Salariés, mère de famille, toxicomanes, vous n’avez pas le temps d’écouter toute l’actualité musicale mais souhaitez briller dans les diners en ville? Telex Review, une nouvelle chronique hebdo certainement faite pour vous. Parce que c’est pas parce qu’on n’a pas le temps d’écouter des disques qu’on n’a pas le droit d’en parler.

La crise de l’industrie musicale a beau chanter ses louanges, le facteur passe pourtant tous les matins au bureau Gonzaï. Certains ne méritent pas une chronique, d’autres pas forcément de passer à la trappe. Plutôt que de les ranger directement au placard, Telex Review les fait sécher sur la grande corde à linge de l’esprit critique. Revue de disques de la semaine par les troupes Gonzaï, des quatre coins de la France.

Vic Vega, contacté par fax, peine à s’emballer pour le nouveau buzz psyché-acrylique venu des Rocheuses:

Tamaryn « Tamaryn »: En matière de guitares tricotant des doudounes à mid-tempo sur les glaciers, Tamaryn s’engage sur une piste noire après Retribution Gospel Choir et The Besnard Lakes. Chamois de plomb pour la californienne, tant les gracieux slaloms de Love Fade ou Sandstone ont du mal à faire oublier le patinage branlant des autres titres.

Ismène de Beauvoir, une fois n’est pas coutume, est contente:

Twin Sister « Vampire with Dreaming Kids » – « Colour your Life » : Rentrée oblige, ce mois-ci tu as prévu des coupes sévères sur ton budget Culture. Twin Sister a pensé à toi et t’offre deux (bons) disques pour le prix d’un. Entendu récemment : Il faudrait être fou pour dépenser plus !

Syd Charlus, lui, n’a pas trop trainé du coté des Sex Shops cette semaine:

Anthony and the Johnsons, mini LP « Thank you »: un bon titre, le premier, soul, à part. Ensuite de la roucoulade à plumes avec en prime une hilarante reprise d‘Imagine, le lavement de Lennon. Plus Chez Michou que Transformer.

Le Poulpe s’emmêle les ventricules sur une musique qui pose sushi:

Susumu Yokota « Kaléidoscope » : Susumu pourrait s’appeler Susmou qu’on y verrait que fumée au dessus de son tipi crasseux. Seize tracks d’ennui incommensurable, de mauvais trip psyché chiant à vomir ses tripes sur ses godasses à 3h du mat. Y a rien à en tirer, juste une bonne crise de nerfs.

Mathis Up Bloater a écouté le nouveau Belle & Sebastian. Une équipe de psycho-cliniciens lui remet les Kleenex:

Belle & Sebastian « Write about love » : À boire avec le thé un dimanche pluvieux vers 16h40 de préférence. Préparation de la boisson 15min avant. Une sélection préalable des meilleurs arômes serait appréciable pendant la semaine qui précède l’écoute. Des accords en majeur, un peu trop. C’est chiant comme notre vie, mais à la manière des séries qui nous reflètent, on a du mal à s’en passer. La pochette est mauve cette fois-ci.

Julien dit Krauboy, mérite bien son pseudo. Cette semaine, il a écouté les nouveaux Faust et Cluster. On ne se refait pas:

Faust « Faust is last »: production ultra léchée peinant à cacher un manque de créativité évident, ce double album du groupe Faust (version Hans-Joachim Irmler) ne nous fait tendre l’oreille que pour deux « références » un poil trop appuyées aux Stooges et aux Floyd version Barrett. Le dernier? Espérons.

Cluster «Qua » : Les papys planants de Cluster sont de retours et en bien meilleure forme que lors de leur dernière tournée! Avec ce « Qua » enregistré sous viagra de l’espace, Moebius et Roedelius retrouvent leurs envolées électro planantes et bruitistes dignes de leur grande époque 70’s. Parfait pour fumer la moquette!

John Mac Pudead n’a pas trop kiffé la tropicale d’El Guincho, on le comprend:

El Guincho « Pop Negro »: Si les récits de votre papa bisexuel foulant de ses pieds cornés de hippie les plages sans favelas un Brésil de tropicalistes ensuqués brûlent encore votre esprit alors pas besoin d’écouter le Pop Negro d’El Guincho. Au pire, si votre mémoire imaginaire vous fait défaut, préférez lui Piratas de Sudamerica.

Moitié homme et moitié serpent, Vernon siffle sur une trouvaille sortie de son outre-Manche:

We Are Animal « Idolise-Black Magic » : pas encore signés, déjà adoptés, ces We Are Animal n’inventent rien mais redonnent à la pop made in UK son lustre d’antan. On fredonne, on tape du pied, on fait des rêves et du air guitar sans s’en apercevoir. Be careful tout de même à ne pas devenir trop vite et par flemme, des stars de la FM.

1 commentaire

  1. Revue d’actualité musicale écourtée, non ?. Le dernier The Intelligence « Males » est une fois encore roboratif et doté d’un style que quelques milliers d’abonnés absents cherchent et déballent sans honte sur myspace. Grand groupe.
    Le nouveau Crocodiles « Sleep Forever » en pleine vague-reflux néo-shoegaze psyché, dissonic youth sans amour, ne pait pas sa facture dans ce motel miteux revival et se barre au cimetière pas loin pour boire des bières, les os gelés. Grand reptile.
    Enfin, The Dictaphone et son premier long sur Kill Shaman grésille et invente les maladies pop de cette année, sans ego de Loner ni bavardage seul dans le métro bondé des sorties bedroomesques. Tours’ calling.

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