De Marseille à Katmandou, de la récolte de haschisch au trafic d'armes, du petit shilom à la bonne grosse piquouze de méthédrine, Charles Duchaussois un baroudeur 100% pure viande française.

Roman en vogue dans le milieu psychonautique, le livre Flash où le grand voyage demeure quasi inconnu dans notre bonne civilisation de récupérations et de recyclages en tout genre. Ainsi, bien que pas encore le chouchou de la culture in junk-J’lis-Burrrouffff-j’suis-trop-une-oufe !, le récit de Charles Duchaussois reste une véritable épopée de la fin des sixties, celle d’un jeune bourlingueur parmi tant d’autres qui fut l’un des premiers à décrire l’expérience de la drogue de l’intérieur. Et ce, sans catéchisme.

« D’abord, à la question : Pourquoi se drogue-t-on ? Je répondrai sans y aller par quatre chemins.
Parce que c’est bon. »

portrait3Mais avant toute chose, présentons en quelques mots le bonhomme. Né un 27 janvier 1940, Charles, de la hauteur de ses quatre mois, reçoit par manque de pot un éclat d’obus dans l’œil. Il en deviendra borgne, signe distinctif qui lui vaudra plusieurs surnoms. Son caractère plutôt téméraire style beau-merle-voyou l’amènera à faire quelques petits (au pluriel) séjours de placard. Puis à l’âge de 29 ans, Charles décide de partir au Liban rejoindre un ami. Nous sommes en 1969 et c’est ici que commence le grand voyage.
Beyrouth, Istanbul, Koweit, Katmandou. Partout, toujours la même histoire : débrouilles, entourloupes, trafics, gonzesses, poudre blanche, bleu, jaune, multicolore. Charles n’y va pas de main morte, ce genre de mutant à l’énergie dense jamais conçu pour la production en série. Mais bien qu’il raconte les étapes de ses pérégrinations ; Flash ou le grand voyage c’est avant tout l’aventure de l’expérimentation de la drogue, d’où l’intérêt de ce livre pour la communauté psychonaute.

« Flash en anglais, cela veut dire : éclair.
Pour un drogué, cela veut dire : spasme.
Le flash, c’est ce qui se passe dans le corps d’un drogué quand, poussée par le piston de la seringue, la drogue entre dans ses veines. Ça a la violence de l’éclair et l’intensité du spasme amoureux. » (Extrait de la préface)

9782253000143C’est donc l’évocation de deux parcours, les deux progressifs, l’un sur le plan géographique et l’autre sur le plan intérieur. Au rythme du récit et au fur et à mesure de sa route, Charles s’enfonce de plus en plus profondément, tout aussi bien dans les délices que dans les affres de la drogue : de la jouissance divine à l’instant même du flash jusqu’à l’horreur du manque et de l’étiolement de son propre corps. Ce qui l’avouera lui même :« C’est vrai, et je serais fou de nier que moi aussi je suis tombé bien bas ». Ce roman dresse aussi un portrait, celui de la vague hippie des années soixante-dix et disons le, bien moins colorée qu’à l’ordinaire.
Le 10 Janvier 1970, fin de l’aventure, Charles dans un sale état sera rapatrié à Paris. Alors commence une lutte, celle contre la dépendance et Dieu sait que ce n’est pas facile. S’en suivent petits boulots, crise de démence, tournée des pharmacies et cure de désintoxication. Puis il se mariera à une française du nom de Jocelyne rencontrée lors de son vagabondage à Katmandou, divorcera et se remariera etc.. Entre temps il enregistrera dix huit bandes magnétiques dans lesquelles il raconte le récit de sa course folle desquels il tirera Flash ou le Grand Voyage publié chez les éditions Fayard en 1971. Quand à sa grande aventure, elle s’acheva le 27 février 1991. Un cancer des poumons puis un cancer général mon amiral le feront trépasser. A un ans près j’aurais pu être son contemporain. Et zut !

6 commentaires

  1. Pourquoi se drogue t-on? Reponse ici parce que c’est bon??? Ah tres bon ca vous detruit bien des choses comme les organes vitaux dans le cas du chimique! Non moi je vais vous le dire pourquoi les gens se drogue! Ma reponse est parce qu’ils sont faibles et ils ne sont pas cabable de faire face a leurs difficultes! Le matin ils se reveillent et la merde est la encore alors ils recommencent! Alors ils s’enfoncent encore plus dans la merde et c’est tres dur d’y sortir! Si tu ne prends pas de drogue tu es beaucoup plus capable de sortir de ta misere et faire face a la musique! La seul chose que la drogue a de bonne est d’enrichir les minables qui la vendent!

  2. Hors sujet total, mon ami… Il faut lire le livre pour comprendre, il y a là un choc générationnel aussi, je suppose, je n’ai pas connu la vague hippie, ne suis pas un drogué mais ai lu le livre et de là à ressortir les discours pédagos et prémachés, c’est un peu atterrant.
    Ça fait un peu « enfonçage de portes ouvertes », ton commentaire, là…

    Oui, la drogue, c’est mal, c’est indéniable, si tu lis le livre, le bilan que n’importe quel lecteur en fait est évident. C’est un peu comme après avoir regardé « Requiem For A Dream »… Je connais pas grand monde qui s’est dit « Ah, tiens, je me ferais bien une bonne piquouze… »
    Mais dans ce cas bien précis de l’aventure de ce Monsieur, ce n’est pas le la destination qui compte ( les nombreuses drogues qu’il a prises ), c’est le voyage. Et son périple fut impressionnant, qu’on le veuille ou non, que l’on méprise ou non les junkies. Un sens de la survie absolument incroyable pour quelqu’un qui s’est administré des doses de cheval, apparemment. Un commentaire sur le livre aurait été intéressant au lieu de bloquer sur une phrase…

    Ce n’est, bien sûr, que mon avis. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre. Témoignage à la foi dur et haut en couleurs d’une époque révolue, bien malheureusement. Je ne parle pas en terme de drogues mais d’effervescence humaine, de solidarité. Les années 70, quoi…
    Maintenant, tout le monde est bloqué devant son smartphone, tels des veaux. La révolution universelle s’est arrêtée et a fait place à l’individualisation en masse. Qui est le plus drogué ? Apple, les réseaux sociaux sont des excellents dealers, si je peux me permettre…

  3. II y a des trucs étranges dans l’existence ..j’ai lu ce livre en 1978 ou 79, je ne me rappelle plus trop bien mais je sais qu’il accompagnait Burrough, Selby, Bukowski Fante et autre joyeux drilles…Ces rescapés des drogues dures auréolaient nos propres connaissances junkies d’un voile romantique..démenti par toutes les saloperies faites par ses personnes en état de manque. (Requiescat in pace.. parce que cela a fait des sérieux dégâts quand même, « c’est tombé pire qu’à Stalingrad », comme dirait Lino dans les totons flingueurs..).

    Je viens de trouver ce livre, posé sur un banc, à la gare Saint Lazare..Je l’ai ouvert, à peu prés au milieu, et je l’ai relu d’une traite, avec bien sur, un autre esprit qu’à 18 ans…incroyable faculté de résistance du corps humain, et voyage délirant à tous les sens du terme.
    Excellent livre d’aventure au demeurant.
    Je suis tombé par hasard sur votre site, cherchant par curiosité la tête de Duchaussois sur internet…

    Dans un autre style, et afin d’appréhender de manière plus culturelle et moins morbide le « voyage en Inde », cher aux hippies des années 60/70, lire l’Antivoyage de Muriel Cerf, pour l’incroyable culture de cet auteur,son style explosif, et aussi pour se remémorer plus les plus âgés, un certaine way of life, qui nous parait actuellement aussi exotique et éloigné que les mœurs des hommes préhistoriques…

  4. Janvier 91 année ou j’ai du lire ce livre après l’avoir piqué a ma grande sœur, de 14 a 16 ans ça était mon livre de chevet, aujourd’hui y a une bd? J’hallucine ! Je suis tombé ici part hasard car je cherchais quoi envoyer a mon fils de 21ans qui ne veux surtout pas ouvrir les yeux sur ce monde de merde qui l’attend si il ne se réveil pas.rien a voir avec les hippies juste un gamin paumé qui vie avec le rap.les années passent la liberté disparaît mais les voyages reste les mêmes finalement ont s’ enfonce dans cette merde qui son les produits et la je suis un peu d’accord. ..putain qu’ elle faiblesse et la on y peux rien sauf qu’il faut être lucide pour se sortir de tout ça. ..et moi je ne le suis pas encore car tous les jours je prends mon petit ou mes petits cachets prescrits par ces chère doc qui en deviennent les dealers des années 2000…bonne lecture c’est un super roman moi je l’ai adoré, adulé, admiré.

  5. J’ai lu ce livre en 1974. En même temps que « Do It » de Jerry je sais plus quoi. Ces livre m’ont aidé à ne pas plonger dans les drogues dures. Et aussi à rester dans les limites des vrais besoins de la vie.

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