En attendant un album prévu en fin d'année sur Born Bad, on a retrouvé les « Strokes français » (dixit un commentaire Youtube sur un de leurs clips) à Saint-Cloud, dans l'espace VIP du festival Rock en Seine. Du grand n'importe quoi.

L’espace VIP de Rock en Seine, c’est cet endroit où on te répond « Macon ou Touraine? » quand tu demandes un verre de vin blanc et où l’on accepte ta carte bleue qu’à partir de 20 euros. Un havre de paix ou tu peux pisser sans faire la queue avec la plèbe et regarder tous les concerts du festival sur un écran géant, vautré dans un transat siglé « Les Inrockuptibles ». Bref, c’est le paradis sur terre puisque l’enfer, c’est les autres.

C’est aussi l’endroit où les journalistes interviewent des groupes qui ont envie de tout, sauf de répondre… aux journalistes. Pas le cas du Villejuif underground qui reçoit agréablement. Confortablement installé dans un canapé quatre places et deux fauteuils, les quatre hommes récemment signés chez Born Bad auraient pu souhaiter durant notre rencontre aborder des sujets de fonds (réchauffement climatique, nouvelle coupe de cheveux de Cyril Hanouna, pour ou contre les bitcoins en Lozère,…). Ils ont préféré parler d’autre chose. Bienvenue dans un joyeux bordel (enregistrement de l’interview couvert par la musique du concert d’à côté) où tout le monde parle en même temps et répond ce qui lui passe par la tête.

Ce papier est un interrogatoire sans aveu, un combat sans vainqueur. C’est l’incarnation de l’échec du pigiste face aux professionnels aguerris du Villejuif Underground. On s’en fout, ce qu’on attend avant tout, c’est un album prometteur prévu chez Born Bad pour la fin de l’année. Reste à savoir laquelle.

Nathan Roche est australien. C’est le chanteur du groupe.
VU1, VU2, VU3 sont les autres membres du groupe, mais je ne sais plus qui est qui.

(C) Jake Olette
(C) Jake Olette

Villejuif ou Saint-Cloud?

VU : Villejuif bien sûr.

Qu’est ce que vous faites à Rock en Seine alors?

VU : Rien.

Nathan Roche (chanteur) : je vais habiter Pont de Sèvres, c’est à côté.

C’est étonnant de vous retrouver dans un festival aussi gros.

VU : Tout le monde nous dit ça, alors qu’on pensait qu’on était des stars. Mais on trouve ça pas mal. Ici les festivaliers portent un chapeau rouge avec la marque Firestone. Ca donne un petit côté communiste à l’affaire.

Ca doit quand même vous changer de votre tournée en Chine avec les stars du top 40 de la pop chinoise, non?

VU1 : Au contraire. Grosse grosse réminiscence. Ca nous rappelle complètement cette tournée là. On sent les missiles coréens quand on va au stand raclette.

On peut avoir quelques anecdotes de cette tournée ?

VU2 : On a décidé de tout oublier en rentrant. Ce dont on se souvient, c’est juste des drones pendant les concerts. Ca et les Hot pot, des fondues chinoises avec beaucoup de sang de rat que tu dégustes goulûment.

« J’ai enculé l’album de PNL tellement je l’ai écouté. »

Merci pour cette information cruciale. Passons à la suite. Prépare-t-on de la même manière un concert dans une toute petite salle et un concert à Rock en Seine avec un public forcément plus conséquent et qui vous connaît moins?

VU3 : On prépare rien. Là, ça fait un mois qu’on n’a pas joué. On s’est retrouvé tout à l’heure pour prendre un café. On était tous en vacances. Là, on n’a pas encore fait les balances. On a aussi un problème de guitare, quelqu’un vient de nous en prêter une à l’arrache. Donc, Rock en seine ou pas, il n’y a rien qui change pour nous. On reste fidèles à nos fans. La seule différence, c’est que les billets bleus sont devenus violets.

C’est une punchline de Booba. Vous écoutez du rap?

VU1 : Moi j’écoute le dernier PNL. J’ai enculé l’album tellement je l’ai écouté.

VU2 : J’écoute l’album de Kendrick Lamar. Mais à l’envers.

Nathan Roche (sérieux) : Je suis plus Public Enemy ou NWA pour ce qui est des 90’s. Mais sinon Kendrick Lamar bien sûr.

Cypress Hill est programmé tout à l’heure. Vous allez passer voir le concert?

VU1 : Si on a le temps oui, mais à mon avis c’est mort. Va bien falloir qu’on se prépare un peu une fois qu’on aura répondu à toutes les interviews.

« Katerine, c’est pas le mec qui collectionne sa merde dans des tupperwares ? »

Jusqu’ici vous avez sorti un LP et un EP. C’est quoi la suite?

Ce sera un album chez Born Bad. Pour l’instant, on est dans la choucroute, pas vraiment prêts. Une bonne partie est composée mais on a eu un souci en route. Il y a eu un gros orage il y a un mois et demi avec des inondations et notre studio a mangé de ouf. On doit faire réparer la console. On ne peut pas mixer. On était supposés balancer des singles mais on a pris du retard.

VU2 (regardant l’affiche du festival) : putain, le nom du groupe n’est pas sur l’affiche du festival !

https://www.youtube.com/watch?v=FewA6FLePGs

Concrètement, vous avez fait quoi depuis votre arrivée à Rock en Seine ? 

VU3 : Rien. Juste un interview avec le club des chats. Il y avait plein de gamins, c’était génial. Meilleur interview de notre vie.

Katerine fait parfois ça je crois, jouer pour des enfants.

V2 : C’est pas le mec qui collectionne sa merde dans des tupperwares?

Si, mais il a dû arrêter depuis le temps. Vous collectionnez quoi, vous?

Le groupe : Nous ? On photographie nos étrons et on se les envoie par smartphone. C’est plus pratique.

« La connexion avec Born Bad ? Par internet. »

Quand peut-on espérer la sortie de votre album?

VU1 : Avant 2018.

VU2 : 2018!

VU3 : Ca sortira en décembre, pour les fêtes. Merry Christmas !

Comment a eu lieu la connexion avec Born Bad?

Nathan Roche : Sur internet.

Vous êtes du genre à démarcher les labels pour obtenir une signature?

VU2 : On fait tout par mail. On utilise Gmail, Firefox et Outlook.

Nathan Roche : Moi j’utilise hotmail. C’est moi qui ait envoyé un mail à Born Bad.

VU1 : Des mecs de Bordeaux m’avaient parlé de ce label. J’en ai parlé à Nathan et il a balancé le mail.

Jusque-là, vous ne connaissiez pas le label Born Bad?

Nathan Roche : Assez mal puisque je suis australien. Je ne connaissais que le groupe Cheveu. En France, Born Bad est un label très populaire, mais c’est cool. D’ailleurs, depuis que nous sommes signés dessus, j’ai vendu toutes mes cassettes et mes anciens albums solo en quelques semaines.

VU : Ce qui change avec cette signature, c’est qu’on commence à jouer devant plus de monde. Entre les deux albums, notre façon de composer a aussi beaucoup changé. Sur le premier, c’est Nathan qui arrivait avec des chansons. Sur le deuxième, les paroles sont arrivées après avoir composé la musique.

Nathan Roche : J’ai rien foutu sur ce prochain album, c’est parfait. J’ai eu le temps de me perfectionner au Cluedo.

Vous étiez déjà venus à Rock en Seine en tant que spectateur?

VU2 : J’ai bossé plusieurs fois pour le festival comme vendeur de bières, pour faire de la thune.

VU1 : Tout ce monde sur le site. C’est assez anxiogène. Mais ce qui est bien, c’est qu’on n’est pas très loin du Parc des Princes. Ca fait chaud au coeur.

Comme ancien vendeur de bières, tu es bien placé pour t’exprimer sur un sujet d’importance : le bracelet cashless. Pour? Contre?

VU2 : Ca permet d’éviter que les vendeurs de bière ne piquent dans la caisse. Ce que j’ai évidemment jamais fait.

Merci. Je pense que j’ai à peu près tout ce qu’il faut.

Le groupe : Excellent. Nous aussi.

Le Villejuif Underground sera en concert à Bruxelles le 15 septembre à l’Atelier 210, dans le cadre des 10 ans de Born Bad (avec aussi Frustration, Marietta, Forever Pavot, Magnetix, Usé, Cannibale… bref, TOUT LE MONDE)

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