(c) Basma Otmani

Le duo franco-italien sort le 22 avril une compilation qui regroupe parmi ses premiers morceaux, mais aussi une reprise du Mushroom de Can. Et ça tabasse comme un coup de boule de Materazzi.

À partir du moment où Gabor et Bob Junior ont commencé à foutre le bordel dans l’underground italien, dans l’Est de Rome, au Fanfulla, soudain, plus rien n’était pareil. Un réveil musical, comme un coup de poignard de synth-punk tranchant, a sonné dans les rues de cette ville touristique. Et Holiday Inn est là, à poil, en train de crier sa haine, sa rage et son dégoût sans vraiment avoir peur de rien. Ni de personne. La force de frappe est insensée. Les synthés sont crades. Ils explosent les scores. Ça dérape. Ça rigole, mais pas trop. Les performances sont intenses. Bref, Holiday Inn met tout ce qu’il a dans la musique, sans retenu, sans réfléchir aux doses, aux quantités et aux nombres de kilos autorisés par la Cour des comptes de l’underground.

Mais pour bien cerner le délire, heureusement, le label Maple Death Records en collaboration avec Legno Dischi, a ce qu’il faut : une compilation qui regroupe les meilleurs morceaux du duo sortis entre 2013 et 2016, l’équivalent pour Holiday Inn de la période 68-72 des Stones. On parle de 10 titres coupés au couteau, qui ont de la mâche, de la texture, du sel, du poivre et quelques épices bien vénères.

Si « Torbido », le premier album du groupe, collait déjà des beignes à tous ceux assez cons pour tendre leur joue, cette compilation intitulée très basiquement « 2013​-​2016 » — après tout pourquoi se faire chier ? — vous donnera fatalement envie de tendre l’autre. Comme ça, pas de jaloux. Mais au-delà de la claque, qui est inévitable, il y a surtout là le manifeste d’un duo pas comme les autres, capable de synthétiser la quintessence et la pureté du punk sans passer par quatre chemins. « Nous étions vraiment crades et nuls. Moches, même, mais toujours très élégants. En écoutant les premiers enregistrements, il était vraiment ultra-minimal. La partie instrumentale était certainement plus hypnotique et répétitive, le chant était très sec et peut-être encore plus punk », raconte Gabor dans le communiqué qui accompagne la sortie de la compilation. On est loin des citations à la noix de rockeurs pseudo indés qui donnent envie de se tirer une balle et brûler sa guitare folk dans une déchèterie. 

À la fin — l’avant-dernière piste de la compilation —, Holiday Inn balance une reprise : Mushroom de CAN. Plusieurs ont tenté de caresser les testicules des Allemands dans le sens du poil : The Jesus and Mary Chain ou encore Rodolphe Burger. Quasiment personne n’a vraiment réussi à s’en tirer avec la moyenne. Sauf Holiday Inn.

La compilation sort le 22 avril sur Maple Death Record et Legno Dischi.

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