solo de Noah Lennox (aka Panda Bear) débarque avec pas mal de commentaires qui donnent plutôt envie d’y aller à reculons : l’album du nouveau départ après une parfaite trilogie ; a contrario celui du retour aux sources avec le producteur des débuts Rusty Santos ; un disque inspiré de la trap à écouter au casque pour en apprécier toutes les subtilités … Alors autant être direct.
Si tout ce qui s’est dit est à peu près vrai, ce « Buoys » n’est pas le meilleur disque du batteur/chanteur d’Animal Collective. Il n’a pas la folie psychédélico-wilsonienne de « Person Pitch » (2007), ni la noirceur hip-hop de « Tomboy » (2011) ou l’électronique infusée au classique de « Panda Bear Meets the Grim Reaper » (2015). Il n’est pourtant pas à ranger trop vite au rayon des « albums de trop » des vieilles gloires de l’indé.
Car il a le sens des affaires Panda Bear. En plus d’être un as de l’immobilier qui créchait à Williamsburg avant les bars à vin vegan, et de partir habiter à Lisbonne avant que ça ne devienne le lieu de villégiature préféré de la MILF de la compta, il a aussi bâti une œuvre dense ces dernières années. Avec son « collectif animalier », il a abreuvé avec succès les années 2000 d’un folk électronique néo hippie mariant les Beach Boys à Syd Barrett ou Aphex Twin à Spacemen 3 jusqu’au totémique « Merriweather Post Pavilion » (2009). Un des rares grands disques de ces dernières années qui vient d’ailleurs de fêter ses dix ans. Et depuis lequel Animal Collective n’a plus rien eu d’intéressant à dire, allant même jusqu’à sortir récemment un album sur la préservation des fonds marins ennuyeux à mourir (auquel Panda Bear n’a pas participé). C’est donc plutôt en solo que les membres du collectif sont pertinents désormais. Tout comme son parfois agaçant collègue Avey Tare (l’enfumé « Eucalyptus » de 2017), Lennox est plus à l’aise en solitaire.
Alors entre amener les gosses à l’école, balader son chien ou mater les matches de Benfica, le tout frais quadragénaire s’est dit qu’il allait tenter un truc pour son nouvel album.
Avec Rusty Santos à la production donc – l’homme derrière « Sung Tongs » d’Animal Collective – il est revenu à cette musique épurée jusqu’à l’os. Décharnée diront certains. Ca vire même à l’Impressionnisme tant les deux américains ont réduit la musique de Panda Bear à sa plus simple expression, à l’image de l’ultra-minimaliste premier single Dolphin. Omniprésente, la guitare est retravaillée à l’extrême pour devenir un fond de décor à part entière au milieu de quelques blips aquatiques et d’une multitude de sonorités difficilement décelables qui donnent une ambiance étrange aux chansons. Et ça donne quelques passages d’une grande beauté (I Know I Don’t Know) d’autant plus quand il y mêle les ambiances liquides du Arthur Russell de « World Of Echo » sur le parfait Cranked. Dans une veine plus classique, l’autre single Token est une vraie réussite alors que ce disque court (31 minutes) a tendance à un peu s’endormir sur la fin. Pourtant avec une guitare sèche et des samples de sanglots féminins à la Gainsbourg, Inner Monologue diffuse une émotion réelle, ce qui est finalement assez rare dans l’œuvre de Panda Bear. Ces quelques moments de grâce permettent de donner de la chair à un disque qui a tendance à en manquer.
Avec ce « Buoys » un peu spécial et parfois un peu plat, Lennox a eu le mérite de tenter quelque chose. Ce serait difficile de lui reprocher actuellement. Alors s’il a probablement troqué les buvards de LSD pour les sachets d’infusion « douce nuit » désormais, l’ancien gourou du grand Animal Collective garde l’esprit aventureux. Et c’est sûrement ça le plus important.
7 commentaires
‘paxé’ avec une bonne bien grosse lisboète!
Person Pitch c’est le seul album que je sauve de panda bear ,je trouve que panda bear ,animal collective et Avey Tare c’est extrêmement estampillé groupe PITCHFORK ,c’est une musique que j’ecoute plus du tous depuis 10 ans et j’ai revendu tous mes albums d’animal collective ,ce groupe m’est devenu totalement insupportable et leur façon de composé et de produire leur musique a contaminé tous les groupes des années 2000 et 2010 ,et je déteste ce son sa raye mes tympans ,
0n s en tape de ta vie. Tu sais pas ce que sais de faire des albums.
Arrete de nous bassiner avec ta hype que t assumes pas. Pitchfork ou pas, Animal collectif a fait du bon boulot et je les remercie et tu devrais en faire autant au lieu de faire ton gosse gaté.
Genre maintenant c est insupportable car etre estampillé Pitchfork c est plus du tout hype et puis en plus ca a influencé la décennie !? Mais mec, encore heureux, c est ce qui se passe quand on est bon !! Les autres veulent faire pareille. Ya que toi pr nous casser les couilles avec tes humeurs d enfant .
C est pas animal collective qui a chercher la hype ou a etre encensé par les critiques des annees 2000, eux ils font juste de la musique, ces sont des musiciens et toi t es un bouffon de consommateur qui ne respecte rien.
Je ne vend pas de la musique qui m a fait plané.
ce que C EST …je voyais deja arriver ta potentielle réponse de rageux
tu BROIE du jaune et cé le bourdel d’oreille
Vos postures critiques rock facon technikart 2008 sont rances ….ca sent tjrs le musicos frustré