Deux décennies sans jamais avoir jamais donné un seul orgasme à qui que ce soit, il n’y avait que des Ecossais pour réussir tel miracle.

Vous êtes dans la salle d’attente d’un médecin généraliste ; en moyenne devant vous une quinzaine de personnes toutes plus dégueulasses les unes que les autres, et l’attente est interminable. Trois raisons : 1. vous souffrez d’une crise hémorroïdaire sévère. 2. Chaque malade devant vous semble passer trois plombes à se faire ausculter. 3. Il n’y a qu’un vieil exemplaire de Magic daté de juin 2003 sur la table Ikea. Si tous ces symptômes ne vous sont pas inconnus, c’est que vous êtes en train d’écouter le plus célèbre des groupes dont personne hormis vous – et votre voisine déprimée qui a foiré son cursus en Langues Etrangères Appliquées – n’a jamais rien eu à foutre.

Un groupe tellement con qu’il ouvre les parapluies alors qu’il pleut même pas.

On aurait envie de rajouter qu’avant d’arriver chez le médecin vous avez manqué de vous faire écraser par un camion Haribo transportant des bonbons en peau de cochon, que vous avez pris la flotte et que votre K-Way vous colle à la gueule comme pendant cette soirée de l’automne 97 où vous aviez découvert Camera Obscura à Glasgow en pensant que ça allait changer votre vie (vous êtes devenu agent immobilier), alors qu’en fait, Glasgow, c’est une ville merdique.
Pour qui y a déjà posé les pieds, l’envie première est d’acheter un hélicoptère et un baril de Napalm, histoire de raser l’artère principale, pleine de boutiques standardisées, ainsi que tout ce que la ville compte de rues pourries où les quelques touristes errent tels des zombies dans l’espoir de trouver autre chose que de gros adolescents écoutant Ed Sheeran en survêtement. Tout cela pour dire que la pop insipide, inconsistante de Belle & Sebastian aurait dû logiquement venir d’Edimbourg, ville en toc un peu plus éclairée, mais non. Et alors qu’on pensait l’affaire entendue depuis l’annonce du Brexit, voici que le groupe le plus chiant de l’histoire de la Twee Pop (un genre à peine plus distrayant qu’une brochure promotionnelle de cale-chaise) revient non seulement avec une trilogie d’EPs, mais aussi des concerts à Pleyel (Paris), Primavera, et à peu près partout où des gens dodelinent connement de la tête pour oublier qu’ils mourront seuls dans une tombe éclairée par un Summer of Love à 55° celsius à cause du réchauffement climatique.

Je hais Belle & Sebastian. Je hais tout ce que le groupe véhicule : son esthétique de scouts qui croiraient en Dieu, cette impression d’écouter une B.O. composée par d’anciens nazis pour des parents faussement heureux qui hésitent à tenter la défenestration à chaque fois qu’ils regardent leurs gosses, tous ces albums qu’on s’est forcé à écouter jusqu’à la piste 3, et ce parfum puant de fausse pop indépendante qui continue de ravir ceux qui mangent bio en croyant que c’est bon pour la santé et qu’écouter en entier « The Boy With the Arab Strap » en s’enduisant d’une huile de massage achetée chez Nature & Découvertes les sauvera de la déchéance de fin de vie. Bah non : on finira tous par écouter du R&B robotique composé par des intelligences artificielles, et tu nous fais chier avec ton septet de glandus, Martine.

Le groupe découvre une chronique dithyrambique dans « Chiant magazine ».

On pourrait continuer à balancer des saloperies sur ce groupe à peine moins transparent qu’une porte vitrée et reprendre toute la discographie album par album, revenir en détails sur ce featuring malaisant avec Norah Jones en 2010 (c’était sur Little Lou, Ugly Jack, Prophet John, au cas où vous voudriez devenir sourd) et tenter d’engager un profiler pour tenter de comprendre si les quadras qui s’amassent en concert pour les écouter ne sont pas des violeurs de chiens en puissance tentant de passer incognito dans une foule où les gens répondent qu’ils écoutent « un peu de tout » quand on leur demande pourquoi ils ont accepté de payer 150 balles pour un festival avec Jamiroquai, PJ Harvey et Iam en têtes d’affiche.

La vérité c’est qu’en 2018, on ne comprend pas bien qui peut encore écouter Belle & Sebastian. Que cliniquement, on ne saisit pas non plus comment deux membres d’une même espèce peuvent éprouver des sentiments aussi différents à l’écoute de ce qui nous semble à peine moins pire qu’une séance de roulette chez le dentiste. Et que foncièrement, cette nostalgie d’une époque où des groupes mal fringués pouvaient vendre des disques avec des refrains à peine moins cons qu’une pub pour du dentifrice nous semble limite vulgaire vingt ans plus tard.

Le monde a changé, vous aussi. Arrêtez de nous bassiner avec ce groupe à peine taillé pour une version de Guitar Hero pour paraplégiques, arrêtez de croire que les années 90 c’était mieux, arrêtez de croire que The Magnetic Fields ressortira un jour un grand disque et en fait, arrêtez d’écouter des disques tout court.

La nouvelle trilogie d’EPs du gang mou de Glasgow, de ce point de vue, porte bien son nom : « How to solve human problems ». Pour l’Humanité, on sait pas. Mais pour la musique, faudrait peut-être commencer par trouver la bonne vitesse de lecture.

32 commentaires

  1. Vous êtes bien meilleur et tellement plus inspiré quand vous défendez d’obscurs artistes qui méritent le coup de projo… Et puis franchement, taper en 2018 sur Belle & Sebastian, ça laisse songeur.
    La vérité est qu’en effet beaucoup de gens (et pas que des quadras peine à jouir) écoutent encore ce groupe et j’en suis et je ne suis pas certain que les insulter soit très productif.
    D’autant que de coutume, vous crachez votre venin avec plus d’humour: là c’est un peu gênant, car on s’emmerde autant à vous lire que vous à écouter B&S.
    Trop de posture conduit à l’imposture Mr Bester.
    B&S, quoi qu’on en pense, sont sincères, eux.

    1. Merci.
      je pense la même chose et je viens de me réabonner a Bonzai Aie ça fait mal.
      J’espère lire autre chose que cette chronique gratuitement méchante mais pas très intéressante.
      En même temps il doit aimer vu qu’il met des liens pour les visionner nos « belle & sébastian »

  2. Mouais, pas fier de mon Gonzo ce matin. L’auteur est probablement le même que le petit malin qui écrit « qui écoute ça en 2018 » sur toutes les vidéos YouTube…

  3. pour moi belle and sebastian sa restera trois album
    If You’re Feeling Sinister ,Tigermilk ,The Boy With The Arab et BASTA ,depuis c’est devenu un groupe mainstream sans interet aucun ,a rangé dans le haut du panier de crabe des pseudos groupes indé que sont les merdes 78 carats de arcade fire ,the national et consorts

    1. Je comprends Nesta12 qu’on puisse préférer ce magnifique trio inaugural dont personne ne doute un instant qu’il a véritablement façonné le son et l’identité de ce groupe. Mais je ne serais pas aussi sévère avec les suivants: ceux de 2000 et 2010 restent les plus faibles mais comportent des pépites. Quant à tous les autres, je trouve qu’ils n’ont franchement rien à envier aux 3 premiers. Le son est plus funky et catchy (mainstream? So what…) mais ce style leur va comme gant: on allait les voir en concert fin des 90’s pour rêver, à présent on y va pour danser… 😉

  4. « à peine moins pire qu’une séance de roulette chez le dentiste », vous êtes sérieux, franchement? Pathétique exercice de style que même un étudiant en première journalisme n’oserait pas… Je ne suis pas fan de ce groupe mais l’article est vraiment minable. Au revoir Gonzaï. J’aimais bien tes soirées dans le temps… (écho…)

  5. Un groupe « 100% coquillettes » !
    Des nouvelles de Luc Broussy sinon ? Parce à part d’abreuver facebok de news lénifiantes,…

    1. luc broussy l’homme qui voulait geré magic rmp comme le PS ,flop monumentale ,je ne donne pas un an a magic rmp ,ET VIVE SECTION 26 ,theval et consorts sorté vous les doigts du cul et pondé nous un mushrom en version bi mensuel papier et pas uniquement un site internet .

  6. Il est trop con ton article Machin ! ta prose de lycéen, qui se prend pour un punK à chien, est naze … retourne écoutez ta musique loin de l’Ecosse … on n’a pas besoin de toi

  7. Quand j’écrivais « le groupe le plus important depuis les Smiths » Les Inrocks (je sais plus quand) (1er commentaire ) je voulais reciter cette phrase qui en dit long, car en fait il s’gissait d’un argument publicitaire. Car Belle and Sebastian font partis de ces groupes merdiques que les inrocks nous ont VENDU ni plus ni moins. Quand les inrocks écrivaient à la sorti du 1er album du groupe qu’il était le plus important depuis les Smiths même si c’était plus qu’exagéré il savaient que ça feraient sortir le groupe du lot et qu’ainsi ça vendrait un max. Retour de bâton pour le magazine: défricheur de talent nec plus ultra chic. Total la classe mon gars.(…)

  8. (…)Ne nous leurrons pas. Avec Houellebecqu que ce journal a mis très tôt en avant, Miossec et autre sous merde musical, Medhi Belhaj Kacem et autre sous merde « littéraire » (Lorette Nobécourt), les Inrocks ont très et trop souvent voulut se démarquer en proposant au monde le nouveau petit génie fraîchement débarqué et la majorité du temps ils se sont gauffrés en beauté. le seul truc c’est que nous lecteurs enfin moi j’veux dire, j’ai l’impression d’avoir été pris pour un blaireau, un acheteur consommateur, le beauf lambda à qui je refusais de m’identifier à l’époque, raison d’ailleurs pour laquelle j’achetais les Inrocks, journal « noble », « pur » et « intransigeant ». (j’avais 17ans et vous aussi, remember) Alors quand je lis ce genre d’article je suis content, j’ai l’impression d’être vengé.
    Hang the DJ Beauvallet!
    Bisous Gonzaï

    1. le pire c’est quand tu decouvre que humainement ,les Christophe conte,jd beauvallet ,emmanuel tellier,richard robert ,pierre siankowsky et consorts c’est des enflures de chez crevures qui etaient pret a tous pour faire carrière.Si tu les connaissais un temps soit peu mon cher Ptrml Mth t’irai meme pas boire un café avec

      1. « Faire carrière » ? Enfin Crhistophe Conte c’est quand même quelqu’un qui passe tous ses samedi soirs devant Ruquier à tweeter des choses insignifiantes (MAIS POURQUOI ?)

  9. Sans être fan de ce groupe (aucun album dans mes rayons) je ne comprends pas la démarche de ce papier. J’ai véritablement l’impression de lire les délires d’un préado se tirant sur la nouille pour montrer à ses potes qu’il en a une plus grosse qu’eux.
    En fait, je le soupçonne d’impuissance tant son verbe est laid mais surtout, sans le moindre intérêt.
    D’ailleurs, je me demande pourquoi je perds mon temps à commenter un tel vide qui comble le néant.

  10. Plutôt qu’une émanation de la Twee pop, du Donovan en fait (période 68-69) : tous les deux écossais, même timbre de voix, même niaiserie…
    Quelques belles chansons à sauver, cela dit, « Seeing other people », « Sleep the clock around », et « I’m waking up to us »

  11. On peut se moquer de leur imagerie ( eux, au moins, en ont une. On parle des groupes insipides actuels?)
    Mais une chose est sûre : « Fox in the snow », « Like Dylan in the movies », « Another sunny day », « Get me away from here, I’m dying » ou « I want the world stop », par exemple, sont des mélodies magiques, rares et belles à pleurer. Et c’est là que votre article s’écroule.

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