Parier est une activité risquée. Que ce soit sur le jeu de votre adversaire ou sur la musique de demain, les chances de prendre une mauvaise décision (ou de dire une énorme connerie) sont immenses. Dans le cas des accros au jeu, il y a des docteurs pour soigner cela. Dans le cas de la critique rock, plus grand monde ne s’y risque. Il faut dire qu’il est devenu de bon ton de citer en permanence les bons mots de certains grands noms au sujet de The Cure (qui ne dureraient que le temps d’un album) ou du punk (une musique de débiles). La postérité peut s’avérer cruelle.

Miles Kane, on le connaît depuis déjà un certain temps. Depuis ses premiers pas au sein des Littles Flames. Puis on l’a vu se faire plaisir avec les Rascals, et s’épanouir avec Last Shadow Puppets. Aurions-nous pour autant misé sur lui ? Non. Beau gosse trop timide et pas assez grande gueule pour entretenir le mythe de sa personne, et de toute évidence trop british dans tout ce que cela a de plus cliché (dans le look et dans le son), pour sortir de la mêlée. Mais tu sais ce qu’on dit… Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. 2011 et la sortie de son premier album solo sont l’occasion de réviser un jugement trop hâtif.

Le jeune Miles a tout juste 25 ans, et à peu près autant d’accords à sa guitare. Bon élève, il signe avec The Colour Of The Trap un album de fan boy. Tout ce que la pop et le punk comptent de plus anglais, se retrouve ici dans une joyeuse kermesse orchestrée par ses soins. On y croise donc les Jam, les Smiths… Tu les connais. Mais bien au-delà du pastiche, il y a dans ces chansons une vraie candeur. Vu son âge, c’est plutôt rassurant. Mais la classe qui s’en dégage, elle, est inexplicable. Certains en manqueront toute leur vie, d’autres l’insufflent dans chacune de leurs paroles. Miles Kane est de ceux-là.

Alors peut-être que l’on ne devrait pas. Que c’est trop tôt, qu’on devrait laisser à ces douze titres le temps de grandir (ou, à l’inverse, de perdre petit à petit leur saveur). Il n’empêche, on a tout de même envie de le dire : petit Miles deviendra grand, très grand. En attendant, ce premier pas en solitaire met l’auditeur au tapis, et lui remporte la mise.

Miles Kane // The Colour Of The Trap // Columbia (Sony)
http://www.myspace.com/mileskanemusic

7 commentaires

  1. C’est quoi cette promo à 2 balles ?
    Ce site comporte de plus en plus d’articles à l’avenant. Je réclame en échange de la pub, des sponsors !

  2. « Ce site comporte de plus en plus d’articles à l’avenant ».
    Oui, certes pourquoi pas… mais vous pouvez me donner des exemples plus concret? Parce que franchement, là je ris.

  3. Beau gosse ? Vraie candeur ? Classe ?
    C’est vrai que j’ai des doutes-là.
    Y’a de bonnes chansons dans son disques, au sens de réglo, agréablement entrainantes-fredonno-dodelinnables.
    Mais bon y’a aussi je trouve un côté « je reste scotché au planché des vaches » aussi. Je manque d’une vraie envergure, ETC. Mais bon, pnly time will tell hein.

    Sylvain
    http://www.parlhot.com

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