Un beau jour qu’Isabelle Adjani flottait au fond de la piscine (la faute aux 30kg pris en trois décennies)

Un beau jour qu’Isabelle Adjani flottait au fond de la piscine (la faute aux 30kg pris en trois décennies), elle découvrit soudain une boite posée sur le carrelage vert de gris.

Loin de contenir tous ses désirs enfouis, la boite contenait en son sein tous les mauvais esprits de la décennie passée : les synthés à nappes spatiales, les artifices (vocoder, cagoules et autres avatars) et le parangon de la jeunesse dorée qui n’a rien d’autre à foutre que de se limer les ongles en se curant le nez. Elle rigola très fort tout d’abord, puis l’écho lui renvoya la pareil. Question de profondeur.

Sur un bord perdu, Isabelle croisa Christophe mimant le dos crawlé. Quelque chose du beau bizarre des années 80, Eric Serra mais en mieux, beau comme Bowie mais… les 80’ étaient finies depuis bien longtemps, elles raclaient comme Christophe et sa nage improvisée. Alors pour affronter l’incroyable vérité, Isabelle prit son courage à deux mains et leva les yeux vers le ciel. La piscine remplie à moitié, et son pull marine encore sur l’étendoir, elle voyait bien clair depuis peu.

–  Que fais-tu là Isabelle, n’as-tu pas d’autres décennies à faire pleurer ?

–  Voyons Christophe, je suis éternelle et mes yeux sont verts, verts comme le rétrofuturisme qu’annoncent les journaux. Sais-tu s’il fera beau demain ?

J’aurais très bien pu continuer sur trois paragraphes encore cette histoire sans queue (de poisson) ni tête (sous l’eau), mais la musique d’Alexandre Chatelard m’émeut comme ces premiers jours où l’on apprend à nager. Le parfum du chlore, le soleil aquatique, la beauté des vagues immobiles. A mi-chemin entre un Sébastien Tellier qui aurait su éviter le grand bassin et le Christophe qui aurait appris à nager, Chatelard… c’est toute la facilité que les vieux peineront à comprendre (le coup du clavecin baroque sur Telefilm) et la pop subaquatique qui fait glou-glou dans ton tuba (Les yeux verts, tube de l’été ?). Les rockeurs ne comprendront pas, les maitres-nageurs, eux, sont déjà en train de s’enfiler dans le cabanon.

Chatelard, son premier EP dure 16 minutes, c’est à peu près le temps qu’il me fallait, à l’époque, pour retirer mon maillot de bain. A l’abri des regards indiscrets, à cet âge où pudeur et érotisme se mêlent sans équivoque. Est-ce un soft-porn-movie pour châtelains, ou la pièce maitresse de l’enfance perdue ? Je cherche encore, pas sûr d’avoir déjà touché le fond.

http://www.myspace.com/alexandrechatelard

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