L'indépendance : c’était une promesse, mais c’est surtout devenu un sticker Fnac, un écusson de pauvre qu’on brandit tous, façon Touche pas à mon pote. Des labels à la presse musicale, c’est désormais une soupe pop servie par de grands argentiers. Et il va y avoir des morts sur le carreau.

Etre « indépendant », c’est la grande tendance la collection automne-hiver 2017. De qui, de quoi ? Personne ne sait. C’est vrai qu’à l’inverse, personne n’oserait clamer qu’il est dépendant, c’est un fait. Ainsi donc, tout le monde y va de son beau refrain : il faut être non seulement indépendant, mais surtout le crier très fort. Le premier coup de clairon fut d’abord donné par l’investisseur et néanmoins fan des Clash, Matthieu Pigasse, avec ses « Nouvelles éditions Indépendantes », propriétaire ou actionnaires de médias comme les Inrockuptibles, Nova ou encore Vice France. Le second, finalement encore pire, par Le Prix des indés, dont nous vous avons déjà dit tout le bien qu’on en pensait, et dont les limites ont cette année encore été dépassées avec les trophées « Prix du petit label » et « Prix de l’album audacieux », comme si les patrons de petits labels, du haut de leur tours d’ivoire faites de relances URSSAF et SACEM, avaient attendu qu’on s’intéresse à eux pour bosser. « Merde, j’ai vraiment produit trop d’album audacieux cette année, je vais me calmer et sortir un disque qui ne fera pas de vagues ». On voit bien le ridicule de cette marchandisation de l’invendable. « Rendez-vous le 16 octobre à la Cigale pour découvrir les nouveaux lauréats 2017 ». Can’t wait.

Les gentils contre les gentils

Le fait est que nous vivons tous dans un monde à la Matrix où chacun croit combattre du bon côté de la ligne. Il arrive que ce soit vrai ; il arrive aussi qu’en voulant faire le bien, on fasse précisément l’inverse. Qu’à vouloir presser des disques biens, on se mette sous perfusions de subventions étatiques ou que, parce qu’il faut préserver l’emploi de ses pigistes, on se fasse racheter par de grands mécènes devenus millionnaires parce que papa interdisait d’acheter Actuel dans les années 80. La vie est mal faite, Arcade Fire vendra toujours plus de disques que Le Syndicat des Scorpions ou Born Bad ; et cette injustice (si tant est que cela en soit une) s’explique par la distance a priori impossible à réduire entre culture « de niche » et « de riche ». Oui mais.

« Chérie, regarde ce que j’ai trouvé par terre ! »

Quelque part, c’est toujours la même histoire. Celle d’un système qui tourne en boucle ; une espèce d’histoire d’amour/haine entre deux cercles concentriques qui se croiseraient par intermittence. D’un côté, les pauvres acteurs de l’underground. De l’autre, les riches donneurs d’ordre sans idée. Dans les bonnes années, les premiers se font pomper gratuitement par les seconds ; personne n’y trouve rien à redire. Dans les mauvaises, les deux baisent ensemble et on se fait alors racheter pour « préserver son indépendance » (sic). C’est par exemple le rachat du magazine Magic en 2016 par Luc Broussy, député suppléant du Val-d’Oise et secrétaire national adjoint du Parti socialiste, et accessoirement fan des Pretenders, de Bernard Lenoir et de François Hollande. A ce jour, c’est un résultat pour le moins mitigé (version easy). A ce jour, c’est une catastrophe à la fois humaine et managériale dont la seule issue sera une énième « nouvelle formule » telle qu’en connaissent tous les magazines autant à la recherche de leur propres passés que de liquidités pour payer les factures (version hard). Comment dire, c’est un peu gauche. Un seul conseil : ne jamais faire rentrer d’actionnaires prêts à sortir le chéquier pour vous sauver de la noyade (Exemple : Léo Scheer chez Chronicart), ça ne sauve jamais, ça prolonge l’agonie, tout au plus.

OPA sur l’indépendance

L’histoire ne serait pas risible si elle ne touchait pas tous les corps de métier. Face au manque de lecteurs ou de consommateurs, la société du divertissement se réorganise. Développe des stratégies de diversifications horizontales, de mise en scène de l’indépendance pour mieux se vendre [1], voire de rachats par des plus gros pour subsister. Tout cela est connu. La grande différence en marche, avec toutes ces restructurations, c’est que la culture indie telle qu’on l’a connu, du coup, n’existe plus. L’arrêt de l’émission Label Pop sur France Musique en est un exemple; la disparition voilà un an du label français Clapping Music, « unanimement considéré comme sous-estimé », un autre encore plus flagrant. Un statut Facebook d’adieu et 186 likes plus tard, c’est seize ans d’activisme qui partent en fumée. Mourir en silence, c’est tout de même paradoxal quand on gère une boutique musicale. Et c’est pourtant logique, normal. A quelques exceptions près, c’est le triste destin de l’ensemble des structures culturelles françaises ; la faute à pas de chance, la faute à un territoire pas taillé pour les poches de résistance, la faute aussi, peut-être, à une lassitude du public pour cette culture un peu tristounette faite de mecs avec une raie sur le côté et qui croient révolutionner un genre (l’indie-rock) qui n’a jamais surpris personne.

Professionnalisation de l’indépendance

Après tout, tout le monde meurt ; pourquoi s’en émouvoir ? Parce que la différence avec le siècle dernier, où micro-labels et fanzines s’éteignaient lors d’autodafés intimistes, c’est que désormais pour les vieux briscards, l’indépendance est bankable. Comment expliquer autrement l’arrivée d’Ariel Wizman chez Vice en tant que « directeur du contenu créatif », ou encore la co-création du média Brut [2] par Renaud Le Van Kim, ancien réalisateur du Grand Journal ? A quoi s’attendre en suite ? La nomination d’Elise Lucet au poste de rédactrice en chef chez Audimat ? Pascal Nègre nommé DA chez La Souterraine ? Et le prochain LP de Jessica 93 financé par Red Bull ? Et mon cul sur la commode pour t’aider à gérer ta midlife crisis, tu le fais à combien ?

« Chérie, regarde ce que j’ai trouvé par terre ! »

Comme ceux qui l’animent, la culture « indépendante » française a donc vieilli. Jusqu’à devenir une PME-vitrine pour des quinquas en manque de challenge. Eux perdront sûrement quelques dizaines de milliers d’euros au passage après y avoir défiscalisé une partie de leurs bénéfices, puis passeront à autre chose sans avoir imprimé leurs empreintes ni marqué les esprits. Ils laisseront derrière des ouvriers fatigués du précaire à peine aptes à la reconversion. Les indépendants, les vrais, trop occupés à bosser seuls comme dix salariés pour se fédérer, continueront non seulement à se battre contre un système qui ne veut pas d’eux, mais aussi contre ce mot qui ne veut plus rien dire depuis qu’il est markété jusqu’à l’usure : non, personne n’est indépendant. Que ce soit de son actionnaire, de son lecteur, des auditeurs ou de ses annonceurs, on est toujours lié à quelqu’un.

Alors voilà : bienvenue dans ce nouveau monde de l’indépendance. La grand différence avec celui de Christophe Colomb, c’est qu’ici tout a déjà été découvert depuis longtemps; on a simplement repeint l’herbe en un peu plus verte et maquillé des vieilles gueules avec un rouge à lèvre dégueulasse.

[1] Et Gonzaï rentre quelque part dans cette catégorie, preuve qu’on n’est dans cette histoire pas plus chevalier blanc que les autres.
[2] Une véritable success story éditoriale, au passage.

43 commentaires

  1. renverssez les bankeurs, eat the rich, (R)evoluer, boycott supermarkets, & plein d’autres trucs, là, je suis a la bourre, on part aux ourssins.

    1. Merci pour cette précision Manman, qui me donne l’occasion de préciser que Gonzaï est, pour le coup, une structure véritablement indépendante (ahaha) puisque les missions dont tu parles sont réalisées via ma propre société en nom propre, Thomas Ducres, qui n’a rien à voir avec Gonzaï, si ce n’est le fait que tout cela permet depuis des années de travailler gratuitement sur ce beau bébé que tu sembles aimer autant que nous. Je te laisse vérifier au registre du commerce et t’embrasse tendrement.

      1. C’est vrai que si c’est via une société en nom propre ça change tout. D’autant que Manman avait bien précisé « les gens de Gonzaï » et non le magazine lui-même.

  2. Ce banqueue est fan du fracas, cinique, blasé, serial, mal attiffé, R.T. va morfler si c’est en train de se faire a en devenir…..stay tune; cowards.

  3. Euh sérieusement votre titre est totalement dédaigneux vis-à-vis des personnes touchés par cette maladie… C’est un excellent article mais vous ne voudriez pas trouver un autre titre ? Genre « hypocrite », « à l’ouest », « azimuté » etc 😉 Merci l’ami.

    1. tu sais, en général je vois où ça va, mais là ce titre risque de coincer parce que ça ne sert pas le fond. Cannibale aurait été plus approprié parce que c’est vraiment ça, voire autophage, schizophrénique. Quoique non parce que ça implique une dualité, alors que dans ce que tu dis il y a un paradoxe sans rupture, une continuité. Donc un caractère totalement autophage.
      C’est plus pour ça que le mot trisomique m’interpelle, pas tellement pour ce que ça risque d’impliquer (puisque je sais bien (je le dis pour les autres) que tu es tout sauf un type qui néglige les détails, et qui se permettrait d’être offensant quand il n’y a pas lieu. Il m’interpelle surtout parce qu’il ne cadre pas avec le texte qui dépasse largement son titre.

      A plus

  4. Comment avoir un chiffre de lecteurs : choisir un terme choc … après le respect des autres , l’enrichissement de nos différences (côtoyer des personnes trisomiques ou à particularité apporterait tellement à l’auteur de ce texte… )

  5. Le mec qui suce la pub et Bolloré et qui joue la carte « l’underground n’est plus underground ma pauvre dame », sujet rabâché depuis les années 90, histoire de se faire une crédibilité rue des Martyrs. Vraiment pathétique.

    1. Par contre quel est le rapport avec la trisomie dans le développement ? Ca s’apprend de trouver des bons titres (qui ont un sens) !! Pour des gens qui ont un rapport aux mots très relevés ça la fout mal !

  6. Toujours un plaisir de te lire, ton analyse est symptomatique d’un modèle plus global qui est à bout de souffle (Jean Luc revient!) : le modèle économique de la culture, dont personne ne sait vraiment comment le revigorer, peut-être l’ESS et les modèles collaboratifs/coopératifs sont une esquisse de solution (1D Touch par exemple). Peut-être qu’on ne s’est jamais interrogé (en tout cas pas l’état français) sur la demande et sur les publics, on a surproduit de l’offre avec le résultat qu’on a aujourd’hui… Mais comment empêcher tant d’offre? Complexe… Le terme indépendant pour la musique devient aussi vain que cinéma « d’auteur » opposé au cinéma dit « mainstream », comme si chaque réalisateur qui faisait un film qui marche n’était pas réellement un « auteur »… France que je t’aime souvent et comme je te déteste parfois… Biz mon cher BSTR.

  7. Avant de commencer, je souhaite préciser que je parle ici en tant que DJ ayant plusieurs soirées à mon actif.
    Donc RESPECT.
    Merci.

    Dans notre société, la musique est omniprésente et de plus en plus consommée. Dans cette logique de consommation, le DJ n’est parfois pas autre chose qu’un simple grossiste musical. Cela confère-t-il au public (ou au programmateur) le statut de client-roi, et donc en droit de réclamer son morceau préféré ?

    En théorie, la rareté fait la valeur. Donc plus il y a de DJs, moins leur travail aura de la valeur. Le fait même de chercher à l’évaluer mène à sa standardisation donc à la perte de sa valeur artistique au profit de sa valeur marchande. (Après, faut bien vivre.)

    Le nombre de DJs a pu augmenter ces dernières années grâce à la démocratisation du matériel, la facilité à se procurer de la musique gratuitement, tout cela combiné aux fantasmes que ce statut crée auprès du grand public. Être DJ, c’est tellement hype !

    Quelle est la valeur du travail du DJ dans le cadre d’une soirée ? Comment calculer son cachet ? Au vu de son potentiel créatif, de son originalité, de son nombre de likes ou de sa capacité à déplacer les foules ?

    Les deals se concluent souvent via Facebook, en direct avec le gérant ou le programmateur. Et dans le cas où cela se passe mal, l’établissement peut refuser de payer. Oui, cela arrive : une mauvaise météo et c’est la catastrophe. C’est pourquoi de nombreux DJs préfèrent instaurer un rapport de confiance sur la durée en devenant résidents, voire salariés du lieu.

    Certains diront que c’est au DJ d’apporter de la valeur à la soirée. Mais le laisse-t-on réellement s’exprimer ? L’établissement définit généralement la marge de manœuvre du DJ. Et c’est pas si simple, Magloire, car les clubs n’ont pas toujours le choix pour perdurer : victimes de l’industrie musicale (comme le public d’ailleurs), ils sont souvent contraints d’adopter une programmation mainstream, compréhensible par le plus grande nombre, afin de faire le plus grand bénéfice.

    En province, par exemple, une soirée cumbia aura une plus faible audience qu’une soirée hip-hop/rnb/mainstream. Une soirée à concept breakcore-spirituel aura une bien moindre prétention de rentabilité qu’une soirée à slogan « Sex’n’the City » – tonus pour étudiants célibataires avec strip-teaseuse russe + shooters à 1€ all night long. Si si ça existe.

    Un peu de conditionnement musical radiophonique (Jul + Beyonce), associé à la nostalgie des années 80/90, le tout vendu par une comm’ faisant appel à des sensations primitives telles que le sexe (le plus puissant des pouvoirs) et tu as la recette d’une bonne soirée généraliste. Un business plan alléchant pour un p’tit club de province !

    Donc, dans un souci de rentabilité, le club est pris au piège de l’industrie musicale, et le DJ pris au piège du club. C’est à ce moment qu’intervient le 3ème acteur : le public.

    Je ne parlerai pas des différentes personnalités que l’on peut observer lors d’une soirée mais plutôt l’état d’esprit général à adopter. Déjà, considérer le club comme un lieu culturel, d’échanges, et de découverte. Ensuite, se considérer comme un public capable de comprendre un spectacle et non comme un client consommateur et abruti par l’alcool et la frustration de son célibat.

    Je me suis surpris à kiffer lors d’une soirée techno à Berlin alors que le style m’était au départ complètement inconnu. Après une heure de set, mon hémisphère droit était conditionné, comme sous l’effet d’un matraquage de Jul, et je commençais à comprendre les subtilités du travail du DJ. Le contexte économique ne permet malheureusement pas aux petits clubs français d’adopter le modèle allemand « tu rentres pas si tu n’es pas capable de citer le nom des DJs qui jouent à l’intérieur ». Là-bas, c’est aux gens de s’adapter lorsque le club fait un effort d’originalité sur le line-up .

    Donc pour résumer, dans cet enchevêtrement économico-musical, le client doit s’éduquer, faire un effort de compréhension, redevenir un public, et rendre au DJ ses lettres de noblesse afin que ce dernier le transcende et le comble de bonheur.

    Comme le dit Aristote : « un artisan / commerçant ne peut pas être libre. » C’est donc au public de redonner une liberté aux DJs en sortant de la logique marchande du club.

    Çalut.

  8. Salut,
    article intéressant. J’ai lu ailleurs l’auteur de l’article affirmer que le titre avait été changé, car il s’agissait au départ d’une « version béta » (LOL ! comme si on se cachait derrière l’argument « c’est une version béta » pour s’excuser des coquilles dans les magazines papiers…PTDR !). Bon d’une part le titre est toujours là, d’autre part j’ai beau le relire dans tous les sens, il est chagrinant dans le fait qu’il assimile la trisomie à quelquechose de négatif, de sale, de malade… (trisomique = « ne vas pas bien » si j’en crois l’URL). C’est toi, cher auteur, qui ne va pas bien.

    Bisous

  9. Profite d’être jeune et pauvre pour te bouger le culturel, ça durera pas, un jour tu seras maquereau pour nourrir tes grosses et t’auras raison.

  10. et sinon il se passe quoi à Magic ? c’est assez insupportable de lire des allusions que seules peuvent déchiffrer les « initiés.

  11. En tant qu’indépendant, vrai indépendant, je vous félicite pour votre article qui soulève de façon juste certaines problématiques. Bien entendu vous pourriez écrire un livre entier sur le sujet tant il est délicat : On peut parler aussi de la survie, de la persévérance, de garder sa passion intact entre « tracas administratifs » et « impératifs commerciaux », de l’interdépendance multiple qui est aussi une façon de préserver l’indépendance (ne pas mettre tout ses oeufs dans le même panier), et encore des successions de générations et même l’évolution des goûts musicaux, très rapide et ecléctique des nouvelles générations… L’évolution possible ou non, des artistes au sein d’un même label, et même les nouvelles technologies…
    Mais votre partit pris semble s’axer au niveau des « structures » : « les Labels ». Or les labels sont « forcément » dépendants de leur diffuseurs.

    A mon sens le sujet principal est donc : l’indépendance au sens de la diffusion.

    La diffusion de la musique en France est organisée de telle sorte que vous vous devez, en tant que label, de travailler en exclusivité avec un distributeur :digital ou physique. voire les deux.
    La FNAC ne reconnait un distributeur en tan tque tel que si il travail en excluvité avec le label (sur les Fiche SDRM par exemple, et de même les audes de l’état de tombent que si vous avez un distributeur exclusif…)

    De fait vous n’êtes plus indépendant : car vous dépendez d’un seul client : votre distributeur.
    Car la dépendance c’est bien ça : vivre sous la coupe de son dealer. en quelque sorte.
    Vous ne contrôlez plus votre production, sa diffusion, etc…

    Alorsla bonne question c’est pas de rouspeter mais de comprendre pourquoi les distributeurs ont-ils besoin de contrats d’exclusivité ?

    Et bien c’est que pour pouvoir vendre en FNAC (par exemple), un distributeur doit produire la preuve que les labels sont en exclusivité avec le distributeur. Sans doute pour des raisons pratiques à la base. MAu passage je signale que cela a développé un vice : la FNAC impose ses conditions et ses tarifs d’achats, ce qui pose un sérieux problème de rentabilité au niveau des labels.

    A mon sens il n’existe qu’une seule possibilité d’être indépendant pour un label, c’est don de ne pas signer de contrat d’exclusivité.
    Ce n’est pas forcément une précarité mais celà demande un peu d’imagination pour la diffusion..mais on, contrôle son stock : Etant donné que du coup on peut vendre ses disques un peu plus cher (Un intérmédiare saute) cela permet d’avoir ses propres réseaux de diffusion : Discogs, bandcamp, les disquaires et distributeurs indépendants, son réseau de fans, les concerts etc… Internet offre aujourd’hui une multitude de possibilités à ce niveau, et il est tout à fait possible de faire exister sa musique « ailleurs » donc.

    Les distributeurs indépendants, dont je fais parti avec Toolbox Records, nous diffusons sur nos réseaux des milliers de disques chaque semaine, sans en vendre 1 seul en fnac, sur amazone et dans ces espaces que sont Bandcamp ou Discogs… Les labels peuvent donc prendre ces territoirs librement.
    Nous ne signons aucun contrat d’exclusivité et si un disque nous plaît et bien nous achetons tout ce que le label veux bien nous vendre.

    Car le vrai problème des labels « dépendants » (appellons les comme ça dorénavant) : c’est que si le distributeur échoue, si la FNAC échoue, si la Fnac ne paye pas le distributeur.. bref dans la plus part des cas en fait le label ecoule (dit très vite c’est « la belle couille »)… Ce qui arrive très très souvent.

    Quoi qu’il en soit, dans certains milieux il y a tout de même des labels indépendants en position de force qui parviennent à imposer à leur distributeur exclusif de les laisser diffuser par leur propre moyens par ailleurs… celà leur permet d’exporter bien davantage que ne le font les réseaux dont la vocation est de vendre essentiellement aux supermarcher culturels francophones.
    Car ça aussi c’est un truc : les gars ne savent pas vendre ailleurs que dans l’hexagone…

    De notre côté, Toolbox existe depuis 19 ans, et depuis 19 ans nous avons vendus plus de 2 000 000 de disques sans en vendre un seul en FNAC. Que des labels autoproduits, que des musiciens indépendants, et sans omettre de payer qui que ce soit.

    La modernité est probablement de notre côté.

    Le système Français est désuet, basé sur une aristocratie administrative qui reproduit son « élite » sans faire évoluer son système de par l’éducation qu’elle fourni, de part ses systèmes de financements et de par son obsession pour la francophonie même (cotas radios).

    L’indépendance est rare, précieuse et malheureusement trop souvent condamnée à être un « hobby ».
    Mais pas que… et il faut le dire et éduquer les musiciens dans ce sens.

    Bon c’est pas le tout mais j’ai du boulo ^^
    on en recause si vous voulez… y’a tant a dire et creuser dans le sol profond de … l’underground vivant qui aère les terres fertiles !

  12. « il arrive aussi qu’en voulant faire le bien, on fasse précisément l’inverse. » Très belle phrase qui colle parfaitement à votre article plein de bon sens au titre absolument dégeulasse. Je me retrouve projeté dans une cours de récréation en 1990 où les mots pédés, jaunes, paysans étaient utilisés comme insultes. Et occasionnellement trisomique, pour celui dont la sœur était touchée… C’est vraiment la honte de perpétuer cette tradition en 2017.

  13. ils aiment attaquer le 3ème age, ils ont pas de couilles, quand j’en voit certains en salles———————————

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