Depuis Sumerteeth, les albums de Wilco s’envolent toujours plus haut. Un malaise psychologique qui les maintient au-dessus du reste. Jeff Tweedy, ferve

Depuis Sumerteeth, les albums de Wilco s’envolent toujours plus haut. Un malaise psychologique qui les maintient au-dessus du reste. Jeff Tweedy, fervent président des génies dépressifs, est aujourd’hui un miraculé. Devenu un compositeur redoutable et un carriériste du rock à la Neil Young. Ce nouvel album simplement intitulé The Album, est le 10ème du groupe, surement le plus beau. Et il y a ce dvd qui retrace la tournée américaine de l’album précédent « Sky blue sky ». Un festival de concerts sold out avec ces fans qui dorment un jour à l’avance devant la salle.

Des belles guitares de Neils Cline et ses solos hallucinants, aux costumes country extraordinaires de Jeff Tweedy, ce dvd raconte Wilco tels qu’on les imagine, perdus dans le bitume des autoroutes américaines, solitaires et perfectionnistes. Pas grand-chose à raconter si ce n’est le vide américain. Y a juste à voir leurs gueules de macchabées dans le bus entre les concerts. Ce n’est pas l’éclate du genre Gallagher mais une fois sur scène Wilco semble être, sans hésiter, la meilleure dope du marché.

Pure à 95%…

The Album est un sommet, et la tournée qui l’a précédé en est l’explication. Sur scène le groupe est du genre ovni, compacte tel un commando de la mort au service du grand parrain Tweedy. Tout y est, mélodies à te faire chialer, dérives noisy et accompagnement country stones. Ils mettent tout le monde par terre question arrangements. Neils Cline délivre un doigté à la fois acide, jazzy et surf, entourés de ses quinze mille pédales, d’une collection de Jazzmasters, Jaguars, Jagstangs et de plans de guitares qu’on a rarement vu dans le rock. Le nouvel album en est rempli, frissonnant de plans mélodiques et d’effets sonores habilement soufflés. Les autres sont irréprochables, certes dans l’ombre, mais palefreniers experts de la machine Wilco. Un jeu à l’ancienne, sobre et brillant, des bons amplis aux lampes presque cramées et un son de batterie miraculé.

Au-dessus du reste et on s’en branle.

Cette tournée a donc changé Wilco. Ils sont passés en quelques années du petit groupe de névrosés de l’alternative country américaine, petites putes du rock intello, à une version dandy cyniques relayant Fleet Foxes, Calexico et toutes ses brelles de cowboys sympathiques au rang de pisseuses du genre. Devenus crâneurs sans broncher si ce n’est par la musique. Ils sont les meilleurs et ils le savent. Son faciès arrogant sur scène en dit long sur ses intentions après les années troubles de Wilco. I don’t care anymore, crache Tweedy dans ce nouvel opus, qui aurait d’ailleurs pu facilement prendre ce titre.

Curieusement, les chansons sont beaucoup mieux assumées et les très belles ballades telles que Everlasting ou Country disappeared feraient frissonner n’importe quelle gamine qui te parle de pop en te citant Coldplay. Mais Tweedy a cette voix écorchée envahissante qui te fait basculer dans un univers moins stable. Des rock tordus stonien tels le morceau Wilco the song me rappelle quand même qu’il y a un blême et le planant Deeper down nous replonge dans la névrose avec Tweedy en apnée envoutée d’arpèges de clavecin. Bull Black Nova te balance dans des canyons psychés où seuls les Byrds’68 avaient osés faire des forages.

Ils en foutent dans tous les sens. Ce disque est construit comme une cathédrale de country rock fin sixties à la Dillards, Neil Young, Poco. Arrangements de violons, batterie lointaine, orgue vampirisant, basse au trot, slide en toile de fond et chœurs hillbilly dépressif sorti d’un ouest maintes fois rêvés. Surement un classique. J’ai même finalement du mal à en parler, c’est le disque que j’ai écouté le plus de fois cette année, mais je suis persuadé d’une vérité. Celle d’une entité : Wilco. Une expression charnelle du rock n’roll moderne.

Les meilleurs du moment et j’ai raison.

Wilco // The Album et DVD Ashes of American Flags // Nonesuch

http://wilcoworld.net/

20 commentaires

  1. Ce dernier commentaire est meilleur que tous les articles du site. Peut-être que le 2.0, cette connerie de gamins de 20 ans, marche-t-il vraiment ?! Je suis troublé.

  2. Hey Syd, la référence discrète au Will Ferrell français des années 80 qui se cache dans mon « nom de Gonzaï »… vous l’avez deviné, à peu de choses près, j’avais 13 ans en 1985, ce qui fait que, je pose 2.0 et j’ajoute 8, je me retrouve, à 45 ans, père de famille nombreuse quand les rigolos de Wilco sortait Ghost is Born.
    Merci pour le compliment, mais vous êtes injustes avec vos pairs : j’ai lu des trucs super, souvent sous la plume de Picault, Hilaire, ces derniers temps. Mais est-ce que je me trompe ou Maitre Jacques « whouaf » vergès se fait plus rare dans ces colonnes?
    Autre chose, Syd, vous l’avez écouté ce dernier Wilco? C’est au niveau de cet article élogieux de A. Kacimi?

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