C’est bientôt les fêtes et comme chaque année, Apple Corp sort un produit Beatles à mettre sous le sapin. Faut occuper le terrain quitte à racler les fonds de tiroirs pour mieux faire sonner celui de la caisse et après avoir coupé l’herbe sous les pieds des bootleggers au milieu des années 90 avec la sortie des « Anthology », l’entreprise semble entrée dans une phase de sorties gargantuesque dont certaines sont des réécritures pures et dures de l’histoire. Pour le millésime 2018, le fils de George Martin, Giles, s’est tranquillement fendu d’un nouveau mix du « White album ». 

Un mix c’est une œuvre. Non content d’avoir tripatouillé « Sgt Pepper’s Lonely heart Club Band » avec la validation des ayant droits (Paul McCartney, Ringo Starr, Yoko Ono et Olivia Harrison), Apple corp remet donc ça avec le White Album. Giles Martin, fils de George, né le 9 octobre 1969, remixe un album sorti un an avant sa naissance. Il a pour toute légitimité d’être le fils de son père qui l’a formé et qui a vendu à tout le monde que son rejeton était aussi bon que lui. On ne peut pas en vouloir à George, la paternité rend parfois aveugle et malentendant et il faut bien assurer l’avenir de sa progéniture, c’est humain… On ne peut pas en vouloir aux deux derniers Beatles en vie, parce que bon hein finalement, ils font bien ce qu’ils veulent de leurs œuvres. On peut en revanche apporter un regard critique et pousser un peu plus loin en affirmant que c’est bel et bien un nouvel album puisque l’agencement des sons diffèrent des vinyles sortis à l’époque.

Un mixage dans le processus de la musique enregistré depuis le 20 ème siècle, ce n’est pas rien. C’est un parti pris artistique. Bien sûr, on peut très bien réinterpréter Beethoven ou Molière à volonté puisque nous n’avons pas affaire à une œuvre figée par leurs auteurs – n’ayant laissé derrière eux que des partitions ou des textes. Mais, en ce qui concerne la musique enregistrée, on peut cependant considérer que devrait être appliquée la règle des trois unités propre au théâtre classique : unité de temps, de lieu et d’action. Dans le cas des Beatles, vous voilà face à un groupe avec ses joies, ses problèmes, son environnement, ses capacités technologiques ou artistiques. Peu importe que les conditions aient été optimum ou que quelqu’un, y compris le groupe, pense que le résultat n’est pas l’expression définitive du projet initial. Tôt ou tard, il faut siffler la fin de la récréation, mixer l’album et l’envoyer en fabrication . L’objet définitif est là, c’est une œuvre d’art.

Révisionnisme culturel. Apple nous avait déjà fait le coup avec « Let it be…Naked » qui proposait une version édulcorée de l’album originale sans les interventions de Phil Spector – qui avait pourtant initialement mixé l’album entre mars et avril 1970. McCartney avait alors pris une sorte de revanche en clamant haut et fort que cet album était bien comme il aurait du sonner à sa sortie, et particulièrement The long and winding road qui se trouvait là amputé de l’arrangement de cordes du cinglé à moumoute (bon les affres de la vieillesse faisait oublier à Macca qu’il avait joué ces arrangements sur scène avec d’atroces synthétiseurs pendant des années. Mais passons…).

Pourquoi ne pas prendre des disques de New Orleans et les booster avec un petit coup d’auto-tune ?

Ici, sur l’album blanc, on nous propose tout bonnement un bon coup de clean pour sonner plus moderne, plus en phase avec une écoute actuelle;c’est proprement du révisionnisme culturel. Pourquoi ne pas prendre des disques de New Orleans et les booster avec un peu de basse ? Un petit coup d’auto-tune ? Aujourd’hui les capacités technologiques permettent cent fois plus de possibilités qu’en 1969, alors pourquoi ne pas s’en servir ? Et bien précisément parce que cet œuvre est née de certaines contraintes, et c’est même ce qui leur procure une beauté toujours intacte. Personnellement je me suis toujours posé la question de savoir à quoi aurait pu ressembler Guernica en couleur, mais Picasso en a décidé autrement quand il l’a peint. Et c’est très bien ainsi.

L’oeuvre des Beatles, c’est bien sûr des composition inégalables mais c’est aussi un son et une équipe qui s’occupait de réaliser les attentes techniques des quatre membres, et ce à un moment précis. Jusqu’à la fin de sa vie, Geoff Emerick, assistant puis ingénieur du son, présent en studio sur quasiment toutes les sessions des Beatles, martelait sa vérité sur les mix du groupe. On écoute tout en mono jusqu’en 1969. Le premier album sur lequel les Beatles ont réellement validé les mix en stéréo, c’est le white album. Point barre. Et là, voilà qu’un fils à papa qui n’était même pas né au moment de l’enregistrement nous propose son mix. Proprement absurde, même si l’on considère l’aspect financier (aux dernières nouvelles Ringo ne faisait pas encore la manche à Monaco).

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A force d’occuper le terrain pour prouver, comme si cela était nécessaire, que les Beatles était le plus grand groupe de tous les temps (©Apple corp), nous voilà arrivé à cette situation ubuesque où tout doit être pimpé comme une vieille Cadillac. Tout doit sonner « dans ta face » et on doit pouvoir décortiquer la moindre note, écouter le moindre instrument ce qui est le cas dans ce nouveau mix qui est donc assez éloigné de l’original . Juste pour rire, on aimerait que ces remixeurs professionnels de classic rock se penchent sur le wall of sound de Spector, histoire de se rendre compte de la vacuité de leur démarche.

L’une des choses passionnante pour un beatlemaniaque en phase terminale est de scruter le moindre son d’un morceau et comme on a coutume de le dire chez Gonzaï, seul le détail compte. Souvent, on entend les Beatles en fond hurler (Helter skelter), souffler (Girl), parler (You know my name (look up the number), Strawberry fields forever…), chanter le nez pincé (Yellow submarine). La liste des artifices que le groupe utilise spontanément durant l’enregistrement ou a posteriori en re-recording est longue, très longue. On trouve tout un univers de petites percussions, de sons parfois peu usités dans la pop et qui donnent une certaine couleur aux morceaux. Chez les Beatles, un tambourin, une voix inaudible enterrée derrière un tonnerre de guitares ou de violons peuvent conférer un grain unique à un titre. Sans cesse, ils brouillent les pistes, imaginent des petits clins d’oeil, insèrent des private jokes et c’est là une des raison pour laquelle remixer leurs albums relève de l’impossible. On touche instantanément au ressenti global des titres, ce qui ne manque pas d’arriver avec cette dernière mouture.

Mais il faut laisser sa chance au produit. Après tout, je me dis qu’un gamin découvrira peut-être cet album dans les jours qui viennent, et je me souviens du plaisir ultime d’avoir moi-même entrevu ce monde là, adolescent. Alors cher Giles on donne la chance au produit. Autant vraiment savoir de quoi il retourne . Me voici donc parti pour une étude comparé entre ton mix et celui de ton illustre père. Toi qui a repris le flambeau comme un bourgeois reprend l’étude de notaire de son paternel.

Back in the U.S.S.R. : D’entrée c’est du bodybuildé de première catégorie, t’as passé un coup de Karcher sur les bandes ou quoi ? C’est comme un vin flatteur mais trompeur, avec peu de longueur en bouche. Le son du basse batterie est plutôt impressionnant et la spatialisation est différente. On reconnaît ta patte, fiston. Ton objectif semble être de nous donner l’impression qu’on est dans le studio avec les Beatles. C’est ton grand truc Giles : donner de la profondeur au mix pour bien faire ressortir chaque instrument, t’es un malin. Clairement tu en fais plus un titre Beach boys que Rock’n’roll. Le piano à la Little Richard est bien en dessous. Les choeurs et les hand claps sont très présents.

Non, tu n’as pas osé … A la toute fin du morceau quand le bruit de l’avion prend quasiment toute la place tu as tout simplement effacé une voix planquée dans le fond. Je me suis toujours demandé ce que c’était ce I’m back. Le mystère était entier dans le mix de George et j’adore cette micro seconde qui a donc disparu de la nouvelle version. Mec, t’es qui pour faire ça ? Rien que pour avoir osé tu devrais être interdit de toucher une console à jamais. C’est le premier titre et je suis à deux doigts de porter plainte.

Hey tu mixes pas l’Unplugged de Clapton, faudrait voir à pas trop déconner.

Dear prudence : Dans le mix original la guitare entre seule à droite puis petit à petit le canal gauche s’ouvre quand la voix de Lennon rentre. C’est radical comme parti pris, mais ça fait partie du charme du titre. Là exit la stéreo, tu balances tout au milieu et le son de guitare est tellement devenu cristallin que j’ai l’impression d’écouter une Takamine des années 90. Hey tu mixes pas l’Unplugged de Clapton, faudrait voir à pas trop déconner. Ok t’as baissé le tambourin au max et bordel, la charley de Ringo est hyper forte. La basse aussi est pleine bille alors que normalement, elle est à gauche. Comme sur le mix de « Sgt pepper », tu montres bien que les guitares c’est pas trop ton truc en général. Je sais que Ringo et Macca sont les deux derniers survivants mais c’est pas une raison pour les mettre trop en avant non plus.

Glass onion : Ton père faisait de super arrangements mais ce n’est pas censé être un mix spécial quatuor à cordes. Je peine à me concentrer sur la voix de John et pourtant je pense que c’est une de ses meilleures prestations vocales. Encore une fois, tu défonces gentiment la panoramique d’origine. Par contre le break de caisse claire claque comme il faut. Ce qui me fait penser que j’emmerde les gens qui pensent que Ringo n’est pas un bon batteur.

Ob-la-di-ob-la-da : Bon ce titre que Lennon détestait me laisse aussi de glace donc ; vas y ; fais toi plaisir, personne ne t’en voudra. T’as monté la basse pour que des nerds puissent mieux faire des covers sur Youtube ?

Wild honey pie : Voilà typiquement un titre qu’il n’aurait jamais fallu toucher. C’est plus propre, on distingue tout mais la magie est brisée.

The continuing story of Bungalow Bill : ah d’accord toi tu baisses la guitare hispanisante de l’intro. Quoi, tu l’aimes pas ? Je suis outré devant une telle faute de goût. A part cette erreur majeure franchement, t’as bien bossé et même Yoko sonne bien, c’est dire.

While my guitar gently weeps : Tu aimes vraiment les tambourins et les percus ? Ce doit être une vocation manquée… Après quatre écoutes des deux versions, je me dis que tu t’en sors bien mais je crois aussi que c’est la fatigue qui me fait rendre les armes .

Happiness is a warm gun : Bon tu as balancé la basse devant et tu as massacré la panoramique des voix, mais ça sonne quand même bien ton affaire. Sur le refrain, l’un des charmes de ce chef d’oeuvre c’est que le lead vocal passe à droite et les choeurs répondent à gauche. Toi, n’as pas pu t’empêcher de la ramener au centre pour que soit plus conventionnel. J’espère que ton gamin qui reprendra la boutique après toi fera mieux en 2054.

Martha my dear : Tu as encore explosé la panoramique du mix original. En fait tu en veux à ton père ? Tu règles tes comptes de manière interposé ? Oui pratiquement personne hormis les Beatles ne fait une intro avec un piano seul à gauche et le lead vocal qui entre nu à droite. Mais que veux tu c’est McCartney qui chante une ode à son toutou adoré qui s’appelait Martha alors il fait ce qu’il veut. Sa voix est suffisamment classe pour se le permettre. Là c’est festival, tu passes les violons à droite, tu mets le tuba bien avant en plein milieu. Encore une fois tu flattes l’oreille, faudrait pas déranger les habitudes d’écoute du l’auditeur moyen.

J’ai envie de te marabouter pour que toutes les nuits la reine d’Angleterre vienne te hanter à poil dans tes rêves.

I’m so tired : Alors là, c’est l’exploit. Exploser un équilibre des voix aussi parfait que ça, fallait le faire. Oui la prestation de Macca est superbe mais ce n’est pas une raison pour quelle mange littéralement la voix lead de John, elle est là en soutien. Tu as viré un truc après la phrase incompréhensible de Lennon qui conclue le titre c’est comme sur Back in the U.S.S.R., c’est impardonnable. J’ai envie de te marabouter pour que toutes les nuits la reine d’Angleterre vienne te hanter à poil dans tes rêves. Moi aussi je suis fatigué. Il est 2H30 du matin et ce ping pong sonore est en train de me lessiver.

Blackbird : Bon là tu n’as rien touché. Quand on sait que McCartney a fait un nombre de prises hallucinantes pour arriver à ce résultat c’est sage de ta part et puis bon il est encore en vie, il aurait pu tiquer.

Piggies : Chapeau c’est superbe, du coup je revois mon maraboutage à la baisse je ne t’envoie que le prince Charles à poil dans tes rêves.

Rocky raccoon : Petite explication de texte, dans ce morceau western façon Rocky se prend une balle parce que Dan est plus rapide que lui. Juste après le mot shot, Ringo donne un gros coup de caisse claire qui sonne fort dans l’enceinte gauche pour symboliser ce coup de pistolet. Toi tu le mets mollement au milieu et un peu enfoncé dans le mix. Hey, tu écoutes les paroles ? Je sais que c’est papa qui t’as eu le job mais tu pourrais faire un effort. A part ça tu as bien fait ressortir le piano bastringue à la Scott Joplin, un peu trop même. Il avait été laissé derrière peut-être pour donner une ambiance saloon mais bon, tu as l’air de t’en foutre .

Don’t pass me by : La scie sympathique de Ringo. RAS.

Why don’t we do it in the road : Là tu as mis la patate sur la dynamique basse, batterie et la voix en avant mais du coup le piano est en dessous par rapport au mix de papa.

I will : C’est fidèle. Tu es quand même plus à l’aise avec les titres de Paulo.

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Giles Martin, avant un énième massacre à la tronçonneuse.

 

Julia : On peut pas te laisser deux minutes que tu veux épater la galerie. Alors désolé, mais le mix de daddy est juste la perfection incarnée. Le blend entre les deux guitares et les deux voix sont splendides. Là on sent que tu as cleané l’affaire et cherché à rendre la voix de John plus intime, plus proche de l’auditeur. C’est ce genre d’effet de manche qui va faire dire aux gens que ça sonne super bien. Pour moi c’est un acte d’une vulgarité criante. Tu as de la chance parce que le morceau passerait dans une enceinte bluetooth pourrie que ce serait toujours un chef d’oeuvre .

Birthday : Tu as encore déconné avec la panoramique. Le mix original est compact avec au centre la batterie bien droite et les deux guitares mélangées pour accentuer l’harmonisation des deux. Les voix viennent te prendre l’oreille en sandwich sur les deux enceintes. Toi tu as tout explosé et tu perds la dynamique un peu méchante… mais c’est sûr que c’est plus « moderne ».

Yer Blues : Rien à voir avec le mix, mais c’est peut-être le meilleur morceau de blues rock de tous les temps et comme c’est un genre musical aujourd’hui aussi apprécié qu’un vegan à un meeting de Nature Chasse Pêche et Traditions, fallait le préciser. J’ai l’impression que l’original est plus rough.

Mother nature’s son : C’est chaleureux et le son de cette guitare acoustique est un régal. Tu as encore sacrifié la panoramique mais bon au point où on en est…

Everybody’s got something to hide (except me and my monkey) : Bon là j’ai envie de me lever et de hurler ma joie. Ce morceau m’a toujours rendu complètement dingue. Tu as balancé du Red Bull dans le moteur mais je m’en fous, je suis à fond. Je me fous des profanations du passé, je suis comme un électeur de Trump qui sortirait au grand jour avec sa toge du Ku Klux Klan pour aller pisser sur un cimetière indien. J’assume et je piétine mes propres principes. Quand on pense que ce titre n’est même pas un single. Le nombre de groupes qui tueraient pères et mères pour avoir une once de ce génie…

Sexy sadie : Quand Lennon s’être pris panneau dans la gueule, Lennon écrire chef d’oeuvre. Proverbe beatlesien. Pour ceux qui ne connaissent pas l’origine du morceau : les Beatles se sont fait empapaouter par un gourou indien, le fameux Maharashi Mahesh Yogi. Il a beaucoup déçu le petit John en recherche d’un pôpa de substitution. En fait le Père Noël Rishikesh voulait juste se taper des petites occidentales et pomper un peu de célébrité et de pognon au groupe. Comme d’habitude Giles, tu as piétiné la panoramique du mix original et tu as mis les choeurs très-trop en avant. Tu as passé un coup de baguette magique sur le son du piano et tu lui as ôté tout son charme suranné.

Tu mérites d’être enfermé dans une chambre capitonnée à écouter du Sunn O))) non stop pendant une semaine.

Helter Skelter : Ce morceau est censé inspirer la méchanceté, l’urgence. McCartney a voulu écrire le morceau le plus violent de son époque en réponse à une chronique qu’il a lu d’un titre des Who. Un « helter skelter », c’est un toboggan en spirale d’où l’effet « circulaire » de la fin du morceau. Plutôt que de remixer ce titre tu aurais du aller chanter du Dido ou du Coldplay dans une chorale, ça doit être ta came ce genre de niaiseries. Mettre la guitare d’intro si bas dans le mix et les choeurs autant en avant c’est une preuve flagrante que tu n’as rien pigé. La Fender Bass VI de Lennon jouée au médiator est censé te taper dans ton oreille gauche, c’est le truc le plus méchant du morceau et tu arrives à la rendre limite molle et la rentrant dans le mix. Tu as baissé le niveau du fameux cri de Ringo (« I got blisters on my fingers », soit « j’ai des ampoules au doigts » en V.F.) et le dernier accord de guitare bien cochon. Pour ça tu mérites d’être enfermé dans une chambre capitonnée à écouter du Sunn O))) non stop pendant une semaine. Cette tension, ce cri et cette guitare sont forts dans le mix original pour créer un choc avant le titre suivant d’Harrison qui est apaisant, limite mystique avec son orgue pastoral.

Long, long long : Oui ben je te rassure, la comparaison des mix est longue pour moi aussi. Pourquoi avoir baissé la guitare d’intro ? Pourquoi avoir sous mixé la voix « gémissante » de l’outro ? Mystère. Moralité, ce n’est plus le même morceau sans cette fin énigmatique.

Revolution 1 : Mais pourquoi baisser l’intro à la Chuck Berry ? Il n’y a aucune justification possible, ton travail est pire que celui d’un empailleur de chats de compagnie. Vu ton âge il te reste quinze ans à bosser avant la retraite. C’est peut être le moment de prendre ton envol et de réaliser un rêve un peu fou. Comme par exemple aller s’enterrer dans un cottage de la campagne anglaise tout en méditant sur l’existence.

Honey pie : Tu n’as pas pu résister à l’envie de nettoyer les pistes. C’était plus fort que toi. Tu as un titre qui fait référence au music hall et tu aseptises quand même un peu le piano. Tu as mis l’orchestration de ton père beaucoup plus en avant ce qui modifie l’équilibre. Le solo de guitare de Lennon est magnifique mais là encore, tu n’y es pour rien.

Savoy Truffle : Là c’est les cuivres que tu mets à bloc et c’est hyper efficace et bien dans l’esprit du morceau qui parle des caries que se tapait Clapton à force de bâfrer des confiseries. L’outtake instrumentale qui est désormais disponible est bluffante. Harrison est à son sommet et son solo de guitare est un petit bijou acide.

Cry baby cry : Le lead vocal a bien sûr été recentré, mais sinon rien à dire.

Revolution 9 : AH AH AH. Rien que l’idée de remixer ce morceau est un non sens absolu. Ce titre n’est qu’un mix expérimental organisé en direct par John Lennon, Yoko Ono et George Harrison. Retravailler 50 ans plus tard ce truc réalisé en une après midi, c’est grotesque. J’espère que tu as porté un nez rouge pendant ta session de travail parce que t’es vraiment un clown d’avoir touché à ça.

Good night : Merci Ringo de me souhaiter bonne nuit. Au top il sera 4H06 du matin.

Conclusion : Je vous passe l’analyse des outtakes, seuls les psychopathes comme moi les écouteront; et les Esher demos, absolument fabuleuses, sont disponibles en pirate depuis quelques décennies. Je signale juste une version plus que surprenante d’un embryon de Let it be qui aurait pu être un tout autre morceau. Pour le reste, vous l’aurez compris, rien ne vaudra JAMAIS un bon pressage vinyle original.

16 commentaires

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  3. Du révisionnisme historique comme il est fait mention dans cet article implique qu’on laisse croire à l’auditeur que ce fameux ‘white album’ aurait dû sonner à l’époque comme la version 2018. Or, il n’en est rien. On à plutôt droit à une petite perle de raffinement qui fait passer les Beatles au XXIe siècle. Giles Martin, traite ici toute l’affaire avec une belle humilité. De toute façon, toutes les versions de ce chef-d’œuvre sont disponibles… même cette horrible version cd des années 80. De plus, même si le mix stéréo avait été approuvé par les Beatles en 1968, la version mono reflète définitivement plus leur vision globale de l’affaire. Seul Abbey Road et Let It Be ont été pensé pour la stéréo… Donc, avant de faire de tristes amalgames, vaut mieux se référer au mix mono. Je cite en exemple le mix mono de Helter Skelter, ici respecté dans son ensemble. Il est clair que la stéréo de 1968 était expérimentale et comporte des limites que plusieurs réalisateurs auraient voulu améliorer, comme le canal du centre qui ne permettait pas d’utiliser les effets de spacialisation comme aujourd’hui.. De toutes façon, tout ceci est un débat un peu vide compte tenu de l’idée générale de ce remix. Personne ne nous empêche d’écouter nos vinyles ni la fameuse version digitale de 2009.

    Cet article m’a bien fait rire et j’espère que c’était le but de son auteur… mais comme ce n’est pas Ringo mais bien Macca qui tient la batterie sur Dear Prudence, vaudrait mieux peser ses mots avant de planter le travail de moine du fiston Martin… by the way, Paul a adoré la version de Julia qu’il trouve plus en phase avec les magnifiques paroles de son frère d’armes. Il en est d’ailleurs le réalisateur original puisque George Martin n’a ni enregistré, ni mixé cette perle de Lennon.

    Chacun son camps… moi j’aime bien ce REMIX (ça le dit, non?)

    Sans rancune!

    1. Je suis d’accord avec Wax, toutes les rééditions depuis l’apparition du CD étaient nulles, y compris la dernière de 2009. Par exemple while my guitar, l’orgue montait trop dans les aigus c’était très désagréable, sur le remix 2018 je retrouve le son du vinyle mono de 1968 (j’avais 16 ans). Bref moi ce remix je l’aime bien également.

  4. Bon, ben, pour résumer, on est entre hérésie et génie, trahison et hommage. Non, pas « entre », mais plutôt les 2 en même temps. Quand on connait tant les enregistrements des Beatles, ce coup de frais est jouissif.

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