La Sicilienne, exilée à Rome, traverse l’Europe de long en large pour propager sa vision syncrétique du punk.

La Sicilienne, exilée à Rome, traverse l’Europe de long en large pour propager sa vision syncrétique du punk.

En fait, Cristina, qui sévit donc sous le nom de Maria Violenza, est née à Palerme, en Sicile, et a été bercée par les histories de mafia, la fête des morts et la vie nocturne de la ville. Les gens vivent dehors, mais elle préfère s’enfermer dans des caves sombres et faire jaillir des bruits métalliques, des beats froids programmés sur machine qui forment un magma de son infernale. Sa plus grande qualité est celle de mélanger à la perfection les influences multiples avec lesquelles elle a grandi : grecque, romaine, gothique, byzantine, arabe, juive, espagnole, albanaise ou encore nord-africaine. L’influence arabe par exemple, très présente sur une chanson comme Amaneh, l’est un chouïa moins sur l’EP que sort le label suisse Kakakids en collaboration avec 1000 Balles.

Dans ses textes, elle raconte son existence, ses histoires et en un seul EP, on cerne presque toute sa vie : son pays natal et surtout la Sicile, ses galères, son quotidien, son rapport à la langue française. Sur Rap, elle chante : « Brut de décoffrage je ne sais pas qu’est-ce que ça veut dire ». Débitée avec son accent sicilien, la chanson est touchante, même si les mélodies synthétiques punk, elles beaucoup moins attendrissantes, rappellent subrepticement que la jeune femme est affiliée à la fameuse « Grande Triple Alliance Internationale de l’Est ».

En 2013, Maria Violenza est née, au moment où Capputtini ‘i lignu, groupe qu’elle formait avec Cheb Samir, a cessé de jouer. Depuis, elle écume seule toutes les salles françaises qui veulent bien d’elle (le Diamant d’Or à Strasbourg, la Station à Paris, etc.). Sans faiblir. Munie de son attirail (guitare, claviers, drum-machine) et de son plus bel accent, la jeune femme espère charmer l’Hexagone. Et il est grand temps de se remettre en question : pourquoi Maria Violenza n’est-elle pas plus connue en France ? Tout ce qu’elle fait se transforme en hymne entêtant un peu fourre-tout, mais hyper bien dosé (Moisissure). Un rappel poignant que la musique « punk » peut venir d’un éventail infini de formes et de saveurs.

L’album de Maria Violenza vient de sortir chez Kakakids Records.

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