Je vous ai déjà parlé de ma frangine Michèle? Non? Ben laissez moi vous dire qu'elle n'est pas très fut-fut. Le genre à devenir coiffeuse blondasse décolorée, physique de bovine 95D,

Je vous ai déjà parlé de ma frangine Michèle? Non? Ben laissez moi vous dire qu’elle n’est pas très fut-fut. Le genre à devenir coiffeuse blondasse décolorée, physique de bovine 95D, et le tout en province, messieurs. Avec le chewing gum de rigueur. Et les potins vissés aux bords des lèvres.

Michèle Thor (ah je vous vois déja sourire) exerce du coté de Nevers (Land!) et sort avec un gentil biker du cru qui a failli chialer quand le Johnny est rentré à l’hosto dans une chaise roulante. Oh putain le niveau, on a surement du la finir à la bière Michèle! Mais bon, la famille c’est la famille et foi de Guy Michel, on ne me verra pas laisser tomber la gamine pour de vagues histoires de mauvais goûts. J’veux dire, je me suis bien cogné Magma en concert en 75.

Finalement elle est gentille la frangine et question permanente et bigoudis elle cumule les heures de vol. La preuve? Ses potes l’appellent encore la Pompadour du hard rock. Pour sa défense, elle est tombée dedans en 1982, à l’époque où s’envoyer un chevelu avec la panoplie jeans moule burnes, sac US et Nastase aux pieds, ça faisait bien chier papa qui avait rippé dans maman une dernière fois de trop.  Moi, j’ai laissé la gangrène se propager, qu’est-ce que vous voulez, c’était la petite dernière. Elle a fini par me voler ma chambre d’enfant, elle a fini par foutre ses posters d’Iron Maiden, Saxon et Judas Priest sur tous les murs, même au plafond. J’aurai du sévir… mais j’étais déjà dans la carrière internationale qu’on me connait, pas que ça à foutre.

A chacun sa génération merdique.

Bref, cette année pour les fêtes, dans un grand élan de générosité sociale, j’ai invité la greluche à Enghien-les-Bains, histoire que la tata puisse passer du temps avec mon morveux, Brandon, une fois descendues de la Honda Custom repeinte avec un chien loup sur le réservoir. Oh mon dieu, ça n’arrêtait pas de causer frisettes, Metallica et Guns. Il aura même fallu que j’ouvre ma grande gueule le soir du réveillon pour que l’on ne crache pas sur Vince Taylor et sa banane bien huilée. Faut pas déconner quand même.
Depuis, par esprit de contradiction le petit con a voulu se laisser pousser une queue de rat et s’acheter un bandana. J’t’en foutrais moi. Pour la nouvelle année, je lui ai collé une tarte histoire de lui refiler la bonne résolution de filer droit dès le mois de Janvier.

Un soir, comme ma grosse voulait mater Une famille formidable sur TF1, j’ai dit au gamin de nous sortir un film qu’il avait rippé pirate sur le net pour que sa mère qui n’a pas mouillé depuis 1992, retourne à son Suducul. Ce branleur me sort un rockumentaire (The Story of Anvil) sur les loosers hard rockeux canadien de Anvil, à mi chemin entre Dig! et Spinal tap. Ca va sortir bientôt sur vos écrans, comme on dit à Paris.

C’est con mais je me suis tout de suite retrouvé chez ces abrutis qui tirent la langue en faisant des solos de tapping. Comme quoi, même consanguin, cet abruti de Brandon reste bien le fils de son père, ah ah ah, je me suis bien fendu la poire. J’ai même été ému par la dévotion qu’Anvil met à produire sa musique de merde. Ok, ça c’est les effets de la dépression, du Xanax, et la pensée des traites de la maison, mais des gars qui enfourchent leurs guitares même devant un public de cinq gus qui ont vu de la lumière dans un club, ça me réchauffe les miches. Eh ouais avec l’âge, nous les mecs on a les seins qui poussent en gants de toilette, ça fait balance avec la brioche. Comme chez les rockeurs d’Anvil.

Flashback sur 1984. Pour moi les années Mitterand, c’est l’opulence, la GS palace avec le toit ouvrant, les dés en moumoute qui cognent sur le pare-brise, une petite brise grisante en route pour l’usine par un beau matin bien frais. Pour Anvil c’est la gloire une tournée avec les teutons de Scorpions, l’autre tafiole de Bon Jovi et les guitares en pointes de Whitesnake : un grand millésime à vomir à la sortie des stades. A revoir leurs tronches, on se dit qu’ils ont sacrément du merder pour être les seuls à ne pas se gaver de thunes. Le chanteur faisait quand même la totale en faisant un solo avec un vibromasseur sur scène !

Et puis le docu raconte la loose d’Anvil, un thème qui m’est cher, vous le savez.

Retournés à leurs conditions de vieux raclots banlieusards qui ont planté la gloire au feu rouge à peu près en même temps que j’ai commencé à perdre mes cheveux.  Le plus drôle, c’est qu’après trente ans ces débiles profonds y croit encore, eux. Le chanteur bosse dans une cantine d’école et le batteur se la joue rebelle des famille. Tu les vois bourlinguer dans un camping-car pourri dans une tournée des pays de l’est pathétique, se taper la visite à Stonehenge, se faire refouler par les maisons de disques après avoir produit une treizième bouze qui pourrait les foutre à la rue, faute de talbins. Pff… Alors ouais, les mecs finissent par s’offrir un concert géant au Japon dans un festi-fiante de hard rock d’un autre âge mais je peux vous dire que si c’est pour me retrouver à jouer devant des faces de citrons kamikazes fans de karaoké, je préfère encore rester le cul sur mon canapé à crédit et attendre ma vasectomie pépère avec mon petit jaune ( pas trop noyé) pour le réconfort.

Allez salut la jeunesse, circulez y’a rien à voir.

http://www.anvilthemovie.com/

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