Si, depuis une galaxie lointaine, vous cherchez un mélange entre Thee Oh Sees, Parquet Courts et Tropical Fuck Storm, alors c’est votre putain de jour de chance.

Est-ce qu’en 2023, tous les groupes de rock se sont dits qu’il était temps de redevenir des loubards, et de recommencer à distribuer des claques à tout le monde ? À priori, oui. Si c’est le cas, déjà, on voudrait être mis au parfum. Et ensuite, on veut vous dire merci. Merci pour le chaos, merci pour les frissons, pour les sursauts et pour les sourires dans le coin des lèvres.

Maintenant, venons-en à la raison pour laquelle nous sommes réunis : Mononegatives, à savoir trois braqueurs de banques basés à London — mais dans l’Ontario, pas à Londres — qui ont décidé de faire table rase des codes, des usages et des algorithmes pour créer, depuis 2021, de la musique sauvage, celle qui vous prend par les tripes et suce votre sang jusqu’à la dernière goutte. Pour en savoir plus sur ces péquenauds du Canada, passez votre chemin : la page Facebook est inactive depuis le 19 juillet 2021 et les réseaux sociaux ne semblent pas être leur tasse de thé. Mononegatives n’a pas TikTok, et alors ? Ils vous emmerdent. Parce que, Mononegatives, en fait, ce sont des punks à l’ancienne qui ne cherchent pas à suivre une tendance ou à faire semblant d’être connectés à leur génération. Ça joue vite, ça joue bien, ça joue dans le bon tempo. Et c’est tout ce qui compte.

Au départ, avec l’album « Apparatus Division » (2021), les gars ont testé plein de trucs chouettes. Tout ne fonctionnait pas. Et puis dès 2022, Mononegatives s’est vraiment retroussé les manches. Ça a commencé avec « Facsimile » qui contient des morceaux bien plus nerveux, incisifs et hybrides. Ça ressemble parfois à du McCartney — période « McCartney II » — qui serait à la basse chez Tropical Fuck Storm en prenant une voix de robot (Mandatory), tantôt à du punk plus rudimentaire sous tramadol (Vision out of Scope). Mais déjà, on sent que la formation a envie de s’éloigner du punk traditionnel à trois accords mal barrés pour poser sa tente sur un terrain vague où toutes les expérimentations les plus cheloues sont autorisées. Le camp de base est monté, les ravitaillements sont faits : Mononegatives peut vaquer à ses occupations soniques. Le titre Kill Mono débarque sur la planète terre dans ce contexte et brouille un peu les pistes puisque le morceau en question sonne comme The Telescopes qui irait enregistrer dans l’espace. Forcément, c’est génial. Et même quand ils donnent l’impression de devenir un groupe de reprises de Parquet Courts (Psychogenic Prison, North Carolina Atomic Bomb), les Canadiens trouvent le moyen d’y ajouter une petite touche personnelle — et ça, les amis, c’est beau.

En bref, ce qu’on aime avec Mononegatives, c’est qu’ils sont capables du pire comme du meilleur — comme vous et moi. C’est pour cette raison qu’on le regarde avec de la tendresse. Et qu’on a envie de croire en eux. Que vont devenir ces Canadiens ? Préparent-ils un second album ? Seront-ils en tournée à Bar-le-Duc, Roanne et Laval en 2024 pour défendre ce disque ? On ne sait pas, on espère et non. Mais si tout se passe comme prévu, Mononegatives devrait dès à présent faire partie de vos groupes préférés de 2023, 2024 et 2025.

https://mononegatives.bandcamp.com/

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