Planqué à Angers où, réfugié derrière ses machines, il imagine un futur sans guitares ni carte de visite, Yan Hart-Lemonnier façonne depuis dix ans déjà un petit label nommé Ego Twister, une « majorette » comme on dit dans le milieu, une maison de disques sans sou d’où sortent plusieurs fois par an des artistes dont personne – ou presque – ne parle. Au fur et à mesure que l’histoire s’écrit, elle s’évapore aussitôt. La faute à qui, la faute à quoi ? Certainement pas à l’ambition de son fondateur, et encore moins à ses artistes. Dans leur petit coin, ces modestes artisans composent leurs musiques en silence, et plus paradoxalement encore, sans ego.