Mac DeMarco a fait son cinquième album tellement vite qu’il en a parfois oublié d’écrire des chansons. Malgré quelques rares envolées rappelant à quel point il peut être brillant, l’ennui est profond sur « Here Comes The Cowboy ».

Comme le dirait tout bon candidat à l’Eurovision : le plus compliqué c’est de durer. Et l’inexorable temps qui défile a peut-être fait oublier que Mac DeMarco tenait le haut de l’affiche depuis un bon gros septennat. Déjà presque aussi bien que Pavement. La liste des carrières ayant implosé en moins de temps que ça serait longue comme la mort alors autant saluer l’endurance du Canadien jusqu’à présent. Devenir le Jonathan Richman des années 2010 entre bouffonneries d’ado et songwriting hors pair n’était pas en soi une évidence. Il l’a réussi haut la main devenant le héros de l’indie-pop-slacker mondiale attendu depuis la conversion de Beck à la scientologie.

Un succès assez immédiat dès son « 2 » de 2012 (son bizarre premier album « Rock and Roll Night Club » ayant été réévalué a posteriori) qui en a fait l’idole des jeunes branleurs autant que la cible des gens qui prennent la musique beaucoup trop au sérieux. Ce deuxième album au groove démoniaque auquel répondait l’orfèvrerie soft-rock-pop de « Salad Days » (2014) pour ce qui constituera probablement l’âge d’or de ce grand amateur de tabac blond. Au milieu de performances scéniques messianiques autour du Monde qu’il finissait souvent à poil, un EP un peu bancal (« Another One » 2015) avait précédé « This Old Dog » (2017), quatrième album au ralenti plutôt rassurant où le rire se faisait plus jaune mais contenant encore son lot de productions raffinées.

La déception n’en est donc que plus grande au moment d’accueillir « Here Comes The Cowboy », cinquième disque bouclé en deux semaines dans le bordel de son home-studio jouxtant sa maison à Los Angeles. Et malheureusement, il faut bien dire que ça s’entend pour cette première sortie sur son propre label après avoir fait la fortune de Captured Tracks. De là à dire que c’est bâclé serait peut-être un peu expéditif, mais ça s’en rapproche.

Simple et funky

Il serait trop facile de parler d’embourgeoisement, de la baraque à L.A. et des cours de Pilate de sa petite amie historique. Il semblerait plutôt qu’il ne soit pas dans le meilleur des « mood » après avoir évoqué sans tabou ses problèmes d’anxiété et d’alcool. Le futur trentenaire est d’ailleurs assez lucide, reconnaissant être dans la phase « On l’entend partout, il n’est plus du tout cool à présent ». Le problème n’est pourtant pas là. Alors qu’il avait déjà considérablement ralenti le tempo sur son précédent album, il vire ici quasiment à la neurasthénie. Le minimalisme peut avoir du bon mais Mac en a carrément oublié d’écrire des chansons. Le type a l’air fatigué, à se demander presque s’il ne veut pas se saborder.

Ce fan absolu des Beatles est pourtant encore capable de douceurs comme les singles Nobody au drone gentillet et le particulièrement réussi On The Square au synthé déglingué (et leurs clips étranges). La formule du calmant fonctionne encore par endroits (Little Dogs March, Heart To Heart, la guitare de Preoccupied) avant de s’assoupir et ronfler (K, Skyless Moon) ou de tomber même dans du sous-DeMarco (Finally Alone, All Of Our Yesterdays). Et si le funk ferroviaire de Choo Choo a surtout le mérite de faire rire les enfants (histoire vraie), le natif d’Edmonton donne peut-être les clés d’un éventuel renouveau sur les plates-bandes de George Clinton et de Sly Stone. Le dernier titre Baby Bye Bye pourrait même en être le message codé entre « au revoir » pop, dialogues difficilement perceptibles et un final qui réveillerait la Family Stone de San Francisco époque « Stand » et « There’s A Riot Goin’ On ». Un virage funky qui ne serait pas forcément étonnant de la part du turbulent Mac qui flirtait déjà avec le sujet sur « 2 ». Ce serait surtout salutaire car, avec son talent, l’auteur de Ode To Viceroy ou de Passing Out Pieces est capable de bien mieux que ce « Cowboy » épuisé.

Mac DeMarco // Here Comes The Cowboy // Mac’s Record Label

6 commentaires

  1. en vadrouille/tour a la ‘campagne’ .. nombres excessifs du tsugi spiral tribe happy mondays…. en vente… comptabiliser 40 n°s au kiosque tabac La vendeuse croyait q’ct de la propa pour les heureuxpaïennes!

  2. mac demarco c’est le haut du panier mainstream d’artiste pseudo indé lambda ultra conformiste et pseudo cool ,sa musique glisse sur moi c »est de la soupe bolino ,je comprends pas le buzz et le succès de ce mec ,vu en concert il y a 5 ans je me suis fais chier de chez chier , c’est sans intérêt aucun

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