Le mois de mars ne nous fera pas souffrir d’une pénurie de concerts de qualité, c’est le moins que l’on puisse dire. Après la French Made Party du 16 à La Flèche d’Or avec l’excellent Turzi ou encore celle du 23 au Nouveau Casino faisant coexister les radicaux Rebotini et Kill for Total Peace, la fin du mois ne sera pas en reste avec la venue au Café de la Danse des nouveaux visages de l’écurie Tricatel : Christophe Chassol et l’enthousiasmant sextet La Classe.

Voici dix bonnes raisons de ne pas manquer ce concert qui est au renouveau de la scène nationale ce que les Victoires de la Musique sont au Pôle Emploi intermittents :

– La Classe n’est désormais plus cette émission de télé des années 80 diffusée sur FR3 le dimanche soir et présentée par l’abominable Fabrice mais un groupe de jeunes dandys jazz accompagnant une superbe crooneuse à la voix de velours en totale phase avec l’arrivée du printemps.

– Le 31 mars est la date de naissance de Jean-Sébastien Bach ou encore de Frantz Haydn mais aussi celle du décès du banquier JP Morgan, fondateur de la méphitique banque du même nom. Bon moment pour une fête de la musique avant l’heure, n’est-ce pas ? C’est pas Jacko qui dira le contraire.

– Le Café de La Danse se trouve dans une ruelle à deux pas de la rue de Lappe où vous trouverez la pinte la moins chère de Paris pour vous chauffer un peu ou encore l’excellente Mécanique Ondulatoire pour un after de circonstance. Qui a dit que Paris n’était plus la Mecque des rockeurs, Inch’Allah !

– Chassol transformera la salle en piano bar pour nous offrir un boogie boogie digne des temps forts des meilleurs concerts d’Eddie Mitchell, Korg en guise de Fender et coupe afro plus huppée que la banane. La French Touch n’est pas un qu’un concept, elle est surtout un héritage.

– La classe éléctro et la subtilité des mélodies du pianiste le rangent définitivement dans la catégorie des mutants, ceux qui maîtrisent l’instrument et savent le mettre en scène de manière innovante, dans une recherche perpétuelle de racines à transformer. Ces mêmes racines qui lui ont fait croiser la route de Burgalat. Leurs ailes de géant nous empêchent d’atterrir.

– Comme vous l’aurez compris, il s’agit d’une soirée Tricatel présentant deux nouvelles signatures au potentiel plus que prometteur.  Jazz, basses, reefs aériens et psyché bouillonnante seront magistralement restitués dans cette salle à l’acoustique impeccable. Endroit idéal pour se replonger dans les 70’s. Faites gaffe où vous garez la 504 au rétro gravé BB Initials, la rue est en sens interdit. Et n’oubliez pas le béret, ici c’est French psyché.

– L’esprit de clan est une manie parisienne qui n’a d’égal que le port des casquettes New Era chez les habitués du Tape ou le tatouage Rock of Ages chez les riders de Born Bad. Ici tous les amateurs de musique et de Style majuscule sont les bienvenus, une ambiance chaleureuse et familiale assurée pour un évènement plein de couleur et d’intelligence musicale, du confetti au beat box en passant par les nappes de claviers les plus intimistes. Une vraie expérience. Personne ne sera déçu, foi de Gonzaï Boy.

– On n’a pas vu un truc aussi fin à base de pianos que le dernier Chassol depuis Tellier sous acide ou encore Bach en pleine crise de futurisme (maladie bien connue par tous les nostalgiques de Lana Del Rey).

– La patte Tricatel sublime le tout avec une prod léchée, pleine de boucles, de basses et d’envolées mélodiques comme on en avait pas entendu depuis le dernier level de Mario Bros volume 1. Du génie, la princesse en moins. A moins que l’aura d’April March ne plane obstinément sur chaque pièce de nos orfèvres rétro-modernes.

– Vous pourrez même gagner des places en guettant le Facebook de Gonzaï puisqu’on est partenaire de l’événement ; pourquoi donc se priver d’acheter un vinyle sur place ou de siroter un mojito en se laissant carresser par la douce voix de Juliette Davis ou des choeurs Chassoliens. Cochez une croix sur l’agenda please, ceci justifie cela.

Christophe Chassol et La Classe en concert au Café de la Danse, le 31 mars 2012. Plus d’infos ici.

http://www.myspace.com/Laclassepop
http://www.chassol.fr/

6 commentaires

  1. Non je ne compare pas Tellier à Bach mais Chassol à Bach puis à Tellier. Et puis comparaison n’est pas raison, point barre.

  2. Chassol … Je me défends à chaque fois d’intervenir car je suis dubitatif et n’aimerais pas une fois de plus passer pour le vilain petit canard.

    J’ai écouté, sa musique est vraiment bien, y a un truc même si je ne saute pas au plafond …

    Comparer Chassol à Bach. Bon, moi j’avoue, j’aime les variations Goldberg, les suites pour orchestre, pour violoncelle, les sonates et partitas (assez ardues) mais je n’arrive pas à voir le point commun.

    Chassol est un compositeur du XXIe siècle qui aurait été je pense un génie au XXe dans la période des années 50 où il fallait un contre courant au sérialisme ou au dodecaphonisme (Glass en fait partie 20 ans plus tard).

    Il s’en est passé des choses en classique depuis Bach les gars.

    Franchement, lâcher des références comme ça, ça me gêne quelque part.

    Il me faut réécouter Chassol encore et encore mais je pense qu’on se trompe de cible quand on verse dans le classique. C’est à côté, très bien peut-être mais à côté.

  3. Il me semble par contre que Conmercium Classus (le Teaser video de l’E.P. de La Classe posté ici) est une adaptation des trois premières périodes du choral « Jesu Mein Freude » signé Jean-seb…

    http://www.youtube.com/watch?v=XVa3nR-2bVc

    Alors je ne compare pas La Classe à Bach, mais avouez que la filiation est plus frappante pour le coup!
    Si vous en doutez, il reste les vingt premières secondes de cette video (le reste du clip ne rend pas vraiment justice au groupe, le son étant est trop approximatif à mon goût) :

    http://www.youtube.com/watch?v=yXs3Fej-Tu0

  4. Mais putain Bach en pleine crise de futurisme c’est une image, pas une comparaison, réveillez-vous; c’est de l’humour (surtout avec la parenthèse qui va après). Le but étant d »aller écouter l’artiste (objectif atteint).
    C’est comme si je disais Beth Diddo c’est un peu comme Aretha Franklin qui aurait bouffé des prunes avariées, je sais pas moi.

  5. @Jaco : ah oui alors on peut effectivement citer Bach dans ses influences comme Gainsbourg avec Dvorak et Chopin notamment. De Bach, j’ai oublié les Passions, honte à moi, c’est beau!
    @Matt : Ok pour l’humour

    Il y a beaucoup d’artistes qui reprennent des morceaux (quelques mesures en général) d’oeuvres du grand répertoire classique. Quand c’est fait avec classe il n’y a rien à dire (je pense en premier lieu au grand Serge). D’autres en font de la soupe comparé à l’oeuvre originale et ça me déprime toujours. On aura l’occasion d’en reparler bientôt sur Gonzaï.

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