Mais qui es-tu Guillaume Fédou ? Guillaume, tu es à la littérature ce que je suis au monde du travail, ce que Javier Pastore est au football : un dilettante, ce qui veut dire que comme Javier, tu es mon frère. Quand on ouvre ton roman, "Mon numéro dans le désordre" paru aux éditions Léo Scheer, on n'en sort plus. Pourquoi ? Car il est une pérégrination, c'est un voyage, un chuchotement incessant à la délicate couleur orange vintage.

J’ai l’impression que mon émotion en écrivant ces lignes prend des proportions dont je ne soupçonne pas l’ampleur. Car cher Guillaume, pour le jeune snob forcément pédant, angoissé et amoureux de la figure féminine que je suis, ton premier roman bien maigre est, j’ose le dire, un carnet de velours.

Mise en page 1Tu racontes peut-être ton histoire, Guillaume, celle d’un jeune dandy chic désargenté (comme Blondin, comme.. Drieu ?) qui écrit le mal d’un siècle nouveau dénué  d’idoles et d’idylles, sans repères, forcément sacrifiés sur l’autel en ruine de la superficialité. Tu écris comme j’essaie tant bien que mal de séduire en soirée : avec une nonchalance affectée, quelque chose d’engagé qui émane de ta plume et que j’ai aimé tout au long de ces 250 pages de confession. Guillaume ou « Arthur Ganate » (on me la fait pas à moi, le coup de l’anti-héros qui se prétendrait purement fictionnel donc inexistant, ça ne prend pas), nous avons la même Maman. Cette dernière un peu  de gauche qui cache subtilement des idées de droite vulgarisées à l’excès, angoissée, chérissant le médoc comme le calmant idéal de ses espoirs déchus, craintive et colérique, tout ça Guillaume j’ai connu.

Et que dire des idoles que tu convoques dans tes lignes sucrées ! Michel Houellebecq et sa dépression créative, Hugh Grant, Julia Roberts, John Kennedy, toute cette Histoire qui danse un joli tango légendaire avec tes histoires, celles que tu laisses entrevoir dans tes aventures rocambolesques au sein de la grosse pomme, où tu « jouis sans entrave » comme tu le dis si bien. D’ailleurs, en fait, si on résume un peu, quiconque établit des métaphores littéraires avec des pratiques onanistes suscite immédiatement mon admiration éperdue.

Il faut donc te lire, Guillaume, absolument, c’en est vital, mission de salut publique. Viens avec moi et les amis de Gonzaï te battre contre les faiblesses littéraires de tant de jeunes premiers et de vieux derniers (je pense à Eric-Emmanuel Schmitt et son sourire qui te donnerait presque envie de rouler une pelle à Nadine Morano).

Je te dis merci à toi, j’en ai vraiment chié pour construire en moi le courage nécessaire de t’adresser des lignes qui méritent ta lecture. Retiens en tous les cas que dans la cour de récréation de mon âme, toi et moi sommes ces petits gamins chuchotant nos désirs secrets à l’oreille de jeunes et jolies filles tenant des pâquerettes à la main.

Guillaume Fédou // Mon numéro dans le désordre // Ed. Leo Scheer

1 commentaire

  1. c’est le salut qui est public, pas la mission, mais sinon tu as raison, avec Fédou, militons pour le port du slip kangourou et la nonchalance hédoniste.

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