Dans ma terre natale qu’est Montpellier, il m’arrive de renier complètement la scène locale. Premièrement parce que j’ai toujours eu ce préjugé complètement con sur la musique de chez moi qui se limiterait à du « punk-rock hardcore » ou du « métal industriel ambiant ». Et deuxièmement parce que je ne mise aucun espoir sur une ville où les noms de groupes sont aussi horrifiants que les Palavas Surfers ou Salut Les Anges.

Mardi dernier, Civil Civic passait en concert au Secret Place – la « home of underground-rock », je cite-, avec en première partie le groupe Marvin dont j’ai entendu parler moultes fois mais ma paresse prenant toujours le dessus, je n’avais jamais tendu l’oreille pour me faire un avis. Les dires étaient souvent positifs d’après l’entourage, quelque chose comme « le batteur envoie sévère en concert, il est monstrueux, il faut que tu vois ça ». Très bien, je vais donc laisser une chance à un groupe Montpelliérain.

Je ne détaillerai pas chaque morceau joué ce soir-là, mais il est important d’insister sur le fait que ce groupe possède une sacré paire de couilles et de l’énergie en stock. Ce soir là, j’ai eu l’impression que les voix du Seigneur me pénétraient intérieurement, comme une révélation divine telle l’apparition de la Vierge Marie à Lourdes ou d’une Sainte-au-nom-trop-prude. En temps normal, je n’accepte pas vraiment la musique sans paroles, dite ‘instrumentale’, mais Marvin fait rapidement changer d’avis très rapidement et mieux que ça: il te convertit à sa religion.

Leurs concerts sont comme des aventures, des périples. C’est, dirons-nous, « une expérience à vivre », une ambiance pas comme les autres qui te laissent bouche-bée, abasourdi. Chaque musicien a sa propre histoire, son rôle défini, c’est ce qui fait la splendeur du groupe. C’est à se demander si le batteur n’est pas né avec des caisses entre les jambes tellement sa maîtrise de l’instrument est parfaite. D’ailleurs, est-il immortel ? Quel est son secret ? Il est inépuisable même avec dix litres de sueurs qui coulent sur son front.

Marvin-BarryLeur album « Hangover The Top » définissait Marvin comme un des meilleurs groupes français « electro-noisy-rock » de ces dernières années. Il est vrai que la scène française n’est pas au plus haut de sa forme mais il y a des exceptions comme avec la clique Pneu, Papier Tigre et Electric Electric, des groupes qui redonnent espoir à la musique de l’Hexagone, celle qui vient des tripes et du cœur, celle qui ne sent pas la frivolité à dix kilomètres mais souhaite nous servir autre chose que de la « soupe-pop ».

« Barry » est donc leur nouvel album, encore meilleur qu’« Hangover The Top ».  Avec des noms comme Un Chien En Hiver ou Giorgio, on ne s‘attend pas vraiment à recevoir une défonce monumentale. La bombe Marvin vous explose à la gueule sans prévenir, comme une centrale nucléaire ou un tsunami qui dévastent tout sur son passage. C’est urgent (Jey Ferson), brut (Sabbath), troublant à en devenir schizophrène (We Won’t Get Fooled Again Anymore). La musique du trio n’est sans doute pas facile à « apprivoiser », elle s’écoute en plusieurs fois, se ressent de différentes façons : énervé, détendu, angoissé, bref sous n’importe quel tempérament les neuf morceaux passent comme une lettre à la poste sans chercher à nous embrouiller, mais plutôt à nous emporter dans la vague Marvin.

 

Marvin // Barry // Africantape
http://marvin.bandcamp.com/

 

2 commentaires

  1. Cinquième fois que je vois MARVIN sur une scène de l’Est de la France et toujours autant de plaisir à découvrir les nouveaux morceaux live du dernier album. Une vraie tuerie. Quelques sonorités de « As Noisy As Possible » me font penser à un riff de « I think I’m Paranoid » de Garbage. Vous ne trouvez pas ?

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