Le nouvel album de Mayerling, c’est « Blade Runner » à Besançon

« Roche », à paraître chez le très constant dans l’excellence Hands in the Dark, sera peut-être l’occasion de vérifier si vous êtes un Replicant dénué d’émotions ou si l’œuvre planante de Sylvain Bombled peut vous expédier sur Mars aux côtés de Rick Deckard. D’ailleurs ça commence dès maintenant avec une écoute exclusive

« Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » s’interrogeaient Philip K. Dick dans le roman éponyme qui allait servir de base au Blade Runner de Ridley Scott. C’était en 1982, et presque quarante ans plus tard, l’album « Roche » de Mayerling semble s’interroger en échos lointains : « les musiciens synthétiques vivent-ils déjà sur une autre planète ? ».

Franchement, la question se pose tant a priori Besançon, qu’on vous met au défi de placer sur une carte de France, avait peu de chances de devenir le headquarter fictif de la NASA. C’est pourtant là que erliSylvain Bombled s’est évertué à remplacer le goudron par un sable martien ; chaque piste est délestée des encombrantes voix de chanteur, et rien que la piste d’ouverture suffit à rêver les motos volantes naviguant entre de gigantesques édifices franc-maçonniques abritant des androïdes fans d’Harmonia (pour les plus vieux) et Apparat (pour les plus jeunes).

Si Replicant il y a ici, c’est à la manière de David Webb Peoples, le scénariste historique de Blade Runner, qui créa le terme pour qualifier ces humanoïdes reproduisant le processus de reproduction des cellules humaines. Mayerling, lui, réplique des motifs sur 7 morceaux, les fait durer comme autant de vagues ondulant comme un SOS Lune-Terre, et le résultat s’avère poétique, bluffant, loin du brouhaha ambiant, proche d’Egyptology et Jonathan Fitoussi, deux artistes eux même signés chez Hands In The Dark. Comme quoi, entre astronautes, on se comprend. Embarquement immédiat.

Sortie le 7 septembre chez Hands In The Dark
https://handsinthedarkrecords.bandcamp.com/album/roche