Salariés, mères de famille, toxicomanes, vous n’avez pas le temps d’écouter toute l’actualité musicale mais souhaitez briller dans les dîners en ville? Telex Review, une chronique hebdo certainement faite pour vous. Parce que c’est pas parce qu’on n’a pas le temps d’écouter des disques qu’on n’a pas le droit d’en parler.

La crise de l’industrie musicale a beau chanter ses louanges, le facteur passe pourtant tous les matins au bureau de Gonzaï. Certains disques ne méritent pas une chronique, d’autres pas forcément de passer à la trappe. Plutôt que de les ranger directement au placard, Telex Review les fait sécher sur la grande corde à linge de l’esprit critique. Revue de disques de la semaine par les troupes Gonzaï, éparpillés comme des rescapés après l’ouragan.

John MacPudead ouvre le bal avec un groupe inconnu au bataillon, parviendra-t-il à convaincre des millions d’auditeurs de se ruer dans les bacs?

Noumenon, EP  Party Mathematic : Dans la cour de récré des meilleurs imitateurs de Don Caballero, Noumenon trône. Aussi excitant que ma grand mère sans froc mais aussi prometteur que les premiers Rolling Stones, on attend avec impatience leur entrée dans le monde des grands pour les audacieuses parties de jambe en l’air vocales qui laissent poindre l’espoir d’une transformation radicale. Sorti depuis avril et streamé depuis fin septembre sur leur page Bandcamp.

A l’inverse de Ségolène Royal, Julian KrautBoy croit aux vieux qui bossent après 62 ans :

Neil Young, Le Noise : Le papy Loner is de retour après une suite d’albums sympatoches mais franchement en dessous du potentiel jeune du Young. De noise, il est peu question dans cette succession de chansons guitare (électrique ou non)/ voix sur fond d’échos et de distorsions vocales rappelant le terrifiant Trans. Mixture réussie entre le trip bruitiste de Dead Man et les mélodies de Sleep with Angels, Le Noise est une belle surprise prouvant encore une fois que les vieux ne sont pas (tous) encore morts.

Coup de fil à Hilaire Mr Picault qui, entre deux coïts de groupies indies du Sud-est, nous livre une autre grosse déception:

Isobel Campbell & Mark Lanegan, Hawk : Deux tiers pillage, un tiers extorsion, le dernier disque des oiseaux de nuit alt-folk a passé septembre sur un coin de table. Comme tout bon cadavre, il attirait les mouches et les fourmis. Odeur de James Brown faisandé pour le single, du Zimm par croûtes, et Leadbelly putréfié. Kurt avait raison, on aurait dû les piquer avant d’en arriver là.

Entre deux fuites mazoutées sur les mauvais groupes du moment, Bester s’est penché sur le roi du pétrole, Eno, un nouvel album qui sent la panne des sens :

Brian Eno,  Small Craft on a milk sea : J’avais aimé les musiques d’aéroport (un peu), l’ambient pour clubbers tétraplégiques, les embardées récentes (Another day on earth) mais le dernier né du sexa’ chauve est tout bon à endormir les droides dans la salle d’attente du dentiste. Comme disait l’autre : « and me, I just don’t care at all ».

Contacté par fax, Vernon crée la rupture en renvoyant sa copie nerveuse, ça n’aeroplane pas pour lui :

Aeroplane, We Can’t Fly : Y a-t-il un kamikaze dans cet aéroplane boursouflé ayant embarqué à son bord les sosies de Daft Punk, Sébastien Tellier, Grace Jones, Alan Parsons Project et le dj de la boîte de nuit qui sévissait dans mon bled quand j’avais 16 ans ? Please monsieur dynamite, appuie sur le détonateur.

Traumatisé par ses années lycée, Vic Vega livre une métaphore bovine XXL qui sent l’amour vache :

So Cow, Meaningless Friendly : Branlant telle la démarche du bovin nouveau-né, Brian Kelly aurait pu davantage s’emmêler les pattes dans les influences taurines dont regorge son premier vrai album. Rock’n’roll d’élevage pour la file d’attente de l’abattoir ? Que nenni ! Du petit lait pour tout taurillon en mal d’hymnes cornés à en dynamiter l’enclos.

2 commentaires

  1. Annoncé depuis longtemps, ne devrait pas tarder à sortir le nouveau double LP de The Factums « Guilding The Lilies ». L’usine désaffectée va bientôt tousser ses nouveaux grincements…

  2. Ce soir concert de Panico et Nickel Pressing (ce groupe est une merveille, un genre de Young Michelin en plus destructuré avec un violon) à la Flèche d’Or. Cela risque d’être énormissime. Au passage.

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