Pendant plus de 4 ans, vous avez peut-être pu voir en concert Throw Down Bones, duo de kraut-électro-psyché composé de Francesco Vanni (The Underground Youth) et de Dave Cocks (Thee Piatcions). Il y a quelques jours, nous avons appris le triste décès de ce dernier dans un con accident de moto. Cet article, initialement publié pour crier au monde leur talent, se transforme donc en biographie Gonzo-posthume de groupe. L’occasion de les (re)découvrir.

Groupe italien signé sur Fuzz Club, les plus narvalos d’entre vous ont sans doute pu découvrir Throw Down Bones avec leur premier album sorti en 2015, ou bien lors des quelques festivals de rock psyché parsemés ici et là entre Liverpool et Manchester. A cette époque, ils dégainaient un krautrock instrumental avec quelques effets électroniques, une boite à rythmes, et basta. Le disque compte quelques tubes, dont le fameux « Saturator », ainsi que de nombreuses balades progressives qui propulsent les auditeurs dans une douce transe d’une manière diablement progressive et efficace. Ça s’écoute presque les yeux fermés.

Mais c’est véritablement trois ans plus tard, en 2018 avec leur deuxième album, que Throw Down Bones prend un tournant assez radical, à la limite de la musique industrielle et de la rave-party ; le tout acidulé par des projections scéniques live déconseillées aux épileptiques. La machine reprend le dessus sur l’instrument et l’accompagne à merveille pour une musique taillée pour le dancefloor et les stroboscopes.

Découvert parmi un des nombreux concerts de la première édition du festival Fuzz Club à Eindhoven alors que je ne les connaissais pas, et qu’il était approximativement 3h30 du matin (avec tout ce que cela implique) : la claque fut immense. Groupe de rock en apparence, basse pour l’un et guitare pour l’autre, le duo s’excite tout autant autour une table sur laquelle est disposée une multitude de synthés analogiques, de pédales d’effets fabriquées à la main, de compresseurs, de loops et de je ne sais trop quoi d’autres choses encore tellement j’étais aveuglé. Bref, ça mixe live, et sévère. C’était la grosse révélation du festival pour ma part, à tel point que je me suis empressé de revenir au bureau Gonzaï pour faire écouter mon illumination estivale en mode « ÉCOUTEZ CE QUE JE VIENS DE DÉCOUVRIR BORDEL DE DIEU ! ».

On dénombre quand même quelques éléments explicites dans ce joyeux bordel tout de même, comme le clip de Golovkin qui aurait très bien pu être réalisé par Gaspar Noé tellement ça sent les lysergamides à trois kilomètres à la ronde. Alors imaginez ce que ça peut donner en live. C’est justement ce qu’a voulu vérifier une membre hiérarchique haut-placé dans la pyramide oligarchique de la Gonzaï Corporation, convaincue les yeux fermés par le potentiel du groupe. Elle ne s’attendait pas à la suite.

Rendez-vous était donc donné au Point Ephémère, dans le cadre du OFFF Festival. Le groupe était programmé à une heure du matin, heure où les gens commencent à être un poil alcoolisés. Devant nous dans la foule : une équipe de rugby visiblement entamée au pastis depuis quelques heures déjà, et qui gueulaient des chansons paillardes alors même que le groupe était en train de jouer sa grosse rave. Aucun respect, et c’était ça pendant tout le concert. Complètement absorbée par la musique mais absolument dérangée par cette bande de gros cons, et malgré ses 1.20m les bras levés, une (gentille) torgnole a volé envers un type au hasard du groupe qui n’a visiblement pas apprécié cette émasculation en direct live ; surtout par une naine. C’en est suivie une discussion fleurie qui aurait ravie n’importe quelle féministe, à base de « VAS-Y J’EN AI RIEN À FOUTRE QUE TU SOIS UNE NANA, ON SE RETROUVE DEHORS JE TE DÉFONCE », mais qui s’est finie sans encombre.

Vous l’aurez compris, la musique de Throw Down Bones est tellement sérieuse à apprécier et danser qu’elle peut réveiller la fureur la plus profonde qui sommeille en vous si le moindre obstacle se met entre vous et ce duo d’Italiens ravageur. Ma mission de sensibilisation du groupe ayant fonctionné avec ma collègue : c’est maintenant à votre tour. Et ils passent en concert en France cette semaine, sûrement du côté de chez vous. Des membres de l’équipe Gonzaï seront présents sur quelques dates secrètes de leur tournée pour vous foutre avec grand plaisir (encore) une bonne paire de baffes si vous ne respectez pas ce groupe. Vous voilà prévenus.

Throw Down Bones // II // Fuzz Club


 
Throw Down Bones sera en concert le 22 mars à Paris au Supersonic, le 23 à Rouen au 3 Pièces, le 24 au Joker’s Pub d’Angers, le 25 au Mc Daid’s du Havre, le 27 mars à Toulouse au Ravelin et le 28 mars à Lyon pour les 13 ans du Sonic.

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