Quand vous aurez les rétines usées par les Black scissions autour de Lenoir, je vous suggère l’écoute d’une petite Blanche qui a des choses à dire sur les Dirty Radio.

Juillet 2011, terrasse du Formule 1 de Tilloy-lès-Mofflaines, à quelques kilomètres d’Arras. Entre un jus d’orange concentré, un café dégueulasse, un horizon bouffé de nuages et un emballage de beurre Président refusant de s’ouvrir, les éructations Bayou d’une jeune femme bousculent mes oreilles : « When I turn on the radio / It all sounds the same / 
What have these people done to music / 
They just don’t care anymore / Well, I swear I’ll always say the wrong thing
 / Even if they never play my music on the radio / 
‘Cause I can’t help but be a mess / 
I’ll never be like the rest / I couldn’t, even if  I tried / 
What is this robot sounding bullshit
 / They just don’t care anymore
 / Why don’t we get rid of all of the people / 
And we can sell our souls to the man / 
Go ahead and tell ‘em that you heard me on the dirty radio ». Dites donc, cette Sallie Ford a des couilles. Et les pose sur ma table. Le morceau s’appelle I Swear, ouvre son premier opus et égaye ce petit déj’ jusque-là en tête des charts de la lose.

Août 2011, le boss se paye Lenoir (et tous ses vieux confrères au passage), je me suis enfilé 300 fois Dirty Radio dans les oreilles et je ne recommande à personne le Formule 1 précité. Pour la petite et son trio infernal, en revanche…

Bayou Bayou, te réveille pas, surtout.

Pour les oreilles molles, deux-trois pistes : Gossip du Bayou, Moriarty avec un bâton de dynamite artisanale dans le fondement, Amy Winehouse produite par un Dr John sevré.

Pour les Portugaises vidées de leur sable mais encore affamées de chaleur : tes tripes garrottées lâchant, ô surprise, plus de larmes que de déjections, sous les assauts humides de ces tracks plus dirty qu’il n’y paraît.

Pour les âmes sensibles refusant obstinément de s’abstenir, 150 000 visiteurs par mois ou non (les durs de durs, les acharnés, les naïfs, les crétins en binaire, les curieux, les intégristes bardés d’arguments, les webeux, les bouseux, les sceptiques du monde meilleur dépensant beaucoup d’énergie à le rendre plus drôle) : une voix dévorant les os, un beat de contrebasse gondolée par l’humidité, un cousinage certain avec The Strange Boys, une guitare refilant le tétanos.

Ce que je voudrais ajouter, nom d’un travers de porc sauce barbecue : en cette année 2011, où ni les faiseurs de noise, ni les pousseurs de boutons ne m’ont, jusqu’alors, rendu la monnaie de ma pièce, j’en mets bien volontiers quelques unes sur cette Sallie Ford. Car, Sallie, c’est dirty. Jusqu’à son dernier south ?

Sallie Ford & The Sound Outside // Dirty Radio // Fargo
http://www.myspace.com/sallieford

6 commentaires

  1. Ah Sallie, je me transformerais bien en Harry ! Un sacré K et avec du coffre … pour une Ford. Assez Durty pour faire lever la queue d’un grabataire fan de Nagui, avec cette contrebasse bien détendue du string en plus. On se dit qu’en musique ça peut parfois arriver qu’une blanche vaille deux noires, hein. Il y a là quelques cours à envisager avec le Monkberry Moon Orchestra. Vous avez des nouvelles des paonnes vous ? Pas moi … En tout cas cette Sallie est super top, j’adore.

  2. C’est clair que c’est une voix puissante (mezzo soprano) avec une gouaille qui passe très bien dans le contexte « atmosphère » à l’américaine. Elle est juste, ne triche pas avec ses propres limites, s’il y a des albums couillus, elle, on peut dire qu’elle a du vagin, je sais c’est naze mais c’est une sacrée gonzesse. Y en a pas beaucoup. Après on peut aimer ou ne pas aimer le style et l’univers proposé mais elle, elle est totalement à sa place.

  3. Encore du sixties , groupe moyen , chanteuse qui fait ou on lui dit , pas conne la brailleuse.

    « On se dit qu’en musique ça peut parfois arriver qu’une blanche vaille deux noires, hein »

    le twang n’a pas d’couleur ,gland.

  4. Y a un concours de le lecteurs avariés aujourd’hui? Je parlais de la voix pas du style. Sinon belle journée pour glander avec les têtes de noeuds qui baisent les trous de cul, ces memes trou d’culs qui chient partout (team America)

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