Après la création d’un compte Instagram pour dénoncer des faits de violences sexuelles par des groupes et des employés du label, dont plusieurs sur mineures, Burger Records a décidé de mettre fin à l’aventure.

Les faits se sont déroulés en plusieurs temps. Sur Twitter avec des accusations anonymes concernant The Growlers, un groupe signé sur le label Burger Records. Un compte Instagram est ensuite créé, baptisé « Lured By Burger Records », pour dénoncer l’ambiance malsaine et les violences sexuelles commises par des employés du label et les membres de certains groupes, comme SWMRS, The Black Lips ou encore Dead Ghosts. Les témoignages racontent les comportements inappropriés (user notamment de son statut de rockeurs pour faire des propositions indécentes à des ados), l’ambiance malsaine et toxique qui régnait et relatent des accusations de violences sexuelles et d’atteinte sexuelle sur des jeunes filles, souvent mineures au moment des faits. Il y a par exemple celui-ci qui raconte comment des hommes plus âgés les accueillaient dans l’arrière-boutique (le label a aussi un magasin de disque à Fullerton près de Los Angeles) pour traîner, boire de l’alcool et prendre des drogues. Des comportements qui selon les témoignages durent depuis plusieurs années. Le compte Instagram parle d’une masculinité toxique, et d’un climat propice aux agressions de ces « prédateurs ».

Quelques jours avant la création du compte, le 16 juillet, Clementine Creevy du groupe Cherry Glazerr, avait parlé de son histoire sur Instagram avec un membre du groupe The Buttertones (Sean Redman), issu de la même scène garage californienne, mais signé sur un autre label local : Innovative Leisure. Au moment des faits, elle avait 14 ans, et Sean 20. Il l’aurait forcé à avoir des rapports sexuels et lui aurait transmis une infection (le HPV). Un autre membre du groupe, Richard Araiza est également accusé d’avoir entretenu une relation non consentie avec une jeune fille. « Je ne suis pas sûre à 100 % que ce soit ou non une agression sexuelle, écrit-elle, avant d’ajouter : mais, pendant et après [la relation], je ne me suis jamais sentie aussi mal, horrifiée et humiliée de ma vie ».

https://www.instagram.com/p/CCqb8P3FJb5/?utm_source=ig_embed

Face à ces accusations, le 21 juillet, Burger Records publie un communiqué depuis supprimé pour s’excuser auprès de celles et ceux qui ont subi des traumatismes. Il regrette d’avoir « contribué à perpétuer la culture d’une masculinité toxique » et annonce des changements structurels majeurs. L’un des fondateurs quitte le navire (Lee Rickard) tandis que l’autre Sean Bohrman, réfléchit à comment s’en sortir : investir dans des programmes de prévention contre le harcèlement, renommer le label, ouvrir des cellules psychologiques ou encore rompre les liens avec la boutique de disque. Une femme, Jessa Zapor-Gray, est appelée à la rescousse pour trouver des solutions, mais au vu de la situation, celle-ci a préféré botter en touche : « J’ai informé Burger Records que je ne crois désormais plus être capable, dans le climat actuel, d’accomplir mes objectifs à la tête de Burger. C’est pourquoi j’ai décidé de me retirer complètement du label, afin de me concentrer sur mes autres projets », a-t-elle expliqué dans un communiqué repris par Les Inrocks.

https://www.instagram.com/p/CCy0sVnJHCj/

Interrogé par Pitchfork, Sean Bohrman a finalement pris la décision de fermer le label. Les pages sur les réseaux sociaux sont supprimées, le site n’est plus accessible et dans un futur proche, les sorties du label seront supprimées des plateformes de streaming. Le label avait aussi un festival, baptisé Burger Boogaloo festival. Les producteurs ont pris la décision de rompre les liens avec celui-ci et de renommer l’événement.

Ça bouge du côté des États-Unis, mais quid de la Fance ? Depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, un collectif anonyme regroupé sous le mot-dièse « #MusicTooFrance » est apparu pour recueillir les témoignages « de violences sexistes et sexuelles dans le monde de la musique ». Une action préparée depuis plusieurs mois pour recueillir là aussi des témoignages et protéger les victimes. Il s’agit plus largement d’un phénomène de société qui touche toutes les strates. Et la musique aussi a ses Roman Polanski dans les bacs à disques.

Les fondateurs de Burger Records

14 commentaires

  1. Il est temps que les têtes tombent aussi dans le petit monde de la musique rock jusqu’ici plutôt épargné.
    Bien fait pour leurs gueules.

  2. Hé ben ! Pas grand monde pour ouvrir sa gueule sur le sujet chez les rockers.
    Quoi les mecs ça vous met mal à l’aise le harcèlement SEXUEL ?
    Persévérance, t’as bizarrement pas d’avis sur la question ? A moins que ça te fasse légèrement transpirer…

    1. je dois avoir chez moi au maximun 2 cassettes du label burger records ce n’est pas un label de coeur pour moi ,c’est générationnelle moi je suis plus agé et donc plus plus fan de K records que de burger records ,et sache cher Franklin que je ne m’exprime que sur la musique et que je ne me suis jamais exprimé sur l’actualité du monde en général , et encore moins sur ce genre d’affaire ,tous ce que je peux dire c’est que je condamne toute forme de violence etc … Quel que soit faite au femme .Sur le peu que j’ai lu sur cette affaire sa ma l’air bien sordide et je ne cautionne pas du tous les mecs de burger qui aurais commis l’irréparables

  3. Ce qui me défrise c’est les coms enragé pour dire « ça vous fait pas causer bande de salauds! » Franchement c’est un label US inconnu, les mecs sont dégueux mais qui les a déjà croisés? Et l’espèce de « REEEEPENTEEEZ-VOUUUUS » derrière ce genre de com mais LOL. La vraie sagesse c’est de fermer sa gueule quand on a rien à ajouter. Les coms « holalala c’est terrible no pasaran » ça sert à rien franchement. Si des faits en France remontent alors oui, que Gonzaï fasse un article mais qu’il n’y ait pas de débat sur un cas US lointain je trop ça normal. Personne ne cherche à obtenir des points ici ou à couiner « regardez comme c’est vilain moi je suis féministe youhou ». Le silence c’est bien aussi sérieux. Merci les lecteurs silencieux.

    1. 1. C’est pas parce que tu connais pas que c’est un label inconnu.
      2. C’est pas parce que c’est loin que c’est moins grave ou qu’on doit se sentir moins concernés.
      3. Y a pas d’espèce de “REEEEPENTEEEZ-VOUUUUS” derrière ou d’envie de provoquer un débat (y ‘a pas franchement matière à débat… un débat ça voudrait dire qu’on peut être pour ou contre), juste trouver normal de dire que ces mecs qui sont les représentants de la hype cool sont des dégueux. C’est pas féministe de trouver crado que des gamines de 14 ans se fassent violer, c’est juste normal.
      4. C’est toi qui sers à rien Maadiar.
      5. Si tu pouvais toi aussi la fermer.
      Merci

Répondre à hashish pas debourré, ma foi, çà attendra. Annuler la réponse

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