Fallait-il compter sur la chance ou l'isolement pour que Stuart Staples arrive enfin à sortir coup sur coup deux albums à la hauteur de la notoriété des Tindersticks ? Toujours es

Fallait-il compter sur la chance ou l’isolement pour que Stuart Staples arrive enfin à sortir coup sur coup deux albums à la hauteur de la notoriété des Tindersticks ? Toujours est-il qu’après le revival éclair marqué par la sortie de The Hungry Saw en 2008, Falling down a mountain exhibe aujourd’hui ses tracks croustillants, inspirant plus que jamais une tripotée de fans qui les avaient cru ralliés pour toujours à la cause du 7ème Art.

Il aura bien encore fallu qu’un coup de gasoline finisse par séparer des vieux potes en mal d’inspiration et par propulser le gentleman crooner de Notthingham au fin fond du french Limousin. Le trou du cul de la France aux vastes plateaux vallonnés du Massif Central qui a plutôt tendance à me refiler le bourdon même si je n’ai rien contre la pratique d’une bonne sodomie, hein. Il y a bien que les british pour trouver un quelconque intérêt à y poser leurs fesses, God bless your ass men ! Stuart Staples y installe son studio Le Chien Chanceux, faut bien forcer un peu le destin pour remotiver des « Nottingam lads » un peu usés. Stuart Staples, Neil Fraser et David Boulter aboient à l’unisson dans les grands espaces verts et remuent de la corde comme à la grande époque. Manque plus qu’une bonne soupe aux choux accompagnée d’un soupçon d’apple jelly pour parfaire ce tableau idéal d’une renaissance aussi rurale que musicale. Je selle le canasson et hop ! C’est parti pour une chevauchée mi figue mi raisin sur fond de Piano music dans les vallons lumineux de nos chères contrées médiévales.

Une tracklist inégale portée par la voix caverneuse et ondulante de Stuart Staples

Faut bien le dire, les Tindersticks ne sont pas du genre nerveux mais la voix de Stuart Staples a cette attractivité incontournable faite de tendresse mâle et de vibrato bien placé. Son association avec une instrumentation enrichie d’un violoncelle, de cuivres ou même d’une flûte traversière arrive à remettre en selle le vieux cowboy dur d’oreille que je suis devenu. Des teintes très jazzy de Falling down a mountain aux vapeurs de tequila hilarantes de She rode me down, je me laisse trimballer tantôt au trot, tantôt au galop dans un narco trip ou subsisterait encore quelques moments de lucidité. Harmony around my table, Black smokes et dans une moindre mesure No place so alone assurent le kilo de tripes suffisant pour amener l’ensemble à maturité. Le duo avec Mary Margaret O’Hara donne naissance à un Peanuts qui porte bien son nom. Bien inutile, je trouve, même si une présence féminine ne peut jamais faire de mal ! J’ai failli tomber de mon cheval, réveillé en sursaut par les premiers accords sautillants de She rode me down qui a sans conteste ma faveur dans cet assemblage bien inégal. En fin d’album Piano music exhale un parfum de douce mélopée sans doute inspirée des multiples BO composées par le groupe. Ma monture n’y a porté que très peu d’intérêt, plus intéressée par son avoine que par cette compo romantico sucrée. Mon cheval n’aime pas les bleuettes …

Avec Black smokes c’est la grande classe qui s’exprime et qui fait qu’on peut vraiment saluer le retour des Tindersticks.

Un retour prometteur qui m’aura quand même coûté la consommation d’une bonne bouteille de Jack Daniel’s. Faut bien rincer la poussière avalée et se donner du cœur à l’ouvrage. Je n’ai plus qu’à espérer que le bon air du Limousin rende nos Tindersticks encore un peu plus … verts.

Tindersticks // Falling down a mountain // Beggars

http://www.myspace.com/tindersticksofficial

18 commentaires

  1. Ne mélange pas causticité et profond mépris, tu peux ne pas imaginer poser tes fesses dans « le trou du cul de la france » sans faire de généralités hein… Les sauvages analphabètes qui y vivent doivent bien y trouver un quelconque intérêt… Ben oui, il y a une vie en dehors des limites du périph, en plus on a la chance de ne pas croiser tous ces petits bourgeois snobinards et méprisants de ton espèce, et çà c’est un vrai luxe.
    Un bouseux du massif central

  2. Yo ! Je ne me rappelais plus de cette chronique. Merci Gonzaï pour cette belle remontée d’archive !

    @rahy : oui, effectivement, généralité ou banalité sont les bons mots tout comme l’album qui présente une ou deux chansons intéressantes. Ils auraient enregistré à Ploumanach, St-Jean-Pied-de-Port ou dans le désert du Nevada que j’aurais écrit à peu près la même chose. Je suis certain que ton massif central vaut largement plus que ça mais nous ne sommes pas une office de tourisme donc je n’ai pas jugé nécesssaire de développer.

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