Rameute des potes punk, y a du post punk au menu. Quelque chose comme la nonchalance de Pavement, le Fugazi dernière période, le grésillement d’un Sonic Youth, les angles droits sonores inventés par Steve Albini, un doigt de Cure, etc., etc. ; tu vois le genre ? Tu permets que je te tutoie ? Tu peux monter le son, steup ?
Bon, disons les choses tout de suite : les rosbeefs de Traams, avec leur look d’étudiant en chimie qui se seraient payés Walt Withe à la prod’, ne changeront pas la face du rock. Mais si vous êtes fans de boucan bien repassé, ce « Grin » ravi(v)ra vos acouphènes. Ca braille, ça déroule de la mélodie en larsen, ça mathrockise juste ce qu’il faut pour ne pas sécher les cours ; bref, ça tabasse en couplet/refrain. Arrivé là, l’auteur de ces lignes se doit de confesser une tendresse particulière pour les bruyants power trio, jurisprudence Nirvana oblige. Au petit jeu des sept erreurs, l’Atlantique fait figure de ligne rouge. Là où Cobain bouffait les mots avant de les remplacer un jour par un fusil, nos jeunes Anglais rappellent qu’ils n’ont pas leur pareil pour couper au couteau n’importe quel refrain ; leur accent ferait presque figure de quatrième instrument. Pour les trois autres, on est en terrain connu : basse kitée overdrive, batterie au carré et guitare empilant les mètres cubes de larsen gras joués en barré.
Traams électrique… bah non, j’ai pas trouvé mieux
Actu récente oblige, on vous épargnera les Traams qui déraillent à grande vitesse et les collisions de voix ferrées, préférant poser des équations faciles : ces trois-là ont visiblement écouté beaucoup d’indé made in 90. Moins expérimentaux que leurs compatriotes de Gravenhurst, plus radicaux que Blood Red Shoes et moins épileptiques que les zouaves de Klaxons, Traams trace sa route straight to the point, la rigueur du tubesque et néanmoins mal peigné Flowers étant une parfaite démonstration de ce dont ils sont capables. « I don’t even know your number and you don’t even know my name » s’étrangle le chanteur, visiblement mal barré : pour draguer, les sciences, ça n’a jamais été le top, hein. Reste la répét à la cave avec les potes pour faire taire les hormones ; pas vrai, les gars ?
Arrivé là, cher lecteur, je ne vais pas vous pondre un track by track, ça évitera les bâillements du fond de la classe. On va plutôt lâcher la bride, mais en suivant les pointillés. Un peu comme eux, en somme.
« Grin », c’est bon pour travailler son jeu de nuque, une pinte à la main et les nœuds des genoux bien serrés.
Aux JO des braillards, Traams pourrait truster le podium, un musicien sur chaque marche.
Sleep peut s’écouter en caleçon, un dimanche matin où les yeux collent encore. Mieux que le robusta dégueulasse acheté parce que la CB a du mal à respirer.
Rien de plus beau qu’un loser à lunettes arcbouté sur sa six cordes, mec.
Y a pas à chier : se faire écorcher les tympans à l’économe accordé en mi mineur, c’est toujours un plaisir.
C’est plus fort qu’eux : même quand ils se vautrent dans la noise, les Anglais ne peuvent pas s’empêcher de voyager avec des mélodies dans la soute arrière.
Terminons sur une note positive : 13 sur 20.
Traams // Grin // Fat Cat Records
https://www.facebook.com/TRAAMSBAND
2 commentaires
Nice!
Nan, Chichester, West Sussex.