Au moment de rembobiner 2014, s’il y en a un qui risque d’être oublié, c’est bien Mind Records. A l’heure des tops albums, celui qui n’a sorti que des EP ou compilations passera certainement à la trappe. Tout le monde devrait pourtant savoir que ce n’est pas sur des albums que la musique de demain se fait.
Ca tombe bien, le futur, c’est par là que Abraham Toledano et Chihiro Kataoka dirigent leur bateau. Franco-japonais, Mind est symptomatique de l’éclatement des scènes; les sorties sont, à l’exception du single de l’américain Umberto, exclusivement issues de la définitivement pleine de ressources Montréal, le Canada étant cette année définitivement tout en haut des foyer musicaux de haut vol, notamment grâce aux labels Forbidden Planet, Mood Hut ou 1080p… Mais revenons en au corps de cet article, ou à l’esprit.
Le nombre de sorties de Mind Records se compte sur les doigts de la main (cinq, si tout va bien), et chacune d’entre elle est un objet déjà rare qui affole les collectionneurs. Dirigé par un digger passionné s’adressant à ses pairs, le label offre des beaux objets -notamment la série Mind Moyō Metric, aux imprimés phosphorescents transparaissant sur de mystérieuses faces- tirés en nombre très limités qui se revendent déjà trois fois leur prix d’origine sur discogs. Romantique, retro-futuriste (à l’image de ses visuels), autre enfin, la musique offerte par le label mériterait pourtant de dépasser l’objet pour sortir des sphères les plus averties.