Après avoir donné dans le rock psychédélique assez classique, les Bretons de Guadal Tejaz sont de retour avec un superbe disque de kraut noir complexe et punk, avec au total plus d’une heure de musique sombre et déchirée.

Il s’agit là de krautrock ultra crado enregistré en live à l’ancienne avec un bon vieux 16 pistes des familles, dans une ferme à Rennes, avec un batteur à la répétitivité chamanique, une basse tout aussi métronomique et derrière une section rythmique d’ascendance teutonne en béton. Les textes ne respirent d’ailleurs pas vraiment la joie de vivre, avec outre une obsession répétée pour le Mexique, l’alcool et le monde de la nuit un superbe néologisme bien darkos autour d’une marque automobile allemande bien connue avec le génial titre de chanson Mercedeath.

Le groupe navigue ainsi entre deux eaux, avec d’un côté des références à l’Allemagne et de l’autre une attirance évidente pour le Mexique et son mode de vie sauce piquante. La sauce de ce Coatlipoca est épicée, presque toxique, avec en maître de cette cérémonie noire un chanteur punk totalement déglingué, sorte de David Byrne qui aurait pété les plombs et fumé beaucoup trop de cigarettes, et qui vient apporter une touche de violence définitive à ce très beau disque déjà bien énervé. On en redemande, et ça tombe bien, trois morceaux flirtent avec les dix minutes pour un total de plus d’une heure de musique en eaux troubles.

Guadal Tejaz // Coatlipoca // Sortie en septembre chez Crème Brûlée Records
https://guadaltejaz.bandcamp.com/

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