‘’Friends & Lovers’’ ne devrait pas bousculer l’ordre du monde ni la position de l’Argentine sur la mappemonde du rock à capsule de bière. N’empêche que ce retour au basique guitare-basse-batterie-1-2-3, aussi fatiguant qu’il soit quand il est pratiqué par des mâles beuglants sachant à peine compter jusqu’à 2, a quelque chose dans la bouche (sic) des Kellies. Formé en 2005 à Buenos Aires, le groupe a ce petit truc entre Pylon et R.E.M. (la période où Stipe avait encore des cheveux) ; une innocence dans les mélodies et cette solidité dans les rythmiques qui permet d’oublier toutes les plus mauvaises blagues sexistes pour se concentrer sur l’essentiel : leurs cheveux (je blague). Silvina Kelly and Cecilia Kelly ont beau revendiquer l’influence de Devo et ESG, on imagine surtout à quel point il aurait été cool de les voir sur le MTV grande époque. Pas de bol pour la génération Youtube, mais vous pourrez les voir pour de vrai, en France, au mois de décembre. Et qu’on arrête avec l’appellation-sticker « Riot grrrl ». Il n’y a pas plus d’émeute dans le rock des Kellies que de révolution en Argentine (la dernière s’est terminée en 83, comme ça vous aurez au moins appris quelque chose).
Las Kellies // Friends and lovers // Fire Records
https://kellies.bandcamp.com/
En concert le 1er décembre à l’Espace B (Paris) et le 13 décembre à l’Ubu (Perpignon)