Cette année 2018 n’a pas connu de pénurie de « Don ». Entendez, par-là, de Donny Benét. L’Australien s’est démultiplié, en chansons, en clips, en concerts ; trois « C » auxquels il faut adjoindre un quatrième, celui de « cool ». Autant de raisons d’aller échanger quelques mots avec l’intéressé, pour une interview au pied levé – un pied marin, puisque c’est sur une péniche que tout ça se passe. 

C’est entre un bunker époque Mur de l’Atlantique et une sculpture métallisée de soucoupe volante qu’est amarré l’IBoat, navire couteau-suisse (salle de concerts, club, restaurant) qui fête son septième anniversaire à Bordeaux. Que ces bougies correspondent ou non à l’âge de raison, l’ami Donny fait en tout cas partie des invités de cette croisière amusée, ancrée au milieu des grues et des nouveaux bâtis en placo. L’intéressé arrive en milieu d’après-midi, tout seul, peinard, casquette Seinfeld et clavier Roland sous le bras, les jauges de la décontraction aussi remplies que si l’emploi du temps prévoyait en fait une escapade à la plage pour se dorer la couenne, avec des boissons fraiches à gogo dans la glacière et quelques zouzes sur lesquelles lorgner histoire de passer le temps sans craindre la sècheresse oculaire. On ne s’était pas gouré sur notre premier diagnostic : en plus de ses chansons impeccables, le gars est affable, réglo, pas stressé, bref, sympa.

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Tellement sympa, même, qu’il ne me tiendra même pas rigueur de mon niveau d’anglais digne d’une vache espagnole qui aurait redoublé sa quatrième au collège Jean-Pierre Raffarin. Vous n’avez pas le son de cette interview ? C’est heureux. Une demi-heure (et bien des instants à me maudire d’avoir moins potassé les cahiers d’exercice The New Apple Pie que le Petit Mezrahi Illustré) plus tard, je laisserai Donny à ses balances avant le concert du soir. Un concert où j’ai un court instant cru qu’il serait aussi déphasé que moi : après le premier morceau, sur lequel Donny pianotait son clavier avec une demi-seconde de retard sur la bande enregistrée, on aurait pu craindre que ne soit donnée une nouvelle preuve de l’adage selon lequel pour qu’une bonne arnaque se fasse, il faut que les arnaqué.e.s aiment leur arnaqueur. Mais le doute n’a pas duré longtemps. La dizaine de morceaux envoyés par la suite ont remis Donny à sa place : celle d’un propagateur de cool hors pair. Le Don, quoi. À la sortie, on ne comptait plus ceux – dont votre serviteur – qui avaient un sourire grand jusqu’aux oreilles plaqué sur le visage.

Bref, un concert nickel chrome à tous les niveaux ; du job de qualité supérieure. Doublé qui plus est du charisme de Donny, assez fou. « Je crois que je suis amoureuse » m’a même dit, à moitié pour rigoler, une amie venue pour l’occasion. Du love, toujours du love. Un programme au poil. D’ailleurs, justement …

Commençons par une question anecdotique : ta moustache, c’est une référence implicite à Giorgio Moroder ou c’est juste pour avoir le look et le hook, comme dirait Prince ?

Non, en fait ça vient du deuxième clip que j’ai fait, celui de Sophisticated Lover, en 2011. L’acteur grec qui y jouait mon père avait une moustache plutôt impressionnante, et à la dernière minute je me suis dit que j’allais m’en faire une comme lui. Tu sais, en Australie, la moustache est plutôt populaire, en ce moment. Enfin, avant, elle l’était déjà, populaire, dans les milieux gays. Je crois que c’est davantage quelque chose de très masculin, qui renvoie aux années 70, 80. Mais il n’y a pas de lien direct avec Prince ou Moroder, c’est juste une jolie coïncidence.

Justement, à part éventuellement ces deux-là – Moroder, Prince … – c’était quoi tes disques de chevet quand tu étais ado en Australie ?

Je viens d’une famille nombreuse où on n’avait pas toujours beaucoup d’argent, donc on n’avait pas tellement de disques à la maison. J’écoutais quand même pas mal de musique, celle de mon père, pas mal de soul, du Jimi Hendrix aussi. Mais j’étais très chanceux : mon père était professeur de musique et il avait enregistré une émission TV éducative qui passait sur la BBC, qui s’appelait Rock School. Et chaque épisode mettait en avant un genre musical différent : certains étaient consacrés au reggae avec Sly & Robbie, d’autres au rock, et ainsi de suite. Un de ceux qui m’a particulièrement marqué était celui sur le funk, avec Larry Graham, Bernard Edwards et Nile Rodgers. J’avais beaucoup de chance de pouvoir écouter ça, j’étais vraiment dingue, découvrir tous ces morceaux, tous ces artistes que je n’avais jamais entendu auparavant : Wilson Pickett, Sam & Dave, Otis Redding, Bootsy Collins, Nile Rodgers, James Brown, Parliament/Funkadelic, etc. Jusque-là, mon père ne jurait que par Elvis ; j’aime beaucoup Elvis bien sûr, mais là, c’était différent. Donc je n’avais pas vraiment de disque favori, je me contentais juste de regarder ces vidéos avec mes frères, encore et encore.

C’est à partir du funk que tu as construit ce personnage de sophisticated lover ?

Du funk ? Oui, il y a de ça, mais pas seulement. Par exemple, quand j’étais très jeune, je suis allé voir ma grand-mère dans une maison de retraite italienne. Il y avait ce mec amusant qui venait et jouait des chants de Noël italiens. À un moment, il a vu qu’on en avait un peu marre, alors il s’est arrêté d’un coup et il s’est mis aussitôt à jouer de l’accordéon, et tout ça avec un sandwich au saucisson à la main. C’était un gars très smooth, mine de rien. Et ce souvenir m’a bien aidé à imaginer ce personnage qui peut venir autant pour animer une maison de retraite qu’une fête pour enfants avec du Fairy Bread ou un vingt-et-unième anniversaire dans un bar.

D’ailleurs, « The Don », c’est toi à 100%, ou est-ce qu’il y a une part de jeu, de performance ?

Un peu des deux, je pense. Je veux dire : il y a beaucoup de moi là-dedans ; malheureusement peut-être, je ne sais pas, ah ah ! Je ressemble vraiment à ce que je fais, j’ai toujours un peu ce côté daggy and cheesy (NdA : ringard, kitsch). Mais c’est totalement assumé. J’aime l’idée de monter sur scène, d’y jouer la musique que j’enregistre. De toute façon, quand tu montes sur scène, la confiance en soi est l’une des choses les plus importantes qui soient. Sur ce point, Ariel Pink ou John Maus ont eu une grande influence sur moi. Mais non, je n’y joue pas vraiment un personnage ; j’utilise davantage cette confiance qu’on n’a pas toujours comme un moyen de m’exprimer, comme si je devenais « presque » quelqu’un d’autre pour m’aider à apparaître à travers.

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Parlons d’un sujet qui semble central dans ton personnage : la drague, la séduction, tout ce qui concerne les interactions présexuelles. Est-ce que tu définirais ta musique comme de la musique sexy ?

Hmm … Un peu, peut-être. Un titre comme Sophisticated Lover, par exemple, ça parle d’essayer d’être séduisant, mais de manière ridicule. Je blague beaucoup sur ce sujet, j’ai toujours tendance à trouver drôles les situations romantiques. Les gens ne devraient pas prendre tout ça autant au sérieux : ça peut être très amusant. Alors, si je peux aider …

Tu as commencé ta carrière comme accordéoniste et claviériste dans des groupes de bar ou comme chanteur de reprises disco, dans des hôtels, au Hilton de Las Vegas notamment. Est-ce que ça t’a aidé à avoir cette confiance sur scène, cette manière de pointer les petits ridicules de manière cool ?

J’avais l’habitude de jouer beaucoup de musique dans les halls d’hôtels, particulièrement à Sydney. C’est un endroit très intéressant pour jouer de la musique parce que, essentiellement en arrière-plan, tu peux voir toutes les interactions entre les personnes. C’était avant tous les réseaux sociaux, les smartphones, le Wi-Fi, etc., donc les gens allaient et venaient, circulaient dans l’hôtel. Et, mettons, quand ton coloc de chambre regardait la télé, alors les gens descendaient au bar et là on pouvait voir toutes ces interactions, un peu glauques parfois avec les mecs qui essayaient de brancher les filles. On pouvait découvrir et apprendre sur les gens. Ça, oui, ça a influencé ma musique, comment la jouer et comment mettre ces aspects en avant, développer ces sujets. Je me suis servi de tout ça.

Et ce feeling, ces thématiques, ils pourraient disparaître à l’avenir, être remplacé par d’autres sujets ?

Oui, bien sûr. Ça doit évoluer. J’ai commencé à écrire les chansons du prochain album et les choses changent déjà. En soi, il y a déjà une évolution entre le premier album, « Sophisticated Lover », qui était sans doute le plus influencé par ces scénarios, et un titre comme Love Online sur « The Don ». Quand j’ai commencé à écrire ce morceau, j’avais un pote qui a eu la trentaine et qui a commencé à utiliser Tinder. Je me suis dit que la situation pouvait être plutôt marrante à raconter, à détourner. Et puis personne n’avait encore écrit de chanson sur Tinder, vu de quelqu’un qui a 35 ans : autant saisir l’occasion ! Mais je ne pense pas que j’écrirais tout le temps sur les romances et la séduction dans mes nouvelles chansons. Parce que, mine de rien, d’album en album je vieillis, donc je dois inclure toutes ces évolutions dans mes textes.

Entre toi, Nathan Roche, Kirin J. Callinan, Alex Cameron, comment expliques-tu le côté risque-tout décomplexé que semblent avoir en eux pas mal d’artistes australiens ? C’est l’effet de la Marmite ?

Les Australiens ont un sens de l’humour plutôt bienveillant. Ça fait partie intégrante de nous-mêmes. Je pense qu’en Nouvelle-Zélande c’est la même chose : prend Connan Mockasin, les Flight of Conchords, ou d’autres, les noms m’échappent. En fait, la Nouvelle-Zélande est peut-être encore plus bizarrement drôle que l’Australie, mais les deux sont à prendre ensemble, parce qu’on est tellement isolés par rapport au reste du monde que, par la force des choses, nos références sont originales et assez différentes.

Vous créez votre propre sens de l’humour, en fait.

Oui, c’est ça. Ça créé toujours un humour un peu particulier, quand les références ne sont comprises que par les membres d’une communauté et pas par ceux qui y sont extérieurs. Les Australiens ont ce côté bizarre, excentrique et drôle. C’est définitivement l’une de nos caractéristiques. Ça a parfois donné des choses horribles dans les comédies australiennes. Mais, par exemple, je trouve ça assez ironique que des gens ne puissent regarder Alex Cameron qu’à travers le prisme du premier degré. Ce côté « Je suis sérieux, mortellement sérieux », oh gosh … Il vaut mieux faire autre chose.

« Maintenant que Donald Trump a été élu, l’Amérique est l’un des derniers pays où je voudrais être. »

Tes clips sont toujours empreints de dérision, renvoyant cette image d’un anti-héros joyeux et désinvolte. Pourtant, certaines de tes chansons, comme Reach the Top ou Night in Roma, sont très mélancoliques, très travaillées. Comment tu gères ce mélange constant de premier et de second degré ?

Le contraste, c’est toujours une notion intéressante avec laquelle jouer. Par exemple, dans Reach the Top, j’ai écrit cette chanson il y a quelques années quand je suis parti aux États-Unis. À l’époque, c’est un pays qui me fascinait, et où j’avais ce sentiment d’être perdu dans la foule, d’être the little fish in a big pond. Il y a quelque chose de très beau, de très innocent dans cette chanson, qui parle d’un jeune gars venu de nulle part qui écume les discothèques et qui rêve d’aller à l’étranger. C’est plutôt marrant parce que c’était bien avant que Donald Trump soit élu : maintenant, c’est sans doute l’un des derniers pays où je voudrais être. Et pour Night in Roma, je suis tout simplement tombé amoureux de cette ville. C’est un endroit vraiment passionnant, très sale, très vieux … Ça prend aux tripes, de manière presqu’aussi brute qu’une séparation en fait. Et ça crée de beaux sentiments d’aller là-bas, d’y avoir été avec ma copine, et d’y écrire une chanson romantique à ce moment-là. Mais pour revenir à la question, je pense que ce contraste-là, c’est un beau contraste. Parce que d’un côté j’ai envie de m’amuser quand je suis sur scène, d’en profiter, de voir que les gens s’amusent aussi. Mais c’est comme quand tu regardes un bon film, ou que tu manges un bon repas, tu as besoin de contrastes. Pour continuer la métaphore de la nourriture, quand je m’y mets, ce n’est probablement pas de la grande cuisine, mais ça aide vraiment quand tu utilises quelques astuces, que tu mélanges les ingrédients ensemble. Ça ne peut qu’aider le plat. Ou le cocktail, comme tu veux.

Tu disais que tu ne voulais pas retourner aux États-Unis. C’est pour ça que tu es revenu aussi vite en Europe après une première tournée cet été ?

Oh, non, rien à voir avec les États-Unis. J’aime juste beaucoup venir ici. L’Europe, c’est fantastique quand tu viens d’Australie, parce que c’est tellement grand et il y a tellement d’endroit où jouer… Quand je suis venu la première fois, en juillet, j’ai joué quelque chose comme vingt-et-un concerts en vingt-trois jours. C’est impossible à faire en Australie. Pour faire vingt-et-un concerts, il faudrait jouer dans des villes minuscules et être sur la route pendant deux mois, trois mois, voire davantage. Par exemple, en janvier, j’ai fait une tournée australienne : en un mois, on n’a joué que sept concerts. Et là, sur cette tournée d’automne en Europe, on va jouer dix-huit fois en vingt-et-un jours. Ça n’est pas la même chose. Et puis, il y a tous ces contrastes entre tous les pays que tu traverses. J’aime bien ça. Donc, je suis heureux de revenir en Europe. D’ailleurs, je reviendrais peut-être en janvier-février, et puis l’été prochain, avec tout le groupe cette fois, pour faire la tournée des festivals. Pour moi, ça arrive très vite donc j’ai envie de planifier tout ça.

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En tant que multi-instrumentiste, tu ne regrettes pas trop de devoir jouer en Europe seul avec un clavier ? Pourquoi une formule aussi réduite ?

Tu sais, j’ai l’habitude d’être seul quand j’écris mes chansons, quand j’enregistre mes albums. Je joue tout, je produis tout. La seule chose que je ne fais pas, c’est le mixage et le mastering parce que je préfère laisser ça à quelqu’un d’autre. Donc je n’ai absolument aucun problème à jouer seul avec un clavier et des pistes enregistrées. Surtout qu’en plus pas mal de groupes font ça, maintenant : vu le degré de complexité qu’ont atteint les enregistrements studios, même les gros groupes pop doivent avoir recours à des bandes enregistrées en tournée, que ce soit en petite ou en grande quantité, parce que c’est impossible de recréer sur scène ce qui a été fait en studio. Et puis, ça m’aide à rentrer dans mon rôle, à être plus à l’aise pour jouer sur scène. Quand je suis seul, je suis vraiment libre sur scène, pour chanter, pour danser, pour interagir avec le public, endosser ce rôle de performer. Jouer avec un groupe, c’est complètement différent. Jouer de la basse – mon instrument de prédilection – et chanter en même temps, je ne dirais pas que c’est plus difficile, mais ce qui est sûr c’est que c’est plus statique. J’aurais préféré jouer avec le groupe, bien sûr, ç’aurait été génial mais ramener autant de musiciens d’Australie en Europe pour trois semaines, ça coûterait pas mal d’argent ! Heureusement, on a la chance d’avoir des aides de l’ACA, le Conseils des Arts d’Australie, donc j’espère qu’on va pouvoir bientôt revenir bien plus souvent avec tout le groupe dans les mois qui viennent.

D’où te vient ce goût pour les saxophones, qui ont toujours eu cette image un peu cheesy, pas toujours très nette ?

Mon père et mon frère – qui, d’ailleurs, viendra m’accompagner sur les concerts de novembre – jouaient du saxophone, donc c’est un instrument qui a toujours été là dans ma vie. C’est comme le piano ou la guitare électrique pour d’autres, j’ai baigné dedans. Mais le saxophone a toujours été un instrument très populaire, ne serait-ce que chez les grands du jazz, les Charlie Parker, John Coltrane, Cannonball Adderley, Wayne Shorter. En fait, ça n’a eu cette mauvaise réputation que dans les années 80, mais comme d’autres instruments d’ailleurs. Il n’y a qu’à voir comment les guitares sonnaient dans la pop à cette époque-là, c’était tout aussi cheesy. La guitare a réussi à se défaire de cette réputation. Pareil pour les synthétiseurs : à une époque, ils n’avaient pas une super bonne réputation, et puis c’est revenu. Mais pour en revenir au saxophone, sur toutes les chansons où j’en joue, c’est vraiment très cool en live, les gens deviennent fous quand ils l’entendent. Particulièrement quand j’ai commencé en Australie et en Nouvelle-Zélande, il n’y avait pas beaucoup de groupes qui avaient un saxophone. Ce n’était pas cette période bizarre où tous les groupes indie semblent avoir redécouvert les saxophones. Alors, le côté éventuellement cheesy du saxophone, je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose : je ne m’en préoccupe pas, en fait. Encore une fois, j’aime quand les gens ne se prennent pas eux-mêmes trop au sérieux.

Cette désinvolture hédoniste qui semble habiter ta musique et ton personnage, est-ce que tu vois ça pour toi comme une manière d’échapper à la morosité, de mettre le réel à distance ?

J’aime voir la musique comme une échappatoire. Et si ma musique peut servir aux gens comme un moyen de s’évader, je trouve ça fantastique. Personnellement, la musique, je ne pourrais pas vivre sans, c’est clair. Toutes les facettes de ma vie ont une bande-son. Que je sois heureux ou dépressif, j’ai toujours de la musique dans la tête. Ça me permet de m’échapper de manière fabuleuse. Ces dernières dix-huit années, ça a été mon leitmotiv. Surtout dans ces moments où ta situation financière est horrible, où t’as juste assez pour payer le loyer – maintenant, ça va mieux, et j’en suis heureux. Quand je joue de la musique, il y a toujours cette sensation de légèreté, de satisfaction, et bien sûr c’est encore mieux quand les gens en face aiment ce que tu fais et que ça les rend joyeux. Mais si ça les rend mélancoliques, parfois, c’est bien aussi. Il y a aussi besoin de mélancolie pour pouvoir être joyeux. Encore une fois, c’est une histoire de contraste.

« Je suis fan de Sébastien Tellier, je lui avais même envoyé un mail l’an dernier pour lui proposer une collaboration, mais je n’ai jamais eu de réponse ».

Santorini avait presque tout pour être un tube pop cet été. Est-ce que c’est quelque chose qui te trotte dans un coin de la tête, d’écrire un tube pop ?

Oh, j’adorerais ! Sur Santorini, j’ai essayé d’écrire ma version de la Dolce Vita, la chanson de Ryan Paris. C’était une putain de chanson radio. Bon, en fait, c’était basé sur plusieurs chansons ; pas pour les copier, bien sûr, mais pour capter leur essence. Et à l’arrivée, je pense que Santorini, c’est vraiment une bonne chanson. Mais j’ai quand même été vraiment surpris quand je suis venu en Europe en juillet. Déjà, que les gens viennent aussi nombreux, mais aussi qu’ils connaissent autant les morceaux. Pour moi c’était incroyable. Je m’attendais à n’avoir que vingt personnes par concerts et à devoir toujours présenter chaque titre devant un public à moitié figé. Et là c’était tout l’inverse. Et ça accroit d’autant plus le lien avec le public. Donc j’espère que cette chanson fera encore bouger pas mal de jambes et trouvera encore de la résonance chez les gens. Quant au hit, eh bah, on verra bien.

Tu as évoqué la dolce vita. En France, il y a quelqu’un qui l’a chantée aussi, cette dolce vita, et dont le profil se rapproche un peu du tien, c’est Sébastien Tellier. Tu le connais, de nom ou certaines de ses chansons ?

Oh, bien sûr, je suis un grand fan, il est fantastique. Je lui avais même envoyé un mail l’an dernier pour lui proposer une collaboration, mais je n’ai jamais eu de réponse. C’est pas grave, ça se fera peut-être un jour ; j’adorerais en tout cas. Récemment, j’ai rencontré Clara Luciani, dans un festival en Normandie, j’avais bien aimé aussi. Ça m’arrive, en festival, de croiser quelqu’un et de me dire : « Ouah, j’aimerais bien lui écrire quelques chansons ». Plus largement, je pense que ma musique s’associe bien avec la France, le public français, donc j’espère bien revenir très vite et, pourquoi pas, lancer quelques projets avec des personnes comme elles. L’Australie c’est tellement loin et c’est un endroit tellement « petit » ; ça serait vraiment chouette de pouvoir venir plus souvent et faire davantage de choses ici.

Et ce serait quoi les projets ?

J’en ai tellement. J’adorerais retourner faire quelques concerts en Italie : c’est un pays que j’adore. Et puis, je l’avais déjà fait avec un groupe il y a quelques années, mais aller au Japon aussi, jouer au Japon, ce serait aussi un truc incroyable. Cela dit, toutes les expériences ont été fantastiques jusqu’à présent donc la seule chose dont je rêve vraiment, là, c’est d’être déjà à l’été prochain et pouvoir jouer dans les festivals avec tout le groupe, construire là-dessus. Pour moi, ce serait l’endroit parfait pour ça.

En attendant tout ça, jouer sur un bateau près d’un vaisseau spatial, c’est déjà un bon début.

Yeah, c’est sûr.

Donny Benét // The Don // Dot Dash, sorti le 6 avril 2018
https://donnybenet.bandcamp.com/

En concert le 12 novembre à l’Espace B (Paris).

4 commentaires

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