Porté par l'esprit de Jean Foutre et les voix de St (Bryan) Ferry, The Irrepressibles fait briller deux fois plus longtemps les encadrements enluminés des miroir

Porté par l’esprit de Jean Foutre et les voix de St (Bryan) Ferry, The Irrepressibles fait briller deux fois plus longtemps les encadrements enluminés des miroirs baroques. Pourtant ce n’est pas vraiment du cirque, ce n’est pas tout à fait du théâtre Baroque, c’est un spectacle musical à l’anglaise, séducteur, partagé entre magie et pop lyrique.

L’image tourne en rond dans mon esprit tourmenté: Rome, les miroirs de la galerie des glaces du Palais Doria renvoient à Elvis l’image d’un Farinelli haut en couleur. Un surf sur la vague baroque met en valeur la voix particulière et troublante de Jamie McDermott. Pourtant ici, point de psaltérion, violes de gambe, clavecin et autres luths. Même les violons ne sont pas d’époque … Piano, synthés, violons, clarinettes et guitares servent un style qui finit alors par trouver sa raison d’être dans celui plus acrobatique et périlleux du spectacle de music-hall. D’emblée, je ne devrais pas aimer, ni même en parler mais il se passe un truc qui fait que j’adhère, un truc qui me tourmente et finit par m’empêcher de dormir. C’est souvent face à soi même comme avec son reflet dans le miroir qu’on apprend à se connaître mieux. C’est dans la nuit insomniaque que les idées viennent alors, se bousculent et se transforment en rêves éveillés.

Mon fauteuil de cuir vert se couvre d’un velours rouge sang et me transporte dans un cabaret tout près de Mulholland Drive Irrésistiblement, I’ll Maybe Let You, Forget The Past ou My Witness me font imaginer un spectacle de cabaret que David Lynch aurait pu mettre en scène. Confiant les décors et costumes à Tim Burton, la magie opère totalement. Un conte de fées pour adulte rempli de créatures fantastiques empêtrées dans un scénario déjanté sans début ni fin. La voix de Jamie McDermott exhale son vibrato et sa tessiture ample, passant de celle, suave et tendre d’un Elvis à celle, exaltée et haut perchée des divas castrées. L’orchestre de chambre qui l’accompagne approche tantôt la solennité Londonienne d’un Haendel (Anvil), tantôt l’éclat Vénitien d’un Vivaldi (In This Shirt et Forget The Past).

Avant que le rideau ne tombe, Forget The Past m’obsède, alors je l’écoute en boucle jusqu’au petit matin J’abdique. Je ne sais pas dire ce qui me fascine dans ce titre. Peut-être le balancement hypnotique du clavier ou alors les envolées lyriques de McDermott sur fond de violons symphoniques ? Bref, je suis tombé complètement amoureux de ce disque. C’était sans doute l’objectif recherché par The Irrepressibles, procurer au mélomane envoûté, l’envie irrésistible d’y revenir encore et encore.

The Irrepressibles // Mirror Mirror // V2 (Coop)
http://www.myspace.com/theirrepressibles

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