Un leader made in La Rochelle ; un deuxième album enregistré dans les studios Swampland du toulousain Lo’ Spider ; un vrai son garage sans imposture. Ça sent le Sud tout ça ! Ouais, ça sent surtout bon.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Lo’ Spider, c’est un peu notre Phil Spector à nous, mais avec l’accent de Toulouse. Le discret au nom de comics a enregistré Les Magnetix, les Movie Star Junkies, les Catholic Spray ou encore Aqua Nebula Oscillator. Passer par ses studios, c’est un peu comme de se faire adouber par le milieu. Alors quand on voit son nom au dos d’une pochette, une confiance première s’installe. Bon point pour les Skeptics.

Le disque « Black, Lonely & Blue » rentre dans les albums qu’on rêve d’écouter en live, dans des salles comme le feu Saint-Ex de Bordeaux ou la Cantine de Belleville (avant sa métamorphose en nouveau Chartier du coin). Des caves comme ça, où on prend le son dans la face, les cheveux maculés de bière renversée par les soubresauts compulsifs des voisins en transe. Tout fonctionne dans ce LP. Les morceaux sonnent familiers mais vont constituer tes nouveaux tubes garage du matin. Ils nous font le coup de la fille qui crie derrière le chanteur pendant les refrains (très Magnetix), ça marche à chaque fois. On trouve aussi un tube absolu en fin de première face, Master of the Hive, ce qui facilite le placement de la tête de lecture sur la piste, si tu veux écouter celle-là en boucle (mon côté obsessionnel).  Les deux Rochelais Bart et Kristal (sacré nom de scène) ont signé sur le label lisbonnais Groovie Records, qui compte aussi les dégénérés Los Explosivos dans ses rangs. On compte plus les bons points, c’est un sans faute.

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Et même l’histoire de leur formation est cool. Le jeune Bart, enfant de la ville bien connue pour son aquarium géant et son atroce festival d’été, commence à enregistrer des sons tout seul dans sa chambre (ni grenier ni garage, mais personne n’est parfait). Une fois les morceaux dans la boîte, Bart plie bagage et s’installe à Bruxelles, ville autrement plus sexy. Il met ses chansons dans les oreilles de Kristal, qui décide d’apprendre la basse pour que les compo puissent voir le jour en live. Comme ça fait dix ans que je me dis que je vais me mettre à la guitare, ça m’a mis une petite claque, je dois bien l’avouer. Le duo recrute alors un batteur au pied levé et affronte l’épreuve de la scène bruxelloise. La suite ? Les batteurs semblent se succéder, mais le duo se solidifie et enregistre quelques 45 tours sur divers labels. Ils tournent dans toute l’Europe, tout roule alors pour les Skepticks. Pourtant, Kristal et Bart décident de rentrer à La Rochelle… On dira que l’attachement à sa ville natale, ça ne s’explique pas. Mais loin de s’enterrer, ils refont un tour du côté de Toulouse et donnent jour à « Black, Lonely & Blue » chez Lo’ Spider. Bilan : en cinq ans, les Skeptics ont réussi à se faire un nom dans le microcosme des garageux et c’est bien mérité. « Everything I do, I do wrong » gueule Bart sur le premier titre. Ce qui me donne envie de répondre « Bullshit ! Tu gères. »

The Skepticks // Black, Lonely & Blue // Groovie Records
http://skepticsss.bandcamp.com/releases

4 commentaires

  1. merci pour cette chronique, cet album est une vraie tuerie en effet !
    J’espère qu’un futur article sera consacré au talentueux Bart dont la discrétion est inversemment proportionnelle à la contribution qu’il apporte depuis plus de 10 ans à la scène rock’n’roll en France.

  2. Si cette chronique vous a donnée envie de voir les Skeptics dans une cave venez les voir à Grenoble :
    Vendredi 28 Février : The SKEPTICS (Garage Punk) + KAMERADSCHAFT (Post Punk / Garage), au Centre d’Art Bastille, au sommet de la Bastille, à Grenoble. 19h30.
    http://www.cab-grenoble.net/
    https://www.facebook.com/events/574574659288831/?fref=ts
    http://lespassionstristes.bandcamp.com/
    http://skepticsss.bandcamp.com/

    Le Centre d’Art Bastille se trouve dans la Bastille qui surplombe Grenoble et qui a été construite par Vauban. Si c’est pas cryptique ça !?!

  3. Excellent groupe, excellent album et grosse tuerie en live. Tu aurais pu citer la Mécanique Ondulatoire dans les très chouettes salles à cave où ils sont passés plus d’une fois et ont retourné le public à grand coup de fuzz.

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