C’est immense. 7 niveaux. 330 m2 par étage. C’est éphémère. Greenpeace viendra déloger le collectif XIII, installé depuis peu dans ce nouveau squat, dans quelques mois. C’est habité. D’une élégance discrète, raisonnée et posée, Marc Zeller s’y est installé avec ses amis pour créer et partager leurs plus belles créations musicales et picturales. Ici, pas de matelas dégueus trainants au sol. Pas de junkies rampants, agonisés par une seringue vissée à un avant-bras encore sanguinolent. Pas de chiens errants, pas de punks détruits par la vie. A bas les clichés honteux, les Arabes peuvent détester le couscous et le squatteur vivre décemment dans un espace régulé et créatif. Ici, je suis au XIII, le squat 2.0.

Participera à l’interview avec Marc Zeller : Thierry Théolier, fondateur du syndicat du hype qui, avant d’être une figure nocturne incontournable, reste un enfant de l’art contemporain et un squatteur d’espace immatériel : le web. Allez, un jour ou l’autre on s’est tous fait spammer la gueule par ThTh, notre barbu-dodu de compagnie.

Marc Zeller par David Arnoux

Marc, peux-tu rapidement te présenter et parler de ton parcours atypique du haut de tes vingts ans?

Marc Zeller :  Il me faudrait beaucoup de temps pour raconter mes vingts longues années, tu as trois heures ? («Non Marc, j’ai une vie moi. Suis pas un squateur branleur». Je rigole). Je m’appelle Marc Zeller – ce qui est un pseudonyme -, je suis né en banlieue, dans une cité à la con à Marne-la -Vallée. J’ai eu mon bac. J’ai enchainé par khâgnes, hypokhâgnes – sans faire la deuxième année. J’ai ensuite commencé la musique, puis en parallèle organisé des soirées à Paris.

Tu es un ex Jeudi Noir. Tu peux me présenter ce concept que tu as crée l’année dernière?

MZ : Ex ? Non, j’y suis toujours, à la Marquise (1). Mais cela n’a rien à voir avec mon travail au XIII. En gros, je donne un lieu à des étudiants pour leur année scolaire avec diverses manifestations artistiques… C’est de la réquisition citoyenne, prendre des bâtiments en état d’abandon manifeste appartenant soit à l’Etat, soit à des propriétaires privés à biens multiples qui ont oublié la plupart de leurs acquisitions. Ça nous fait débarquer à la Marquise par exemple, vide depuis 45 ans.

N’est-ce pas cette expérience de la Marquise qui t’a poussé à ouvrir ton propre lieu ?

MZ : Oui en effet. Ma première idée était d’aider le collectif XIII – dont certains membres étaient présents à la Marquise – à ouvrir un lieu qui lui soit propre. J’avais mes propres compétences accumulées depuis Jeudi Noir et une équipe tout aussi compétente avec moi. Mais réellement, ma principale motivation était d’ouvrir un lieu où la vision politique soit à son niveau minimum. Et a contrario, que l’espace soit occupé par la culture, l’art. Ici il y a 26 artistes recrutés uniquement sur leurs qualités intrinsèques.

J’allais y venir. Le message politico-coco qui hante les squats t’a-t-il dégoûté ?

MZ : Oui, clairement, mais ce qui me saoule surtout dans les autres squats, ce sont les guerres d’ego. L’objectif de ces gens n’est pas de loger, ni de créer, mais de devenir ministre. Et cela gangrène les collectifs. Je voulais à tout prix éviter ça : avoir une place à la mairie de Paris j’en ai rien à foutre, une place dans un ministère n’en parlons pas. J’ai donc voulu prendre l’air avec ce nouveau lieu tout en gardant Jeudi Noir qui me tient à cœur.

Artistiquement parlant, tu peux me présenter ce que l’on est en droit d’attendre au XIII ces prochaines semaines?

MZ : On retrouve ici des artistes-compositeurs, de simples musiciens comme moi, des sculpteurs, des plasticiens, des peintres, et des réalisateurs. Tu étais là pour l’inauguration ; et bien sache que tout ce qui a été présenté a été réalisé par des gens du XIII, au XIII, et qui vivent ici. Sans vouloir être comme le 59Rivoli (2) qui s’est totalement institutionnalisé, appartenant dorénavant à la mairie de Paris, on voudrait avoir une approche similaire et produire tout sur place, dans un lieu éphémère. Si la mairie de Paris proposait de nous racheter, jamais on ne l’accepterait.

Donc jamais de pétition et de chasse aux signatures ?

MZ : Non. On  n’ira jamais baisser notre froc à la mairie de Paris. On a déjà prévu notre futur dans différents lieux déjà repérés, et qui ouvriront bientôt. Toujours des lieux en état d’abandon manifeste et qui ne dérangent personne.

Marc Zeller par David Arnoux

Thierry, tu es résident ici. Je suppose que ça s’est fait tout naturellement avec Marc.

Thierry Théolier : Oui, Marc savait que j’avais besoin d’un local pour l’écriture mon prochain bouquin, c’est un ami et il m’a proposé de venir m’installer ici immédiatement. Et ce que j’aime avant tout dans ce processus, c’est qu’il est humain et non administratif. Au XIII, je n’ai pas eu besoin de déposer un dossier quelconque pour prétendre à y résider. Marc m’a invité directement à visiter les locaux puis à y poser mes valises sans devoir étaler la preuve de mon existence artistique.

MZ : Ni dossier, ni CV ne sont demandés. Juste des discussions d’humain à humain.

TH : A l’opposé de moi, Marc est un individu humble. Je l’ai rencontré à la Gare aux Gorilles (GAG) (3). Il fait parti du réseau de Pandemic Records et joue dans un très bon groupe que j’ai programmé à deux reprises, Bellers (4). J’apprends à connaître Marc au fil des mois et j’aime pouvoir trainer avec un mec de vingt ans qui m’apporte autant intellectuellement. Grâce à lui, j’ai compris la débilité de payer un loyer tous les mois et à quel point je me fais enculer sans capote ni vaseline. Par exemple.

As-tu peur de la médiatisation, encore quelque chose qui est vu d’un très mauvais œil dans les squats ?

MZ : On est au XXIème siècle. Avec Facebook et consorts, la vie privée n’existe plus. On s’en fout. Ca ne me dérange pas d’avoir mon image quelque part. Je sais qui je suis. Tant que l’on reste humble et que l’on ne développe pas un ego sur-dimensionné, il n’y a pas de problème. C’est un lieu qui n’est pas fait pour durer. A partir de là, aucun problème.

TH : La médiatisation est un faux problème. Il faut justement instrumentaliser le média pour faire passer son message. Je connais Marc, il est assez intègre pour ne pas se foutre des gens. Je suis arrivé dans les squats il y a peu de temps, à l’époque du Cercle Pan (5). J’ai senti un chavirement culturel à Paris avec entre autre le contexte bénéfique de l’art contemporain et le processus d’appropriation de propriété. L’aspect humain du nouveau squatteur est mis en avant. Ce n’est ni un propriétaire, ni un directeur de bar, ni un commissaire d’exposition. C’est un homme ouvert qui offre un espace de création. Et je crois qu’à Paris avec la GAG, le Cercle Pan, la Marquise et maintenant le collectif XIII, on est en train de trouver une nouvelle vague de gens qui pensent autrement le squat : ce ne sont ni des punks à chiens, ni des drogués, ni des artistes ratés. Ce sont des gens de convictions.

Crédit: David Arnoux

MZ : Il est clair que notre objectif primordial est de faire évoluer dans l’esprit des gens la notion de squat. Nous sommes des personnes pas forcément contre l’esprit de propriété. Mais pour nous, on n’a pas le droit de ne rien y faire. Béatrice Cottin, propriétaire de la Marquise, a aujourd’hui 88 ans et a laissé cet immeuble inoccupé pendant 45 ans. Je trouve ça inacceptable. Par contre, son immeuble, si un jour elle veut le récupérer, il sera nickel. On revendique juste le fait de créer dans un espace de vie. On ne modifie pas une société seul dans son coin, d’où la médiatisation que je souhaite d’ailleurs. On est certes des nomades, mais pas des marginaux. On ne change rien en se droguant, en étant violent. Ici, il n’y a rien de tout ça. Les gens ont souvent des boulots à la con à côté pour se démerder. Mais en tout cas, ils veulent créer et partager les oeuvres dans le plus grand des respects.

Thierry, n’est-ce pas là une preuve manifeste de la force vive de notre génération – vingtenaire – comparée à la génération du dessus qui se branle au Point Éphémère devant Adam Kesher en pleurant le grunge ? Je sais, c’est un conflit éternel mais c’est bel et bien un gamin de vingt ans qui tente de faire bouger les choses.

TH : Pour moi, les trentenaires que tu décris ce sont les hypeux. Ils sont des suiveurs. Ils manquent de courage, d’ambition. Moi j’ai 41 ans. Et je suis heureux d’être au contact d’un mec de 20 ans qui agit.

MZ : Je pense que les trentenaires ont toujours vécu dans un monde ultra manichéen. Les gentils impérialistes de notre côté, de l’autre les vilains communistes. Il était aisé de se repérer : ne pas voter à gauche, accéder à la propriété et au CDI. Les chemins étaient tracés. Nous, on est arrivé dans une société sans repère où tout s’est pété la gueule. Alors soit on se branle et on dégénère complètement comme beaucoup de jeunes que l’on voit en soirée, des gens sans projet et paumés. Soit on crée quelque chose de nouveau. Le monde de nos parents s’est pété la gueule. A nous d’en créer un nouveau. Mais nous sommes des pionniers, comme Thierry avec le Syndicat du hype. J’espère que beaucoup suivront.

On parle depuis le début de changer les esprits, la vision du squat. Pour vous, le squat est avant tout un endroit réglementé et rigoureusement encadré ?

MZ : Exactement. Je ne suis pas d’accord avec l’esprit du squat «open». Ici, les 4 niveaux supérieurs sont habités. Lors des événements, les seuls espaces ouverts sont la cave, le rez de chaussée et le premier niveau. Les concerts se passent dans la cave pour ne faire chier personne. Il y a des coins fumeurs et non fumeurs. Voilà, ce n’est pas compliqué, il y a des règles à respecter.

TH : Mais oui, cassons les clichés du squat !

MZ : Des règles, des horaires, des prix. Tu es obligé d’avoir une structure saine pour travailler sereinement. Et ceux qui ne sont pas d’accord, je les invite à ouvrir leur propre lieu et établir leurs propres règles.

TH : Il ne faut pas confondre activisme et laxisme. Eux, ce sont des activistes rigoureux, comme à la GAG. Sinon c’est de la branlette. Nous avons besoin d’un turnover à Paris. Avant il y avait la Flèche d’Or, maintenant il y a la GAG, qui, à la différence de Marc, veut s’installer et se pérenniser. Mais il me semble que ce soit eux les premiers à avoir montré qu’un squat, ce n’est pas n’importe quoi : la présence de videurs, des horaires fixes…

J’aimerais revenir sur la future programmation : sera-t-elle aussi accessible que ton lieu ?

MZ : Notre but est de produire la meilleure came. Les gens se font chier à se déplacer, parfois ils vont payer une entrée – jamais plus de 5 euros. On leur doit de la qualité. Je n’irai jamais dans l’élitisme et la programmation obscure et stupide, c’est une certitude. Nous allons organiser prochainement des concerts avec des têtes d’affiches.  On révèlera la programmation au dernier moment pour ne pas être envahi de gens et laisser à tout le monde la chance de pouvoir venir.

TH : Pour moi, le squat est une oeuvre d’art en soi, on rentre dans une œuvre sociale. Après, moi ce que j’aimerais ici, à côté des gros noms musicaux qui s’annoncent, ce serait retrouver le meilleur de l’art contemporain. Je serai comblé lorsque l’on retrouvera du Palais de Tokyo dans les squats. Et c’est une ambition qui me semble raisonnable.

MZ : Je suis également dans cette démarche avec XIII. On mise beaucoup sur nos artistes.

Crédits: David Arnoux

Comment s’organise le collectif XIII justement, une hiérarchie bien stricte ?

MZ : Non, absolument pas. C’est primordial pour nous, il n’y a pas de hiérarchie établie, ni de votes. Le désavantage ce sont les réunions hyper longues qui peuvent durer 4 heures. Mais l’énorme avantage c’est qu’au lieu de s’exprimer en «voix je lève la main», on s’explique à voix haute : je participe et j’argumente. N’est prise une décision que lorsque tout le monde est d’accord. Pas de camps, pas de rancoeurs. Et une chose que je veux rajouter dans notre organisation : tout l’argent gagné va directement et uniquement aux artistes. C’est un principe fort au XIII.

J’ai passé dernièrement une semaine à Berlin, j’y ai vu des squats ancrés depuis des années, très bien ficelés et d’une richesse culturelle formidable. Un véritable modèle berlinois pour le squatteur parisien que tu es ?

MZ : A Berlin, c’est la guerre des tranchés entre squatteurs. A partir de la chute du mur, les squats se sont établis. Et aujourd’hui, aucun nouveau lieu ne s’est ouvert. Dès que tu tentes d’ouvrir un squat nouveau à Berlin, tu te fais jeter direct. L’ensemble des organismes et lieux à Berlin ont donc près de 20 ans. C’est un esprit complètement différent. Ils savent très bien qu’il ne bougeront pas. Des squats casaniers.

Et pour toi, à l’inverse, c’est l’aspect éphémère de tes lieux qui te permet de créer ?

MZ : C’est ce qui crée notre dynamisme. Car demain, on peut être dehors. Et quand on est dans cette condition de précarité extrême, on est obligé de travailler à 100% et de produire de la qualité.

Thierry revient d’un appel de son vétérinaire. Un chat castré, c’est moche. Pauvre Thao.

TH : Tristan Ranx m’a appelé hier et m’a dit : «Berlin est une ville morte et enlisée».

MZ : C’est la guerre. Il n’y a rien de neuf. Et au bout d’un moment, par l’usure, les squats fermeront d’eux même. Le phénomène bobo est déjà en marche et va s’intensifier dans les années à venir. On a accueilli des Berlinois dans le cadre du festival intersquat, ils me disent tous que la gentrification est partout. Le prix du mètre carré augmente grâce au squat et à son attractivité artistique. 20 ans plus tard, les trentenaires ont cinquante ans et ne veulent plus toutes ces fêtes en bas de chez eux. Berlin, dans 10-15 ans, c’est mort. Pour l’instant c’est largement au dessus de nous mais leur âge d’or est bien derrière eux.

Photos pour Gonzaï: David Arnoux

Et pour finir la communication : un nouveau lieu va bientôt ouvrir, sous le contrôle du collectif XIII, et y accueillera la prochaine NIMP, soirée de Thierry Théolier. Et Bellers sera prochainement en studio pour la sortie de leur single au mois de novembre. Ils le valent bien.

(1)  Squat, place des Vosges, accueillant Jeudi Noir. http://www.jeudi-noir.org/.
(2)  Squat légal rue de Rivoli. http://www.59rivoli.org/
(3)  Squat, à Corentin Cariou. http://www.myspace.com/lagareauxgorille
(4)  http://www.myspace.com/thebellers
(5)  Autre collectif parisien, ex résident d’un squat. http://panblog.typepad.com/

27 commentaires

  1. Moi ca me sidere ces mecs de 20 ans qui ont deja une vision artistique et l’aplomb qui va avec (commentaire du mec de 30 ans qui, au-dela de ca, trouve ca bien cool et ira voir sur place)

  2. L’intérêt de payer un loyer, c’est justement, de ne pas vivre dans le stress total de pouvoir se faire virer tous les jours. Voila, pour ceux qui n’auraient toujours pas compris …

  3. Comme je l’ai expliqué à ThTH, l’intérêt d’une certaine forme de précarité est d’être dans une obligation de création et de travail perpétuelle pour survivre et continuer à exister.
    Ce qui permet de produire en permanence et d’aller toujours chercher la qualité.
    Rien de pire que la stagnation.

  4. Bonsoir.

    Je tiens à exprimer un point de vue assez éloigné de celui de ce jeune Zeller, ThTH nous ayant assimilé un peu vite à ce type d’endroits. Précision : par « idéologie », nous n’avons toujours cherché à squatter des lieux appartenant exclusivement à l’Etat, considérant qu’on ne peut revenir en 2010, sur la propriété privée, ceci étant un rêve périmé d’autres siècles, 19è, peut-être 18ème, un peu 20ème, mais enfin, comment peut-on considérer qu’un bien qui appartienne à une personne lui donne des obligations telles que d’occuper les lieux qu’il possède. Si mon voisin ne se sert pas de sa moto rutilante, je ne me sentirais pas de lui taxer au prétexte qu’il ne s’en sert pas. Et bien sur un plan strictement théorique, c’est exactement la même chose.
    Enfin, la remarque précisant que la bonne nouveauté est d’avoir des horaires stricts et des videurs dans les squats me fait penser à ce glissement des gars de la gare aux gorilles qui ne mettent pas au service du public des lieux lui appartenant en se contentant d’administrer ledit lieu mais privatisent un espace public. A ce titre, ils ne valent pas mieux que n’importe quel vautour chinois ou de l’ancienne URSS transformant les propriétés d’Etat en leurs, se les appropriant, construisant ainsi des fortunes.
    Videurs + entrée payante + bar – mais là je ne connais pas le XIII et n’y ai jamais foutu les pieds, ce qui risque de se poursuivre s’ils ont cette politique d’employer des physionomistes à l’entrée, je ne vois pas la différence avec les lieux mainstream – d’ailleurs, ils ne tarderont pas à l’être et déclament ouvertement que la médiatisation est une nécéssité. Je conteste absolument ce point. Les soirées du Cercle Pan! étaient pleines à craquer par le bouche-à-oreille, la presse n’amenant plus tard que des connards de suivistes qui sont là parce que c’est the place to be, c’est naze, les médias eux-mêmes sont suivistes.

    Enfin l’avis que porte du bas de ses vingt années le jeune Zeller sur les drogués est un propos réac’ de base – en temps qu’ancien toxico ayant de la sympathie pour les brisés par la vie, parce que trop fragiles, pas armés, les squats jouaient un rôle de soupape. Je suppose que, si un mineur en fuite leur demande l’asile, il se fera foutre dehors à grands coups de pied dans le cul au prétexte qu’ici, on fait de l’art, on n’est pas là pour aider les cas soc’.

    Le but est donc clair : ouvrir des squats hype.
    Bah fuck.

    Je ne me sens pas du tout un ancêtre des squats bristrotiers qui mettent des vigiles aux portes, sachant que, sans vigile, le public qui a conscience d’être dans un squat de manière générale aide bien au nettoyage si besoin est d’un ou deux casse-couilles, responsabilisé qu’il est, le public, tout-à-fait capable d’assumer en parfaite autonomie.

    Arrêtez de prendre les gens, vos visiteurs, le public pour des crétins. Respectez les puisqu’ils font tourner votre boutique. mais gardez-vous des videurs et autre saloperies de la société marchande contemporaine hantée par la peur de l’Autre.

    Je prépare un long texte qui reprendra à la fois les déboires du Cercle Pan! de son lâchage par la mairie à son actualité présente, le tout dans un silence médiatique assourdissant, pour le coup, après que lesdits médias se soient emparés de l’ovni qu’était le Cercle Pan! en croissance.

    Contrairement à ce qu’affirme Zeller, un couple et deux enfants dans la dèche ne sont pas en mesure de s’offrir deux places à cinq euros et de s’offrir ensuite de quoi boire pour la soirée, sans compter que le même Zeller le dit bien, ainsi que le journaliste : ici, pas de drogues ni de déviants, on est bien entre enfants de classe moyenne, pas d’extrémistes de la vie brisée ne sera toléré.

    Savez-vous, jeune Zeller, que la drogue, on n’a pas toujours le choix, on a chacun une appétence, une envie pour les produits tout-à-fait différentes selon les individus. Les drogués sont des gens bien, jeune écervelé, il y a même parmi eux des chirurgiens, des pilotes de ligne, des traders qui se mettent minable et pourtant, dans la vie, ils ne losent pas. Et oui. C’est étonnant mais c’est comme ça. Aussi je recommande à Zeller la lecture de quelques ouvrages qui lui ouvriront les yeux sur la place fondamentale que peuvent occuper des drogues, notamment dans un processus de création.

    Tu connais Michaux, Zeller ?
    Tu connais : Roman avec cocaïne ?
    La littérature à ce sujet est intarissable, je te recommande de lire, lire et lire afin de te garder d’avis péremptoires forcément pas appuyés sur des expériences de vie, il y a quatre ans, tu devais être en première et ta vie d’adulte se résume à deux, trois ans, ce qui me paraît très jeune pour pouvoir se permettre d’être aussi définitif sur un tel sujet.

    Je suis en revanche absolument en symbiose avec votre manière de voir les choses au niveau politique, moins on en fait, de la politique gnangan à manifestations et calicots, plus la crédibilité du squat en matière artistique est bonne.

    Vous n’aviez sûrement pas besoin de mon avis mais je vous le donne quand même. Les vigiles me font horreur car ils me font souvent tricard. Or être tricard dans un squat quand on a trente-trois ans, c’est une humilitation qui donne envie de revenir coller une bastos entre les yeux dudit Vigile vigilant et zélé. Vous n’êtes pas assez nombreux, puissants et organisés pour avoir besoin de ce genre de saloperies qui vous rapprochent de la voie commerciale et de la privatisation d’un espace et alors, vous n’êtes plus que des marchands de tapis, enfin de bière low cost à l’achat, et je ne connais pas vos prix de vente, mais vous êtes quoi, alors, une sous-boîte de nuit ? Un sous-palet de TOkyo et ses gars à Talkie-Walkie ? Bien que Zeller s’en défende, c’est le meilleur moyen d’avoir un jour un poste à la mairie à qui vous aurez montré que vous, les drogués, ils se faisaient vider. Oui, vous les convaincrez, ce qui ne fut pas notre cas car organiser un évènement amenant 400 personnes sans vigile est une anomalie, quelque chose que ne peut pas comprendre un employé de mairie, un fonctionnaire.

    Nous sommes, nous, à la recherche d’un lieu appartenant à l’Etat – à part à l’Armée – pour y pratiquer un squat d’un autre genre que celui, scélérat et bien de son époque, de la Gare aux Gorilles à laquelle j’aimerais bien que nous ne soyons plus associés, les retours sur les oirées que j’ai par de multiples bouches étant très mauvais, oui, ils ont des videurs, et ça ne plait pas, oui, ils foutent les gens dehors pis que dans les bars légaux, et servent une bière sans bulle à 2€ les 12 cl, on est là dans le comble d’un comble.

    Longue vie au Squat XIII, pour peu qu’il ne cède pas aux sirènes du pognon et de la peur et son corolaire, la sécurité, la sécurité à tous prix.

    Amicalament,

    Diebler, sa parole de toxico, pour le Cercle Pan!

  5. Salut Diebler,

    J’ai un grand respect pour le cercle Pan! même si je suis pas de cette génération de j’ai pas connu ce collectif avec un lieu.

    A propos des vigiles, on parle dans l’interview, de la GAG, OXIII « les vigiles » c’est deux habitants (donc pas souvent les même) qui ont la mission de faire en sorte que les gens foutent pas la merde dans la rue et disent bonjour et bonne soirée, c’est pas grand chose mais être cordial c’est important.
    « Les Videurs » chez nous, remettent aussi en état la rue après la soirée (bouteilles mégots etc…).
    L’idée d’un physio est juste improbable, si tu t’es cassé le cul a venir nous voir et que tu tiens sur tes deux pattes ça me semble possible de rentrer.

    Après on a une politique tacite c’est « pas de vip » parce qu’on veux pas de hype bouzeuse on leurs laisse batifoller dans les club tenus par la Clique…

    Désolé Beigbeder on te laisse aller boire des cocktails trop cher au montana ou autre.

    Concernant la drogue, je suis pour la responsabilité individuelle chacun fait ce qu’il veux chez lui, mais quand on vient chez nous on respecte notre politique. Je ne juge pas les gens qui se droguent (qui suis-je pour le faire ? tu as bien raison) je demande simplement de ne pas le faire chez nous.

    Concernant les prix, en lançant Pandemic je voulais crée des évènements où on mec peut s’amuser en dépensant moins de 10€, le mec qui vient OXIII : paye 5€ son entrée (au maximum), voit des expositions, assiste a au moins 3 concerts, peut prendre deux bières en fumant sa clope (4€), discuter avec ses potes, refaire le monde avec un parfait inconnu en écoutant un mec qui joue en acoustique (tout ne se passe pas dans nos caves), trouver l’amour de sa nuit etc… Au final une bonne soirée et 9€ en moins. C’est insurmontable ?

    Concernant la politique, j’y croyait au début mais avec ma maigre expérience maintenant clairement plus du tout, l’action citoyenne me semble l’unique moyen d’action politique légitime.

  6. je suis (vrai) artiste et (vrai) resident au OXIII et je connais pas les deux personnages Florian Zeller et Thierry « je sais pas qui », ils habitent pas ici, et ils representent pas la voix de ce collectif. En 2010 les gens inventent des histoires pour se faire de la pub, et vous, les  » journalistes » documentez-vous bien avant d’ecrire un article. Merci et je suis desole au nomme d’OXIII pour cet article, et un dernier remarque: M. Thierry « je sais pas qui » vous n’existez pas plus que Britney Spears. Alors bon courage. Concernant les informations sur OXIII demandez svp a OXIII@hotmail.fr. merci

  7. Bien lu, Marc.
    On va écrire que vous parlez un peu vite, et que, quand vous avez le temps, vous arrondissez les angles, ce qui vous honore, je vous comprends mais je pense qu’un espace où on puisse consommer drogues douces, drogues dures en se cachant – c’est à dire qu’on tolère les réels toxicomanes au lieu de les rejeter, on ne les fliquent pas – et cigarettes à une heure où boire un café à Paris dans un endroit légal est devenu naze pour tout consommateur de cigarettes et de pétards. Un petit tour à Marseille et vous verrez, on respire, dans les bars, on clope, on peut même faire son petit tas de coke sur sa mimine pour sniffer en cachette, y a un gars qui ouvre la porte, il referme, même ivre mort, tu rentres, il n’y a pas cette tension hygiéniste qui gangrène la nuit parisienne, c’est pour cela que je suis pour qu’il existe des endroits de lâcher-prise où la loi sur les stups de 73 n’existe plus et qu’on puisse fumer de l’herbe et échanger astuces d’autoproduction, mmanger un petit champignon, rêver un peu quoi, l’extase, te disais-je. Mais je respecte votre choix d’interdire la drogue telle que définie par la loi même si je ne comprends pas pourquoi vous respectez cette loi-là en particulier, y étant moi-même radicalement opposé et ne m’y pliant guère à titre personnel. Je suspecte une crainte de prendre un risque. Mais prendre des risques, c’est créer des endroits intéressants, insolites, inédits où, effectivement, la place de la loi ne prime pas, celle de la légitimité de l’acte par celui qui le fait en conscience, oui. C’est pour cette raison aussi que, dans ce type d’endroit, je mise sur l’autonomie des gens, leur responsabilité d’un lieu qui leur appartient dèslors qu’ils y sont, et c’est alors que, sans vigile, le mec bourré qui commençait à faire chier se fait sortir par cinq gars qui se sont retroussés leurs manches pour la communauté sans qu’on leur demande, c’est arrivé parfois au Cercle Pan!. En trente-cinq évènements, nous n’avons, sans vigile et en recevant parfois plus de quatre cents personnes, jamais eu aucune embrouille serveuse, une goutte de sang versé. J’ai tendance à penser que mettre des vigiles crèe des embrouilles puisque vigile=loi or nombre de gus avinés ont besoin de se frotter à une autorité, ils trouvent là un gars à provoquer, un rêve pour casse-couilles…

    Mais je reviens à la drogue, quand tu dis, la drogue ne sert à rien ou n’est pas une solution, tu as tort d’une part parce que la drogue est utile, bien qu’elle puisse être néfaste, ça n’empêche pas son utilité, prends un bon rail de bonne coke avant chaque réunion, ton leadership va s’imposer sans un haussement de sourcil en une heure trente fissa. Je blague. La drogue a mille utilités, usages aussi bien sûr mais, de la médecine à la guerre en passant par l’extase et la sexualité, la drogue est utile. Quand tu écris qu’elle n’est pas une solution, je te répondrais que ce n’est pas son rôle et que qui cherche une solution dans une drogue ne trouvera, in fine, que lui-même. Mais dire d’une chose qu’elle n’est pas une solution sans nommer le problème auquel elle est sensée être la réponse n’a pas de sens, par ailleurs.

    Bref.

    J’aime bien vos actions, vous avez des couilles et c’est bien de voir que des gens sont actifs, et je me dis que, si nous étions trois centaines, nos procédures seraient ralenties d’un an, les « pouvoirs publics » seraient dépassés et il pourrait y avoir quelque chose d’intéressant à voir dans ce pays qui meurt.

    Mais j’ai peur d’une chose : que les nouveaux squatteurs oublient l’essence de ce qu’ils font, occuper ce qui appartient à tous, et donc le remettre à leur service, ne pas se l’approprier avec une sentiment de propriété qui est l’exact inverse de l’idée squat qui est nomade, gratuit, insolvable, extra-ordinaire, singulier. Dans ces éléments, la créativité des résistants à une imbécilité érigée en culture d’Etat est nécessaire comme jamais. Et quelque chose remue, ça ouvre… Allez voir 107, rue du Chemin Vert, un immense hangar, pléthore d’artistes, nouveau squat à deux pas de la générale institutionnalisée et payée par la mairie à deux pas, version pognon public, version autonome, intéressant…

  8. Quand je parlais de Province, il est vrai que j’avais Marseille en tête mais tout le monde n’habite pas à Marseille, je pense à de pauvres jeunes adolescents de ma connaissance en pension à Auxerre…

  9. Bonjour à tous, je connais le XIII pour l’avoir fréquenté pendant un bon moment et c’est de là que j’écris d’ailleurs. @ Thierry Théophilier ou je ne sais quoi, bizarrement je ne vous connais pas, où habitez- vous donc? dans ce squat comme précisé dans l’article? Depuis quand? le début? Alors peut-être ce nom est un pseudo que vous n’avez jamais utilisé en public et je vous découvre une nouvelle identité ou bien vous êtes un écrivain (??????) en mal d’expérience s’inventant des histoires complètement erronées pour prétendre à un statut que vous n’avez pas.
    Pourquoi vous inventez-vous une vie? Dans un but commercial? Pour vous rassurer? Vendre peut-être? Mais la Vérité est Une et non multiple, vous ne vivez pas OXIII et vous êtes un menteur.
    Pour les lecteurs de ce magazine, réveillez-vous et lisez des articles bien écrits (déjà, c’est la moindre des obligations pour qui se proclame journaliste) et qui vous éveillent l’esprit et non fantasmer.

  10.  » »Mais en tout cas, ils veulent créer et partager les oeuvres dans le plus grand des respects. » »

    jolie phrase bien appliqué ….enfin si vous présentez des photos de travaille artistique des artistes du lieu la moindre des choses est de nominé la photo avec le nom de ou des artistes….

    dans l attente d une réaction rapide de votre part pour modifier cette oubli!!!

    personnellement la photo du costume sans mon nom menerve car on m a volé le costume….et vous me le revolez.

  11. Je suis invité par Marc Zeller dans le local de Pandemic Records (label avec lequel j’ai monté la soirée SUPREM’NIMP au Point Éphémère le 18 juin dernier) qui se trouve actuellement au 13 rue d’enghein, je ne fais pas parti donc du Collectif XIII, je n’ai pas encore pu réellement travailler dans ledit local vu que je suis en train de chercher un ordinateur (un PC ) pour l’installer dans les locaux du label mais ça ne devrait pas tardé, voilà on a un peu anticipé la résidence dans la communication, je ne pensais pas à une telle réaction, vous êtes désormais informés que je fais parti du label Pandemic Records.

    Bien à vous.

    Thierry THéolier
    http://camerasanimales.com/auteurs04.html

  12. ahahaha ! ! ! Bonjour l’ambiance !
    Je suis allée deux fois au Montana, je suppose que l’on va me barrer l’accès au XIII ! C’est marrant ça …
    Cela brise bien des clichés …

  13. Je partage complètement l’opinion de Diebler. J’ai adoré la Cleub de la rue des bleuet et le cercle pan, et déteste en revanche la GAG qui représente tout ce que j’exècre : un ersatz d’art underground pour des bourgeois fashion en recherche de sensations fortes

    Concernant la dope, je suis navré par ce que dit Zeller, et lui recommande de (re) lire les porte de la perception, , roman avec cocaine, tout Bataille, J Rigaut, Schwob … etc

    Je fais justement parti des « cols blancs » dont parle Diebler. Et oui, je trouve ma (la) vie un peu trop sérieuse alors ; le WE venu, faire sauter la soupape de sécurité qui me sert de cervelle, m’apporte paradoxalement un équilibre. Fumer de temps en temps un bon gros spliff, prendre une ligne de coke ou du MDMA me permet de voir les choses différemment, replace les problèmes du quotidien dans un autre contexte, apporte du recul et me permet de replacer et de considérer les choses à leur juste valeur.

    N’y voyez pas une apologie de la dope. Ca n’a jamais réglé aucun problème, çà se saurait. Mais la dope, à l’instar de n’importe quel comportement, ne devient dangereuse que lorsqu’il y a eccès, raison pour laquelle il serait peut être plus pertinent d’en appeller à la responsabilité individuelle et à l’ouverture d’esprit. Ah le bon vieux temps du Cleub !
    Je suis surpris par votre conception de ce que doit être un squat. De mon point de vue, la GAG est juste un bar dédié pour des gentils fils à papa qui veulent trouver un frisson dans un endroit qui ressemble légèrement à un squat.

    Enfin monsieur Zeller, votre comparaison entre Paris et Berlin est tellement ridicule qu’elle en devient drôle ! Vous êtes peut être jeune, mais cela ne doit pas vous empêcher de vous intéresser un peu à l’histoire. Berlin est historiquement une ville underground (Cf. Berlin Alexanderplaz, les racines du ciel, Freuf, Weimar) et vous pourrez dire ce que vous voulez, quand je vais à Berlin, même pas dans un squat, mais juste dans un de mes club underground préféré, ça écoute de la musique de malade, les gens fument, partousent et, lorsque je me rends aux chiottes, une personne sans intérêt apparent, mais qui se revele être la djette qui prend les platines qques minutes après, me propose de la bonne drogue et m’invite à une performance visuelle le lendemain dans un … squat 😉 Ça respire la liberté, la simplicité et l’humilité, des notions qui ont l’air de vous échapper.

    L’art avance dans la transgression des règles des pratiques des normes et des valeurs. le contraire de votre démarche de poseur élitiste et étatique bien intégré dans la système et n’y voulant rien changer. Vous vous trompez de combat : On vous parle de révolution, et vous nous répondez « règles ». Godard vous avez déjà identifié il y a 50 ans. Vous ne défendez pas la vie artistiques, mais sa vulgaire diffusion commerciale : la culturelle, et je trouve ça consternant.

    Bien à vous
    Olivier

  14. Olivier a su expliquer en théorie, tant au sujet de la drogue que de l’art, ce que je ne parvenais pas à formuler, bravo et merci à lui.

    Je tenais à revenir sur deux visions à mon avis plus radicalement opposées qu’on ne le croit du squat : je m’accapare un bien privé (Zeller, tu ne peux pas dire être pour la proriété privée et squatter des immeubles privés, il faut choisir, en squattant un lieu privé, tu as choisi, tu penses que toutes les richesses devraient être partagées entre tous, tu es un socialiste, point) ou public, j’y fixe mes règles et, grosso modo, je définis le public acceptable en excluant donc le public inacceptable, d’où la nécessité de videurs, et je gagne du blé, là pour mes artistes, là pour on ne sait qui – à qui profite les 80 % de bénéfs gardés par les molosses de la GAG à chaque soirée ? – (GAG, XIII), ou bien je saute sur un lieu appartenant exclusivement à l’Etat, donc à tous, et le remets en forme au service de tous, le travail sur un squat ne s’arrêtant pas à refaire les peintures eet établir une programmation, ça, c’est le boulot de n’importe quelle équipe qui veut ouvrir un bar/club à Paris. Dans un squat, il faut parvenir à ce que chaque visiteur soit, le temps de sa visite, un membre à part entière du squat, avec ses responsabilités – et oui, le public qui n’est pas artiste n’est pas nécessairement crétin, ça, contrairement à ce que pensent ces très jeunes artistes qui croient avoir chié le monde, seuls, les autres étant ceux d’en-bas à qui on ne saurait faire confiance (d’où les vigiles, encore) -, notamment celle de faire respecter s’il la voit violée une des lois universelles du monde occidental – je pisse aux chiottes ou dans la rue, je ne fais pas les poches de mes concitoyens, je n’embrasse pas une fille qui n’en a pas envie… Le visiteur n’applique donc pas des règles venues d’au-dessus, du chef, de la structure, d’un Pouvoir, mais il vit le squat, il en est pour un temps un des membres. Personnellement, je vis de cette manière tout le temps, je ne fais pas appliquer la loi, j’interviens dans la rue si je vois un mec qui fait chier une gamine mais, en revanche, je n’appelle pas les flics si je vois un cambrioleur entrer chez mon voisin. Nous avons le choix. Obéir à la loi ou obéir à son éthique. Chaque visiteur d’un squat est un squatteur, le squat est le sien, ce n’est pas un bien privé dans les mains de quelques-uns, c’est un bien public rendu au public qui en est le véritable propriétaire mais, comme pour chaque bien public, il n’en est propriétaire qu’en théorie, la seule véritable propriété est celle de tous et elle est indivisible.
    Très clairement, le Cercle Pan! est de la seconde mouvance à laquelle j’associerais aussi les squats qui occupent des lieux privés en cherchant un arrangement avec le propriétaire plutôt qu’en lui brandissant la loi de réquisition sous le nez. Pour ma part, la loi de réquisition est une ânerie sans nom. Pourquoi cette seule catégorie de possession serait concernée ? Pourquoi, dans ce cas, n’oblige-ton pas les gens qui ne se servent pas d’une pièce dans leur appartement à me l’octroyer pour travailler alors que je n’ai que F3 où je ne peux bénéficier d’un bureau ? Pourquoi mon voisin n’est-il pas obligé de me filer sa voiture vu qu’elle passe la semaine dans le parking ?
    La loi de réquisition contredit la propriété privée. Ceux qui sont pour sont contre la propriété privée, ce qui n’est pas, en soi, une tare, mais pourquoi ne pas le reconnaître ? Le problème est que ces squatteurs là discréditent les autres squatteurs qui situent le problème sur les biens de l’Etat, les biens dont nous sommes tous les heureux propriétaires.
    J’aime bien l’idée d’un squat nouveau, plus idéaliste et plus pragmatique que le vieux squat. Mais le côté 2.0 du truc tel que vous l’évoquez, c’est uniquement l’ouverture des squats aux marchands.
    Si on doit payer l’entrée dans un squat, où va-t-on aller quand on n’a pas un rond puisque le squat servait aussi à ça, aller voir des concerts gratuits en ramenant se propre mousse achetée à ED pour les petits budgets et donc avoir accès à l’art sans avoir un rond.
    Les gus de la GAG et d’autres vous répondront qu’il faut bien vivre. Dites leur alors d’aller se chercher un travail plutôt que de pervertir la seule manière d’accéder sans argent à l’art. Les tenanciers du Cleub et du Cercle Pan! ne vivaient pas de leur squat, je me suis endetté de plus de dix mille euros en trois ans, le lieu était ouvert en permanence, les artistes et non-artistes y passaient comme ça, quand ils le voulaient, et si on était là, la porte était ouverte, et des échanges artistiques d’une grande richesse s’y déroulaient sans avoir été organisés, sans qu’un public soit invité, les gens vivaient le squat dont je n’ai jamais considéré que nous étions les propriétaires, que c’était chez nous, non, c’était chez qui voulait et respectait les lois non-écrites de l’humanité responsable. D’où l’absence de nécessité de videurs.

    Quant à la drogue, Olivier en parle bien, je suis moi-même un ancien poly-toxicomane – et ça ne date pas du squat, hein, mais de mon adolescence – et je prends tout discours sur « les drogués » et tous les clichés du type de celui qui ouvre cet article comme des insultes qui ne valent pas mieux que le discours UMP de base.

    En réalité, vous me semblez très UMP sur les valeurs, Zeller, et très gaucho sur les actes, avec ce que ça implique de psycho-rigidité militante. Enfin, au niveau politique, il va falloir bucher un peu et lire quelques bouquins de stratégie parce que votre com’ externe a l’air bien mal perçue en interne… Tentez L’art de la guerre, Clausewitz ou De Gaulle, lui non plus n’aimait pas les drogués…

  15. Bon je tiens a dire qu’il est absolument faux que l’ensemble
    des recettes sont reversé aux artistes!!
    donc menteurs!

    une petite partie oui, cela justifie un bizness en marge d’une économie et d’un système normé par nos cher politiciens.

    En legerement en marge en effet mais certainement pas en opposition…donc rien a envier aux mecs qui ne déclarent pas leurs impôts aux dealers et aux mec qui bossent au black par exemple…

    ce type de squat on vise clairement l’accumulation de richesse grâce a ce type de soirées
    oui on aime faire du pognon dans ce genre de squat, entre
    2500 et 7000 euros par soirée net de tout.

    les vrais + sont la quand meme la
    la clope et le coté cours du lycée libertaire aussi les impots en moins et le frisson de l’interdit

    et jamais j’oserais vous jeter la pierre si vous n’osiez pas avoir l’hypocrisie dire que l’argent est entièrement reversé aux artistes …

    même l’alternatif est un bien de consommation marketé et cela désormais par des fort en gueules 2.0 de ce type

    assumez que vous vous etes aussi vide que votre époque !

    moi aussi j’ai cru un jour a la politique au pere noel et a ce type de discours

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