Au hasard d'expéditions destinées à mieux connaître les obscurités de la production musicale des cinquante dernières années,j'ai découvert «les Folks». Ce fut mon épiphanie.

Au hasard d’expéditions destinées à mieux connaître les obscurités de la production musicale des cinquante dernières années,j’ai découvert «les Folks». Ce fut mon épiphanie.

Aussitôt,tel un vrp messianique, je chantais les louanges à tout mon entourage de ce groupe du milieu des années soixante qui fleurait bon la jeunesse progressiste, le collier de barbe altier et le pull tricoté au petit séminaire. Les folks chantaient le far West, l’alcool de contrebande (qui fait du mal au foie mais du bien à l’âme) et l’espoir qui éternellement  renaît. Banjo, guitares et contrebasse se chevauchent encore aujourd’hui dans une cavalcade et miracle, on sent son pied s’agiter dans sa sandalette en cuir.

Un groupe qui comme la terre ne ment pas et sent bon les villages du Cantal, de la Normandie ou du Lavandou revisités par une dynamique toute nord-américaine (entre route 66 et Bayou). Les Folks ont été oubliés mais aujourd’hui des groupes comme Cocoon, la Maison Tellier, (les Calexico du pays de Caux), Herman Düne, Moriarty, Hurdy Gurdy et des auteur(e)s interprètes tel que Soko, Cœur de pirate, Olivia Ruiz, Yodelice ou Kaki King se réclament de l’héritage des pionniers. Cette guitare sert à tuer tous ceux qui trient mal leurs poubelles. Cette guitare semble même être la devise de ces artistes, qui même si certains sont originaires de Paris, ont le bon goût de ne pas le rappeler. Les Folks sont parti au feu et, s’ils n’ont pas rencontré le succès, ont du moins essaimé une esthétique et une étique qui nous rapproche enfin des vraies valeurs alter contre les homophobes, sexistes, pro-atlantistes, fumeurs occidento-centristes, carnivores et les intolérants de tous bords.

Un peu d’air frais dans un monde de béton, une fleur qui pousse sur le fumier de nos renoncements.

Jean-Paul Mengeon, essayiste de renom et influence certaine de journalistes clairvoyants, partageait avec l’ auditeur ses espoirs à travers un texte de dos de 45 tours :

« Mes cinq copains ont eu le courage de travailler dans l’ombre pendant pas mal de mois, pour vous présenter ce disque. Ils ont eu aussi le goût de réconcilier le bon texte et la musique qui « chauffe ». Merci LES FOLKS, de nous avoir offert cet enregistrement! »

Voilà un message reçu cinq sur cinq par les adeptes de l’Américana version Camembert ou bleu d’Auvergne et du pain fait maison. Les vraies valeurs sont simples, bien loin des stars préfabriquées et des pâtes hyophilisées.

Dans les prochaines semaines je vous expliquerai pourquoi les teufeurs et punks à chien sont une chance pour l’Europe, comment la génération Fluokid via Sliimy va révolutionner les rapports à l’altérité et à quel niveau les régies culturelles locales du service public nous offrent un rempart face à la barbare marchandisation de la culture. Gardaren Lou Larzac, José Bové forever, no pasaran, oui à la licence globale, vive LinuX, le tabac à rouler et keep on folkin’ les amis!!

5 commentaires

  1. Tiens, tiens. Il faudrait maintenant, après les Folks, redécouvrir aussi l’excellent « Jean-Pierre Leclère et ses alter égo » 1 45 tours EP – 45 – 3245 édité au « Chant du monde ».
    Titres : La chanson du pêcheur/Va mon gars/Master John/Sur le chemin. avec un texte de présentation de René-Louis Lafforgue.

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