Alors que le monde est au ralenti à cause du nouveau coronavirus, une autre maladie semble toucher nos chers concitoyens, particulièrement certains artistes néophytes et opportunistes : « le-rap-du-dimanche-virus ». Jusqu’ici, les symptômes observés sont la disparition totale du sentiment de honte, ainsi qu’une déconsidération complète de cet art…

Les jours passent et se ressemblent : le temps est beau, le ciel est clair, et nous sommes là, impuissants comme ce vieux Monsieur de la pub, rouge de jalousie face à sa Fiat 500X ; un véhicule visiblement aussi accro que lui à ces petites pilules bleues.

Dans ce contexte, Internet rythme et impose, plus que jamais (ou toujours), ce que l’on pense, regarde et écoute. Comme à chaque fois, il y a du très bon, du bon, du moins bon et du dégueulasse. Sans rentrer dans la nébuleuse infinie des fake news, sujet dont je me saisirai en temps et en heure, en rappelant rapidement la brillante et ludique ouverture virtuelle des musées et autres lieux culturels, qui, je l’espère, poussera les plus flemmards à se « culturer », concentrons-nous aujourd’hui sur ce qui rentre dans nos oreilles.

Commençons avec les choses positives. Comme vous, comme toi, comme moi, nos artistes « chéris » s’adaptent aux consignes de confinement du mieux qu’ils peuvent. Pour eux, pour les sportifs, les comédiens, les danseurs, et plus généralement, toutes personnes exerçant des métiers où le contact est roi, cet enfermement déclenche de grosses conséquences. Pour autant, leurs activités ne cessent pas, et par bienveillance, ou simplement, nécessité de créer, nombreux sont ceux à proposer des contenus en ligne, digne de ce nom.

Je pourrais vous citer, à moindre mesure, les séries En confinement avec, et Track of confinement des Inrocks – comme quoi, quand on se s’intéresse pas qu’à soi, il se passe quelque chose finalement… –, les Sessions Maison de Jack, ou, dans un autre registre, tous ces DJ-sets sauvages que les acteurs du monde de la musique électronique publient, souvent, sans limites de temps : un jeu du « qui aura le plus long » auquel se sont déjà prêté, pour l’exemple, Manu le Malin et Laurent Garnier. Mais je m’égare. Retour au rap.

Ces derniers jours, un torrent incessant de « rappeurs » bas de gamme a infecté YouTube : ce n’est pas moi qui le dis, mais mes « recommandations ». Difficile d’en tirer du bon, alors qu’en parallèle, l’une des références du rap en France, Jean Morel de Radio Nova, se démène quotidiennement pour animer ses Grünt Confinement, un prolongement (de circonstance) de son émission dominicale phare du même nom. L’entreprise devient encore plus dure, quand, pour nourrir son format, le journaliste diffuse des extraits de sessions freestyles, elles aussi labellisées Grünt # – enregistré depuis la France, où ailleurs dans le monde. Histoire de mettre en son ces dernières lignes, et comme Jean en parlait dans un de ces récents lives, la Grünt #24 devrait parfaitement faire l’affaire – “S/O” Makala, comme dirait Freeze corleone.

Bon, j’en arrive maintenant au moment qui pique. Même si le rap est devenu accessible à tous, ce qui est une excellente chose pour pleins de raisons que vous avez sans doute tous en tête : N’EST PAS EMCEE QUI VEUT !

La tendance pourrait vous laisser croire le contraire, mais cet art, impose à ceux qui y sont sensibles certains devoirs. Déjà, celui de savoir ce qu’est une “mesure” : il ne suffit pas de déblatérer des mots, au hasard, en espérant fébrilement que ces derniers se collent comme par magie à l’instru – ça n’arrive jamais, ou TRÈS rarement. Ces mêmes mots, comme pour la poésie, doivent être régis selon des structures de rimes ; plates, croisées, embrassées, mêlées… À noter, les rimes en “é”, comme je viens de le réaliser, sont démodées, déconsidérées, et bien trop simples à poser. Le flow, élément central du morceau, doit être pluriel, évolutif, et, “au grand jamaiscomme le chante Isha, monotone. Plus personne n’a envie de se coltiner ce “flow mitraillette” daté ! Aussi, il n’y pas d’excuse, pas même celle de “la prod’ claquée”, l’équivalent de la “rupture du ligament croisé”, chère à tous ces footballeurs qui, selon eux, “auraient pu devenir pro”. Enfin, le propos. Je ne vais pas écrire pour vous, mais, comme dirait le Chroniqueur Sale (un beatmaker avec une chaîne YouTube) : “Arrêtez de faire les caille-ra, ça fait pas plaisir à vos mamans !

6 commentaires

  1. C’est catastrophique cet article. Et les « ouin-ouin-lis pas si t’aime pas » juste pubère prêt à ok boomer, allez niquez vos mères sur la canebière.

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