Pour lire régulièrement Gonzaï depuis un bout de temps, je peux affirmer qu’on y trouve quelque chose de particulièrement bien retransmis qu’il n'y a nulle part ailleurs, et c’est la

Pour lire régulièrement Gonzaï depuis un bout de temps, je peux affirmer qu’on y trouve quelque chose de particulièrement bien retransmis qu’il n’y a nulle part ailleurs, et c’est la réalité de la promotion culturelle.

Croyez moi, pour avoir débuté dans ce secteur il y a bientôt vingt ans, il y a un avant et un après l’internet. Et ce n’est pas une question de sécurité, d’états généraux ou quoi que ce soit de ce genre que j’évoque ; survivant dans la presse radiophonique, je suis un peu plus protégé de la dématérialisation de l’écrit. Non, j’ai en tête le bouleversement des process de la promotion.

En faisant simple, c’est devenu le merdier.

Avant, mon assistante était régulièrement abreuvée par un attaché de presse qui nous expédiait des disques à la demande et restait à notre – entière – disposition pour toute proposition d’interview ou invitation dans l’une ou l’autre des émissions de notre radio. Vous savez, la chanteuse qui vient dans une émission de divertissement apprendre à faire un kouglof ou découvrir la Birmanie par les yeux d’un chroniqueur globe-trotteur, alors que, ô surprise, elle sort tout juste un album live de sa récente tournée échec commercial… Nous nous sommes compris.

Aujourd’hui, tout cela a changé. Ce qui était de l’ordre du relationnel est devenu flux électronique. Incontinence informative nauséabonde. L’info tombe comme une giclée gluante, dans votre boîte mail, continuellement. Le pire étant qu’elle est généralement inappropriée, vantant telle ou telle qualité dénichée ou inventée de toute pièce par quelque responsable marketing ou attaché de presse. Ceux-là même qui ne manqueront pas de vous relancer plusieurs fois suite à l’envoi, malgré votre mépris. Et encore, avant on m’avait attribué – à moi et quelques autres – une assistante qui faisait tampon (expression idéale, puisque celle-ci semblait continuellement indisposée) entre les communicants et nous, journalistes. Mais à notre magnifique époque où tout est posté, autogéré car prétendument facile d’accès, la vilaine à la bouche tordue a été virée.

Elle ne me manquera pas, d’une part parce qu’elle était imbaisable, et d’autre part parce qu’elle peinait à utiliser l’informatique. Autant dire qu’aujourd’hui elle serait plus inutile encore qu’elle s’évertuait à l’être.

Du coup je réponds moi-même à  ces dizaines d’e-mails et envois sous enveloppe à bulles ou kraft. Ou plus exactement, la plupart du temps je ne réponds pas. Je jette, je donne. Donner c’est faire plaisir à une connaissance tout en lui faisant étalage d’un de vos privilèges ; à ne pas négliger donc… Certains soirs j’en brûle ou brise, cérémonie relaxante primale. Il m’est arrivé de marcher pied nu sur un éclat de Nickel Eye par exemple. Le lendemain, à chaque fois que ma plante de pied me faisait mal je pensais avec sadisme à ce jean-foutre de Nikolai Fraiture que j’avais foulé au pied, avec ravissement.

La faute à qui tout ce gâchis ? Vous avez voulu la gratuicisation de la musique numérique, vous l’avez eu. Profond même. Deux effets indésirables résultent : de la musique, il y en a de plus en plus, partout, ce pour pas un rond ; webradios, omniprésence du streaming, mp3 offert à télécharger gratuitement sur le site… C’est bien connu tout ce qui est rare est cher, et vice versa… Depuis dix ans, niveau qualité, je préférerais boire de la pisse.

Mais le second effet de cette paupérisation, c’est donc la dévaluation de la promotion. Ils sont de plus en plus à exercer ce métier sans l’avoir véritablement appris, essayant de dompter des outils mis à leur portée sans pour autant connaître ou comprendre quoi que ce soit aux règles de la communication. Ignorant totalement les notions de ciblage, niches, développement des prescripteurs, ou cycle de vie d’un produit… A peine ont-ils entendu parler de marketing viral qu’ils s’agitent comme des oies dans une basse cour, à qui fera le plus de bruit en espérant être repris par d’autres. Stupide ! Ils – en fait très fréquemment « elles », ce qui n’a rien d’étonnant – s’acharnent donc à sur-informer des prospects perdus d’avance car noyés dans la masse suintante de news, flyers, epk, banners etc. Car les nouveaux médias ont associé partout image et musique, prédominance du clip, force du visuel, poussant cette batterie d’incomptétents sous-payés à devoir ajouter une corde à leur arc déjà mal bandé.

Oui, la promo est devenue l’affaire de sous-traitants plus amateurs encore que les groupes qu’ils vous vendent. La frontière avec le professionnalisme se réduit chaque jour. Vous trouvez les blogs fades ? Lisez les communiqués de presse ! Alors même que les labels font leurs courses sur des réseaux sociaux en ligne pour des groupes qu’ils n’auront jamais vu jouer, les meilleures attachées de presse de groupes U.S. travaillent en culotte, iBook sur les genoux, dans un canapé recouvert de cornflakes. Croyez moi, cette engeance ne mérite rien de bon, et si j’avais la capacité de notre président à enjoliver des déclarations d’intention, je vous dirais ceci :

Ces dindes sont les véritables responsables de la crise du disque. N’oublions jamais cette maxime classique de notre métier : « Quand un disque marche, c’est grâce à la production ; quand il ne marche pas, c’est la faute à la promotion. »

La dernière attachée de presse que j’ai supporté c’était lors d’un concert où j’étais tenu d’être présent parce que je devais rencontrer Superbus à la suite de leur showcase au Virgin des Champs-Élysées. Ce groupe est un furoncle emblématique de la notre époque, donc n’en parlons pas, mais j’avais accepté de venir parce que je devais récupérer une commande dans la galerie 50 mètres plus haut. La fille qui me reçu pendant le showcase se proposa de me garder mes sacs et paquets le temps du concert, puis m’offrit du café. Elle avait une tête assez désagréable mais un corps tout en rondeur que je la léchais du regard tandis qu’elle remplissait mon gobelet, penchée en avant.

Le concert fut atroce et surpeuplé. Je pris le parti de la rejoindre dès la deuxième chanson, sentant bien que je ne tiendrais pas les suivantes. Nous avons parlé boulot, nouvelles stratégies, nouveaux médias etc. J’ai lâché cette phrase qu’ils vénèrent tous, comme une boussole à laquelle se fier : « Toute œuvre doit simplement trouver son public ». Elle renchérissait, persuadée du bien fondé de son travail. A brûle pourpoint je lui ai demandé si elle travaillait en culotte. Comme elle semblait déstabilisée, j’ai insisté : « Tu habites loin d’ici, ma grande ? » en lui caressant une épaule d’une main. Elle a reculé, plus répugnée que confuse. Alors, j’ai jeté le reste de mon gobelet de café sur cette garce et je suis rentré avec mes sacs en papier. Pendant qu’elle s’essuyait en sanglotant une cinquantaine de clients et employés se mirent à applaudir le groupe.

Dans le mail que j’ai envoyé au label le même soir, j’ai dit que j’étais très déçu par la prestation du groupe qui ne correspondait absolument pas à la bio qui m’avait été fournie par le/la responsable promo. Problème de créneau. Par conséquent nous ne recevrons pas ce trio sur mon plateau, mais je ferai mon possible pour qu’ils soient cités dans la chronique musicale de l’émission de divertissement de mon collègue.

60 commentaires

  1. « Ils – en fait très fréquemment « elles », ce qui n’a rien d’étonnant ».

    Pourriez-vous développer, mon brave ? Que je puisse tomber de ma chaise en convulsant de rire devant tant de raccourcis provocateurs bas de plafond ?

    En attendant, je vais me réfugier derrière l’idée rassurante que Jack Facial est un personnage de pure fiction qui permet à son auteur de se défouler un bon coup entre deux RER.

  2. je suis un ancien attaché de presse repenti : ouf !
    je tiens à préciser que ce n’est pas une maladie, on peut très bien y survivre
    j’ai même réussi à me regarder dans un miroir
    cher jack, j’en ai croisé des attachés de presse dont le quotient intellectuel pouvait se mesurer sur l’échelle de richter mais j’ai également alimenté un nombre d’abrutis qui se pensaient journalistes
    c’est bien tu es un vrai rebelle, tu chies sur la promo, t’es un vrai, un de ceux à qui on ne la fait pas hein ?
    mon cher si la connerie était l’apanage d’un métier ou d’un milieu, ça se saurait. Par contre j’espère réellement que la fille qui gardait tes paquets te crachera à la gueule la prochaine fois que tu la croiseras ou qu’un de ses gentils amis te mettra une bonne branlée : d’homme à homme !
    c’est simplement pathétique
    autre chose, il existe tout un tas d’outils pour ne pas recevoir de mails désobligeant. Alors si tu préfères recevoir des pubs pour des objets non identifiés dont le but de faire grossir ton kiki plutôt que des annonces promo, il ne tient qu’à toi …
    tu ne veux plus recevoir de disques mais dis le. tu peux même les renvoyer si tes idées ne s’arrêtent pas à l’ouverture de ton portefeuille.
    je te souhaite de soigner le furoncle qui te sert de cerveau
    bien cordialement ( on ne se sert pas la main quand même hein ?)

  3. ah ah le syndrome Orelsan ^^

    ça a fait un jaloux à la réduction 😉
    Cela dit, je suis tout disposé à croire que l’assistante était imbaisable. On appelle ça du mimétisme ^^

    sinon, cet article démontre aussi que ce n’est pas parce qu’on est mauvais journaliste qu’on devient pour autant doué pour la fiction.

  4. A lire les commentaires de cet article (doit-on sous-titrer « post » pour sous-évaluer le débat?) j’ai comme l’impression que tout le monde se sent viser (pour des raisons que j’ignore encore, mais il est écrit que j’ignore beaucoup de choses).

    Provoquer la polémique dans ce pays, en fait, c’est assez facile. Un nombre incalculable de journaux se monte avec ce postulat de départ que « la ligne éditoriale sera décalée, impertinente et corrosive ». En général on a tout au plus droit à un pamphlet contre le type d’une maison de disque qui fait mal son boulot, la méchante major qui fait de l’argent sur le dos des pauvres artistes ou le mec du bureau d’à coté qui part à 17H alors que Jean-Marc bosse tard le soir pour sauver la France.

    Dans cet « article », Jack parle des sacs plastiques qu’il a confié à une attaché de presse (existe-t-elle?) pour écouter un show-case sur lequel il n’écrira rien. Le type se surnomme Jack Facial, il écrit que ca l’emmerde de pas pouvoir baiser une attaché de presse et tout le monde s’excite sur la prétendue réalité de l’histoire. Putain les mecs, faudrait peut-être voir à relacher la pédale deux secondes. Lorsque Guy-Michel thor écrivait qu’il tabassait son gosse qui écoutait les Wombats (http://archives.gonzai.com/y-a-plus-de-jeunesse-%E2%80%93-the-wombats/) c’était déja l’émeute pour trois fois rien.

    Alors c’est quoi le problème? Vous n’avez pas encore compris qu’on devient tous un peu n’importe quoi (et du coup n’importe qui)? Pour ma part j’ai relu l’article, j’ai beaucoup souri. On ressert quelqu’un?

    Bienvenu dans l’ère du publi-réactionnel. (Bon sujet d’article ca)

  5. Pas d’accord avec toi BSTR.
    Entre parenthèses, j’espère que quelqu’un(e) pensera à présenter ses excuses à tous les attaché(e)s de presse de ce pays (oui, oui, même les mauvais) pour les propos tenus par qui-qui-se-planque-derrière-son-pseudo, comme pour ceux tenus par qui-se-planque-derrière-son-pseudo-aussi.
    Quelque fictionnel que soit le caractère de ce ‘post’, il est trempé comme toute fiction dans l’encre de la pensée, voire du vécu, et partant, il représente une prise de position.
    Faudrait songer à arrêter de se planquer derrière l’excuse bidon du « c’est pas vraiment arrivé donc tapez moins fort », (sinon, à ce rythme-là, tu peux excuser nombre de saloperies proférées par nombre de salopards -ou salopes) : faudrait songer à arrêter de se planquer, donc, parce que, déjà, chez Gonzaï, vous valez mieux que ça, ou du moins, prétendez régulièrement à valoir mieux que ça, et parce qu’à jouer ce jeu-là, vous deviendrez des pisse-froid.
    Le « fictif » c’est au mieux de la diplomatie, au pire de la démagogie. Quand c’est réussi, c’est comme avec l’humour, ça permet de passer certains messages délicats avec panache. Mais je trouve que dans un cas comme dans l’autre, diplodocus ou démagozaure, ça ne colle pas vraiment avec la ligne éditoriale et les revendications de Gonzaï. Alors on remonte son froc et on (s’)assume un peu, bordel.
    J’ai été journaliste pendant huit ans. J’ai alors vécu, de l’autre côté du miroir, la guéguerre entre attachés de presse et journalistes, qui ne date pas d’hier. Ce que « Jack » attise ici, c’est une opposition corporatiste complètement con, qui finalement relève plus de l’amour vache que d’autre chose, entre deux métiers « obligés » de fonctionner ensemble, l’un étant indispensable à l’autre, ET RECIPROQUEMENT. C’est ce qu’on appelle une symbiose, là où les journalistes hurlent trop souvent, à tort évidemment, que les attachés de presse sont des parasites.
    Comme Serlach l’a judicieusement signalé, il y a aussi des incapables et des idiots chez les journalistes. On n’en fera pas pour autant des généralités, par pitié, j’aimerais ne pas me tromper en pensant que le débat peut s’élever un peu plus haut que ça par ici.
    Alors oui il y a des attachés de presse qui font mal leur métier, ou qui n’y ont rien compris, ou qui se débrouillent mal. Mais la grande majorité des personnes qui exercent cette fonction le font par amour pour la musique, parce qu’ils aiment à mettre en valeur le travail (l’art) des autres, parce qu’ils sont doués pour ça, parce qu’ils aiment le contact, le relationnel comme on dit. Ils ont enfin une capacité qui fait défaut à nombre de scribouillards, et c’est pour cela que j’ai finalement choisi de séjourner de « leur » côté du miroir : ils savent foutre leur ego en veilleuse, avaler les couleuvres et situations absurdes, non-gratifiantes voire humiliantes, que leur boulot comporte souvent, et le tout, sans moufter, car là n’est pas, pour eux, le propos.

  6. Avant de lire les autres commentaires, je tenais à dire que cet article était bien écrit dans son genre, mais qu’il avait le gros défaut de sa qualité (être marrant-macho-réac-réducteur) : il dit beaucoup de conneries.

    Surtout là : « le second effet de cette paupérisation, c’est donc la dévaluation de la promotion. Ils sont de plus en plus à exercer ce métier sans l’avoir véritablement appris, essayant de dompter des outils mis à leur portée sans pour autant connaître ou comprendre quoi que ce soit aux règles de la communication. »

    Le boulot des RP a forcément changé puisque le monde de la musique a changé. Ce boulot s’est démocratisé au même rythme que les outils de de création musicale et de communication web se sont démocratisé. Rien de plus normal. Ce n’est donc pas vraiment une « dévaluation » mais une « adaptation », un « ajustement » logique.

    Après pour ce qui est de savoir qui de la poule ou de l’oeuf… Mais, même si tout est lié, je pense pas qu’on puisse dire que ce soit l’évolution des méthodes de promo qui ruine la façon de faire de la musique, etc.

  7. C’est étonnant ce levé de boucliers ?
    Je veux dire tant de premier degré.
    Comment peut-on prendre au sérieux le côté provoc de l’article ?
    Penser une seule seconde que le mec a vraiment balancé son café sur la nana ?
    Pour moi c’est marrant parce que j’y vois de la fiction.
    Du style.
    Qui pardonne certaines bêtises énoncées.

  8. J’ai beaucoup réfléchi depuis hier soir et la seule réponse que je puisse t’apporter, Lara, c’est qu’on peut parfaitement ne pas être d’accord sur le fond de l’article et pourtant en reconnaitre le talent d’écriture et de point de vue. Jack Facial a écrit un premier jet (facile) sur un sujet « brulant », je crois qu’il se trompe sur 60% de ce qu’il écrit mais je persiste à croire que c’est un bon texte.

  9. tu réponds à autre chose que ce que je soulevais, Bester… oui la forme est louable, mais pourquoi botter en touche sur le fond ?

  10. Bah faut dire que je n’ai jamais rencontré une attaché de presse qui n’était pas trop belle, et que je n’ai jamais rencontré un journaliste ou un blogger qui n’était pas célibataire. A mon avis, on est pas dans un problème de promotion de la musique, mais bien dans un problème de rapport hommes/femmes, celles-ci étant instrumentalisées pour nous faire écrire des bons articles sur des groupes chiants. Mais comment dire non à une charmante RP ??? En fait les problèmes fondamentaux qui sont à l’origine de cet article sont très justement décrits dans « Extension du domaine de la lutte » de Houellebecq. Une fois de plus c’est un problème de sexe et non de musique. (Oui c’est ironique pour les trolls à qui il faut tout expliquer).
    Sinon bien cool ce billet 😉

  11. « comment dire non à une charmante RP ???  »
    Ben en ayant un peu d’éthique, c’est très facile à faire !!!

  12. « Pourquoi botter en touche sur le fond ? »
    Mais je t’ai répondu chère Lara, je ne suis pas d’accord avec le fond, mais je peux comprendre qu’on pense cela, « vu de l’extérieur ». Et puis merde à la fin, ce n’est pas moi qui ai écrit l’article:)

  13. J’adore cet article, j’adore ces commentaires. Un bon vieux débat plein de vérité et de mauvaise foi qui ne mène à rien, comme souvent. Finalement je devrais lire Gonzaï plus souvent tiens. 🙂

  14. Ce qui me foutait dans l’expectative dès hier déjà, c’était le fait que les gens prenaient ça pour argent comptant d’un point de vue narratif et n’y décelait pas le côté fictionnel.
    Et même, si c’était pas fictionnel…
    1- Comme l’ont dit déjà pas mal de gens, cet article est bien écrit. Le précédent de Jack Facial (avec les Pierces) l’était tout autant.
    2- Il prend position, vraiment. Qu’on le veuille ou non, qu’on soit d’accord ou pas, on ne voit pas ça si fréquemment dans les colonnes de notre belle presse française- qu’elle-est belle.
    3- En guise d’ouverture, je dirais que la fiction permet d’accomplir des missions que le journalisme classique ne peut pas assurer.
    Et pour faire mon pseudo-intelligent et appuyer ce dernier propos, je cite le Dr Thompson, créateur du gonzo journalisme (gonzo, ça ressemblerait pas à Gonzaï par hasard? ):
    « la fiction est une passerelle vers la vérité, que le journalisme ne peut pas atteindre ».

    Merci à tous pour vos commentaires, et vive le débat, et la démocratie participative et les Coasters.
    FRA-TER-NI-TE!

  15. …mais non, mais c’est une blague, forcément ! Un peu de seconde degré voyons…
    Il y’a quand même des passages fantastiques. Mon top 3 :

    1.  » Vous trouvez les blogs fades ? Lisez les communiqués de presse !  » (c’est vrai ça : depuis quand demande-t-on aux journalistes de penser par eux même et d’accoucher une idée personnelle ?)

    2. « Ils sont de plus en plus à exercer ce métier sans l’avoir véritablement appris, essayant de dompter des outils mis à leur portée sans pour autant connaître ou comprendre quoi que ce soit aux règles de la communication. » (mis à part I&E créée en 1962 en France, le métier de RP est apparu au début des 80’s. Mais en 1955, notre ami Jack était certainement très au fait des techniques de communication « modernes » qui n’ont pas bougé d’un iota depuis)

    3.  » Elle avait une tête assez désagréable mais un corps tout en rondeur que je la léchais du regard tandis qu’elle remplissait mon gobelet, penchée en avant. » (l’homme descend du singe ou du porc ?)

    PS : je suis bloggeuur et consultant (terme beaucoup plus classe) dans une agence de relations publiques

  16. « Comment peut-on prendre au sérieux le côté provoc de l’article ? »

    Sans doute parce que le « type » décrit ici correspond à une réalité que les gens qui réagissent ont malheureusement dû croiser trop souvent : le chroniqueur suffisant, sûr de son talent, qui croit faire du Céline en utilisant des métaphores à base de fluides corporels, et s’imagine rebelle alors qu’il est désespérément réac (imaginaire sexuel binaire, la maman et la putain, dont il n’a pas conscience). Ce qui n’est pas sans poser problème du point de vue de son éthique professionnelle, puisque, ainsi que le signale Benjamin F, il ne sait pas résister à «une charmante RP», dans l’hypothèse – hautement improbable – où elle accepterait de lui tailler une pipe.

    Comme tableau, c’est assez houellebecquien en effet, à ceci près que Houellebecq est un vrai styliste. (Alors qu’ici certes il y a du style ; malheureusement, piqué chez d’autres et sérieusement éventé. C’est quand même un peu emmerdant.)

    Cliché pour cliché, un conseil à l’auteur, réel ou fictionné, du papier : une bonne psychanalyse, et une grosse réorientation professionnelle. Les photographes mecs sont souvent assez machos, mais ils sont très doués pour jouer au mec sympa, et ils ne passent pas leur temps à dire « salope » pour se sentir exister. Du coup, ils baisent, eux.

  17. En fait ici tout est cliché: Le journaliste moche et frustré qui se veut se baiser l’attachée de presse bonasse , qui n’a d’ailleurs que son physique comme outil de travail : On en revient toujours aux mêmes débats.Rien de surprenant finalement…
    Si l’attachée de presse d’aujourd’hui n’est pas celle formée à bonne école, qu’ en est-il du journaliste qui ne sait plus écrire un article sans fautes d’orthographes , ou qui arrive à une interview sans l’avoir préparée ou même écouté l’album et qui vient après parler professionnalisme ?
    Que fait-on alors lorsqu’on est un attaché de presse « masculin » ( et oui cela existe) confronté à une journaliste ?

    On parle de musique et de journalisme , mais Jack Facial a choisi ce métier pour ses valeurs, ou parce qu’il pensait que cela allait lui donner un pouvoir sur des filles qu’il n’aurait pas eu les couilles d’accoster dans un autre contexte ?
    Heureusement qu’il reste de bons journalistes et de bons attaché(e)s de presse qui font ça -comme le dit si bien Lara – pour l’amour de la musique et non uniquement pour le cul.

  18. @Lara
    Tu remarqueras que j’ai prévu de chroniquer le Sébastien Schuller sans même savoir si tu étais charmante ; si c’est pas une preuve d’étique ça.

    De toute façon en ce moment je mets des mauvaises notes à tous les disques quelques soient les RP. (Bon ok sauf si c’est Waaa).

    Conclusion de cet article : les dindes ne sont là que pour leur physique, les bloggers se prennent toujours pour des journalistes alors qu’ils ne savent pas écrire sans faire de fautes, les gens sur Internet sont soit dans le cliché soit dans le sarcasme, les mecs pensent toujours avec leur bite, les filles pensent toujours que les mecs ne pensent qu’avec leur bite. Bref c’est un Fail général et on ferait mieux de tout plaquer et de se retrouver pour boire des bières (ce qu’on va faire ce soir d’ailleurs, lol)

  19. Pauvre Jack, quel dur métier que le tien…Recevoir des disques, les écouter ou pas, recevoir des mails, les lire ou pas, des invitations à des concerts, y aller ou pas…Ton quotidien se résume à une série de dilemmes, à prendre des décisions graves lourdes de conséquences! Peu de gens, aimeraient se retrouver dans ta position: trop de pression!
    Se coltiner la compagnie de jolies demoiselles, le temps d’un concert!! On a pas idée d’imposer cela à un être humain! Je te plains et surtout je m’en veux! Comment ai-je pu imposer ça à tous ces pauvres journalistes? Jamais je ne m’étais rendu compte du calvaire que j’infligeais quotidiennement à ces hommes et ces femmes dont la seule motivation est l’amour de la musique, comme chacun sait… Et nous pauvres médiateurs sans talent, nous les harcelons ! Grâce à Dieu, vous pouvez vous permettre de nous remettre en place de temps à autre, l’attachée de presse exutoire, vous connaissez bien? Souvent, nous vous permettons de déverser votre souffrance sur nous, c’est la moindre des choses que nous puissions faire pour compenser la torture que l’on vous fait subir. Heureusement, vous pouvez aussi vous permettre un silence méprisant avec les gens de notre espèce. Maigre consolation, il est vrai. Car dès le lendemain, le harcèlement reprend de plus belle…. L’attachée de presse est décidément une créature obscène, vous avez beau vous défendre, repousser ses assauts jour après jour, rien n’y fait! Le succube est patient, tapi dans l’ombre,attendant le bon moment pour repartir à l’attaque. C’en est trop! Je vais sérieusement réfléchir à ma reconversion et aller de ce pas confesser mes pêchés.! Le chemin de la rédemption sera long…Puissiez-vous nous pardonner un jour et retrouver la sérénité, loin des tentations et de la médiocrité qui vous entourent. Mea Culpa!

  20. Judith, ta réponse est foutrement bien tournée mais j’ai quand même un truc à rappeler, à la décharge (désolée, pas pu m’empêcher) de Jack : il n’est pas payé pour écrire ce qu’il écrit (et que le premier qui pense « heureusement » reçoive un sourire en passant). Sérieusement, je prendrais vraiment mal tout ceci si ça venait d’un journaliste qui tire ses revenus de cette activité. Mais là, on ne peut pas douter du fait que ses motivations à écrire/aller en concert/écouter des disques/dégainer son flingue/etc. soient… gratuites. Faut quand même lui accorder ça ! 🙂

  21. Outre les propos misogynes, le sujet est d’une telle évidence qu’il en devient simpliste, on en a vu d ‘autres mon gars (la blonde qui suce gratuit, prête à se faire peloter pour une double page, qui occasionnellement assouvit son côté groupie en se tapant son artiste).
    par contre, je me demande ce qui se passerait si un ou AP osait un jour ouvrir sa gueule sur les parasites qui tentent en vain de se faire une place au sein de la très (sur)estimée profession de journaliste. A mon avis ça devrait balancer sévère car au final qui de toute cette joyeuse bande de pôet-pôet gratte papier peut se targuer d’avoir appris le métier de journaliste ? pas beaucoup, hein? Et toi jack l’éventreur,es-tu au moins digne du sobriquet de journaliste dont tu t’affubles? Ou es-tu un pauvre musicien frustré qui n’a jamais réussi à arriver à la cheville des artistes sur lesquels tu tires à boulet rouge et qui n’est jamais parvenu à mettre dans son lit une AP (elle t’aurait sans doute donné l’impression que tu étais une putain de rock star).

    C’est pas le tout mais j’ai quelques affaires chaudes à régler
    emmanuelle

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