"Bagarre revient avec “Béton armé”, nouveau single plutôt solide". Ce n'est pas nous qui le disons, mais les Inrocks. Pourtant, tout le monde n'est pas du même avis. 

Il y a quelques jours j’étais en terrasse avec toute une tripotée d’amis; j’ai croisé Mus, le batteur de Bagarre. Un mec vraiment bien, un type adorable. Dans la foulée, on se donne de nos nouvelles respectives. Lui, fatalement, me parle de son groupe, je lui dis pour la énième fois que je n’aime pas; lui, comme d’habitude, me propose de venir les voir en concert. »Tu sais, le groupe attend avec impatience de se faire tailler un costard par Gonzaï » rajoute-t-il, fièrement. Sur le coup, je n’ai pas pensé à relever le challenge. Et puis j’ai écouté Béton Armé.

Question costard, faut dire que vous y allez fort chez Bagarre. Si j’aborde directement ce sujet, c’est que vous semblez avoir développé un goût prononcé pour la sape tooooo muchhhh et que vous en avez fait une sorte de marque de fabrique trroooopp stylayyyyyy. Je vous avais quitté avec vos joggards Adidas des 90’s, lookés à la Bioman force bleue et force rouge, arborant fièrement une chaine en or en toc portée à la gitano gangsta. J’esquissais un sourire à l’époque, parce que bon, vous étiez des p’tiots sympas…

Mais là bordel. Béton Armé, c’est l’assurance d’un décollemenet de la rétine dès les premières secondes du clip. C’est quoi l’idée ? Vous avez chopé un stock des costards que Nagui portait en 92 dans Taratata ? C’est décalayyyyy ? Pour info, For Your Information comme on dit, vous aviez déjà une fâcheuse tendance à ressembler à Marcel et son orchestre (allez checker sur Google, au cas où si vous ne connaitriez pas). Pour avoir subi ces années là, on a vraiment dégusté sec et c’est un peu comme si la maladie revenait sur les poules. Tu me diras, je suis pas vraiment la cible de votre truc. Je suis usé, dépassé, et tu n’auras pas tort de me le faire remarquer.  Vous aimez les guenilles et travaillez votre image soit, ce n’est pas un crime contre l’humanité (quoiqu’au vu du résultat …) mais produisez, proposez vraiment plutôt que de taper dans les déchets de la recyclerie. Là c’est un peu léger.

De la légèreté dans la forme et du fond parfois « militant » c’est, d’après ce que j’ai compris, votre créneau.

Votre ambition, c’est de devenir des artistes à « messages » mais pas du genre à se prendre la tête, hein. Si vous êtes là, c’est pour foutre le delbor, ok. Sauf qu’à trop styliser votre propos, à trop séparer le fond de la forme dans une quête de modernité, sur Béton Armé vous installez une sorte de malaise. Passons sur le son (« faaaat » comme ils disent) et qui personnellement m’a rappelé que l’ONU avait récemment condamné la Corée du Sud pour avoir infligé une espèce de torture auditive à la frontière nord-coréenne.  Passons aussi sur cette intro digne d’un morceau de Pierpoljak et concentrons nous sur le propos. Magie des autoroutes de l’information, voici le texte. Et dezzzz mais il m’a trop chokayyyyyyyyyy :

Sous la lune (fume)
Je m’allume (une)
Une terrasse (fume)
Il n’en reste (qu’une)

Sous la lune (fume)
Je m’allume (une)
Une terrasse (fume)
Il ne reste

Que du béton armé, mé, mé
Que du béton armé, mé, mé
La nuit est tombée, bée, bée
Sur le béton armé, mé, mé

Paris rit plus
Le béton coule
Coule
Il y a des fleurs
Sur l’avenir
Mais
Dieu est mort sur le dancefloor
Pimpom pimpom fait l’ambulance

Il ne pleut pas
Mais mes yeux coulent
Coulent
Il y a des morts
Sur de l’amor
Mais
L’arme du crime
Tombée du ciel
Clek clek boom boom
Un jour en transe, ouh, ouh, ouh

Sous la lune (fume)
Je m’allume (une)
Une terrasse (fume)
Il ne reste

Sous la lune dieu m’allume
(viens viens faire un cauchemar)
Sous la lune dieu m’allume
(en avant les histoires)
Sous la lune dieu m’allume
(viens viens faire un cauchemar)
Sous la lune dieu m’allume
Perdu comme une balle
On est perdu comme une balle
On aime vivre dans la vie du risque
On est tragique comme un balle perdue

Bonheur posthume
Sur macadam
En zones piétonnes
Trop d’amertume
Camion sur la plage
Dérapages nocturnes
Donneur d’organes
Sur le bitume
Dans ma caïpi
Y’a des agrumes
En zones urbaines
Trop d’amertume
Comico en flamme
Dérapages nocturnes
Donneurs d’organes
Dans la lagune

Que du béton armé mé mé mé mé
Que du béton armé mé mé mé mé
La nuit est tombée bée bée bée bée
Sur le béton armé mé mé mé mé
Que du béton armé

Sortir un texte de son contexte musical, je sais : c’est pas très fair play. C’est comme mater Hanouna le soir du réveillon, mais bon ça titille mon cerveau et ça permettra au lecteur de se faire une petite idée des intentions de ce texte. Pour moi il s’agit grosso merdo :

1) d’un des textes les plus éloignés du génie de Baudelaire ou d’Apollinaire, mais on n’est pas là on n’est pas là pour ça non ?
2) Ca s’approche dangereusement d’un texte de Jul mais please, arrêtez de le trikiter.
3) Ca ne veut pas dire grand chose. Et ne me parlez pas de poésie parce que là on va se vénère pour de vrayyyyyyy.
4) On est dans la street, la vraie, celle qui est faite en béton armé mé mé et franchement jusque là ça pourrait me faire marrer, MAIS MAIS MAIS….
5) Mais ça ne causerait pas des attentats ce machin pour dancefloor dégueulasse ?

Si tel est le cas, on dit stop. Il y a des frontières à la limite et faudrait voir à ne pas passer la porte par les fenêtres. Parce que NON, on ne peut pas faire un clip ultra stylayyyyy en mode « j’dénonce la mode mais j’avoue c’est trop stylayyyy quand même » (big up à la fausse pub Béton Armé made in Paris ) et parler simultanément des attentats. NON on ne fait pas sa pute à clic pour rabattre des clients sur le trottoir. C’est d’une indécence rare, c’est pas decalayyyyyyyyy, c’est juste mauvais.

https://noussommesbagarre.com/

Ps : Si ça ne parle pas des attentats, je veux bien qu’on m’ôte le doute.
Ps2 : La bise, Mus

16 commentaires

  1. Z’avez rien compris c’est plus que decalayyyyyyyyy,
    c’est du 16ième degrés sans ascenseur.

    Avant c’était le look plouc de province maintenant c’est Neuilly-Passy sous exta.
    Et demain? Va savoir.
    Autant écouter Infecticide la musique est aussi nul mais au moins ils ne se prennent pas au sérieux, eux.

  2. Mais réveillez-vous, à deux lettres près Bagarre est l’anagramme de GARBAGE. Mais alors ce serait quoi sans ces deux putain de lettres?!

  3. ta ksa a fer dinsulté jul, franchment. ds tn peti reportage de journaleu (pa payé? allé 50 e la pige c cool de craché pour 50e, béné béné (ouais c pa pacque jsuis #teamjul que jaime pas pnl, pd) vole va) ya kune chose correct : lortograf. heureusement rien quun peu ta fé lécole.
    #teamjul

  4. Allez voir un concert du groupe pourrait donner un minimum de crédibilité à cette critique (facile). Les critiques des paroles à l’emporte pièce (‘c’est pas du Baudelaire’) et du look donnent l’impression d’une critique écrite à la va-vite d’une personne assez imbue de sa personne.
    Ne connaissant pas Gonzaï, étant tombé dessus en cherchant justement des infos sur les paroles de la chanson, ce magazine qui a l’air de clairement se trouver à la pointe du style ne semble pas s’arrêter à une contradiction.

    Pour ma part, je trouve ce groupe extrêmement rafraichissant, sans nécessairement adhérer à leurs looks. Quant à la musique, les paroles des chansons, l’état d’esprit, et la qualité des concerts, je les trouve pour ma part excellents. J’admet que le style est clivant, mais l’article reste néanmoins celui d’un « rageur ».

    1. Salut « Léo ». Pour info, « Rageur » ne veut rien dire, c’est juste un mot inventé par des gamins de 13 ans pour disqualifier leur opposant quand ils n’ont plus d’argument.
      Non, je t’assure, quand Inter, les Inrocks et Télérama s’efforcent dans un même élan Kulturel et « décalé » de te faire partager leur enthousiasme pour « Bagarre », tu as le droit de penser quand même que c’est une bonne bouze.
      Donc je le redis, même pas énervé : mauvais, redoublement demandé.
      Bizou bizou

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