Ajouter de l'hommage à l'hommage, sortir le mouchoir spécialement repassé pour l'occasion, ce n'est pas le genre de la maison. Mais Willy Deville est mort ; les principes paraissent

Ajouter de l’hommage à l’hommage, sortir le mouchoir spécialement repassé pour l’occasion, ce n’est pas le genre de la maison. Mais Willy Deville est mort ; les principes paraissent soudain un rien désuets. La bio et la discographie sont disponibles partout, les témoignages d’anciens fleurissent (et tant mieux, manquerait plus qu’ils se taisent) alors à quoi bon l’ouvrir dans son coin ? Simplement pour dire que les trois premiers Mink Deville ont tourné toute la journée et que ce sont toujours de très bons disques. Surtout, ce sont des albums sans équivalent.

Willy Deville possédait un talent rare : il était aussi bon dans la subtilité que dans la grandiloquence. L’un ne pouvait aller sans l’autre chez cet homme, d’où le mélange de classe et de toc, de naturel et d’affecté, de Stones et de latino, de Lou Reed et de Spector. Une pincée de trop et la formule se gâtait. Les  dix dernières années l’ont prouvé (et même plus, j’ai personnellement marqué le pas après Victory Mixture).

Mais quand on écoute Venus of avenue D ou She’s so tough, c’est le rock en langue maternelle, pas de la traduction, pas du rock première langue. Passez ensuite un disque de Pulp, Poni Hoax ou The Kills par exemple, la différence est là, immédiate : ils parlent très correctement le binaire ou la ballade, certains ont même dû faire des stages d’été mais ce n’est pas du rock « langue maternelle ».

« Un bon disque est encore meilleur s’il évoque clairement une ville, un lieu. » Willy Deville n’a cessé d’illustrer cette théorie personnelle  – j’en profite pour le remercier un peu tardivement de son aide. Deville, même exilé en France pour rendre hommage à Piaf et Dumont, c’est New-York au premier accord. Une Pomme méconnue, peu visitée, pas celle vérolée du Velvet de White light White heat ni celle hurlante de Public Enemy mais une ville où plusieurs scènes de West side story se dérouleraient au CBGB.

Un New-York de romance pour tout dire, où l’on tombe toujours amoureux d’une fille d’un autre quartier. On l’invite pour un verre, elle prend un milkshake, vous optez pour un eggcream, les choses se compliquent ensuite avec les copains de son frère. En matière de New-York romantique, Cabretta, le premier album de Mink Deville, parvient parfois à regarder Coney island Baby de Reed dans les yeux. Je n’écris jamais ça, je dois être un peu triste finalement. On se reprend : Ladies and gents, Barbeau d’aurewilly comme disait l’autre.

 

PS : il est possible de marcher une dernière fois avec Deville dans les rues de NYC en regardant Fools upon the hill, superbe documentaire de Frédéric Bas et Julien Gaurichon.

3 commentaires

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