Le groupe Zombie Zombie, connu pour ses frasques expérimentales et électroniques, s’est lancé en partenariat avec La Machine du Moulin Rouge dans la création d’un nouveau festival qui reflète pleinement leur univers. Etienne Jaumet et Cosmic Neuman sont redescendus sur la planète terre pour tout nous expliquer. 

Tout s’est fait rapidement, sans trop réfléchir. La Machine Du Moulin Rouge contacte le groupe dans l’idée de créer un festival où le groupe a carte blanche. Ils acceptent. Très rapidement, l’évènement s’articule autour de trois ambiances, toutes imprégnées de l’univers du trio français. Zombie Jamboree est né et débarque à Paris du 10 au 12 mai. Une occasion de pénétrer dans le monde surprenant du groupe, aux commandes de la programmation.

Première question, j’ai lu que le terme « Jamboree » fait référence à un rassemblement de scouts…

Zombie Zombie : Oui, c’est exact ! C’est aussi une chanson traditionnelle jamaïcaine qui s’appelle Zombie Jamboree qui signifie grosso modo une réunion de zombies. C’est un clin d’œil à cette chanson et aussi une occasion de réunir et fédérer autour de notre univers des gens qui nous plaisent.

L’idée d’un festival, elle vient d’où ?

Zombie Zombie : Elle est venue de La Machine Du Moulin Rouge qui, connaissant notre goût pour le cinéma, la musique club et les concerts, se sont dit pourquoi pas regrouper les trois, puisqu’on a ces trois facettes et qu’on est capable de programmer dans les trois domaines. On a choisi ce qu’on voulait faire, on avait un peu carte blanche donc on a divisé en trois soirées : concerts, cinéma et club, avec des programmations variées. On a aussi dû faire avec le budget proposé qui n’était pas énorme donc on a fait appel aux copains et on a créé quelque chose qui nous ressemble.

La programmation reflète votre identité musicale.

Zombie Zombie : Oui, on a choisi des choses qu’on aime en ce moment, des gens dont on se sent proche comme Tomaga avec qui on a joué plusieurs fois. Ils nous ont invité plusieurs fois en Angleterre donc c’est aussi une manière de leur rendre la pareille. Le but, c’est aussi de présenter de nouveaux venus comme NONE, un groupe parisien peu connu qui ouvre la soirée. On les a vus à La Station l’année dernière et c’est une bonne occasion de les faire jouer. Ce qui est intéressant, c’est de faire venir des groupes peu connus dont les gens ont peut-être entendu parler, parce que des têtes d’affiche, tous les festivals en ont ! C’est aussi de voir des films qu’on n’a jamais vu, une soirée dansante moins conventionnelle avec des lives, notamment Toulouse Low Trax qui se produira en live.

Et pour le cinéma ? On reconnait bien le groupe, surtout avec La Nuit Des Morts-Vivants de Georges A. Romero, non ?

Zombie Zombie : Oui, enfin c’est juste un film d’horreur mais ce n’est pas le thème du festival ! Pour la programmation cinéma, on a fait avec nos moyens et avec l’aide de Nils Bouaziz, de Potemkine, avec qui on a déjà travaillé. C’est un distributeur et magasin de disques. Il nous a parlé du film Dead Slow Ahead, qui n’a pas eu le succès en salle d’un blockbuster. C’est un long-métrage étonnant qui nous plonge pendant plusieurs mois dans les entrailles du cargo « Fair Lady ». Et puis on est aussi très attachés aux morts-vivants et notamment à Romero. Il se trouve qu’on a une copie en Super 8 de La Nuit Des Morts-Vivants et on va se le faire en slow motion, ça sera plus lent et on aura l’impression que les zombies vont nous envahir, on va les sentir encore plus !

Génial. Justement, c’est difficile de s’en détacher de cette image de zombies et morts-vivants qui vous colle un peu à la peau ? 

Etienne Jaumet : Mmm, c’est l’une de nos identités, mais pas la seule. Cette image, elle nous colle aussi à la peau avec l’album qu’on a fait de reprises de musiques de John Carpenter. Mais on a aussi pu montrer qu’on pouvait faire pleins d’autres choses. Alors on peut se permettre, à ce stade, de présenter notre amour pour les films d’horreur. On ne fait pas que des trucs de zombies et les gens le savent donc bon ce n’est pas un problème. Après, ça n’a pas été si difficile que ça de s’en détacher. On nous a proposé d’autres projets qui ne sont pas des films d’horreur, la musique d’un spectacle de cirque contemporain par exemple, donc pas forcément liés à notre style de départ.

« François Decourbe, un vieux de la vieille qui faisait les lumières à l’ancienne pour Frank Zappa ou Gong viendra avec ses projecteurs et ses huiles »

Vous avez souvent pris ce choix d’associer le visuel avec la performance live. Pourquoi ça reste (encore) si peu exploité et marginal ?

Zombie Zombie : Ça a un certain coût et ça demande beaucoup d’imagination, ou alors tu fous une vidéo par-dessus et ça fait juste un collage. Pour avoir une vraie interaction, ça demande plus de travail et d’implication donc tout le monde ne peut pas se le permettre. Nous, on a la chance d’avoir des gens proches qui produisent des visuels. Et puis les deux mondes restent assez séparés, sinon, c’est des animations de soirées et ce n’est pas ce qu’on a envie de faire. Quand justement, on a fait l’album de reprises de John Carpenter, on nous demandait pourquoi on ne mettait pas ces films quand on jouait. Nous, on voulait montrer que c’était aussi de la musique qui fonctionnait sans les images, qui avait sa puissance en dehors des images. Et puis aussi montrer qu’il se passe beaucoup de choses sur scène et qu’on n’a pas besoin d’avoir un écran derrière.

Mais alors pour le concert lors du festival, il y aura un visuel marqué ?

Zombie Zombie : Là, c’est un peu différent. François Decourbe, un vieux de la vieille qui faisait les lumières à l’ancienne pour Frank Zappa, Gong, etc., vient avec ses projecteurs et ses huiles donc il va se passer des choses en direct avec lui. Pour ce concert, on se le permet, d’autant plus qu’il y aura une vraie interaction avec les lumières qu’il va projeter sur le public. C’est l’occasion de le faire !

Bon, le festival n’a pas encore eu lieu, mais vous re-signez pour l’année prochaine ?

Zombie Zombie : On ne pense pas ! On est les premiers à faire ça et l’idée pour La Machine, c’est de changer de groupe à chaque fois. C’est cool de laisser la possibilité à un groupe de faire la programmation, plus que d’en faire un rendez-vous annuel. Après, on le refera peut-être, on sait jamais…

Le festival Zombie Jamboree c’est à la Machine du Moulin Rouge les 10, 11 et 12 mai avec Zombie Zombie, Tomaga, None, Tristesse Contemporaine (dj), etc.

Le site officiel

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